Quand on commence à se dire qu'on aimerait bien changer de voie, le flou qui entoure cette possibilité ressemble à un joli brouillard poudré et on se prend un peu pour une petite fée, qui virvolte deci delà en taquinant du bout de la baguette quelques plantes odorantes, histoire de voir si elles aussi font des paillettes scillantes en s'agitant. En résumé, tout ceci fleure bon le fantasme.
Quand on prend conscience qu'il faut que l'on change de voie sous peine, au choix, de devenir folle, aigrie ou neurasthénique, le champs des possibles ressemble plutôt à une jungle sombre et gluante, menaçante, posée sur un grand néant qui flanque le vertige et raisonne des échos du tout et du rien.
Vous vous raccrochez à la première branche qui passe, et paf ! Vous êtes à nouveau embarquée pour des mois, des années, sur une barque qui n'est pas celle que vous auriez choisie si vous aviez pris le temps de vous laisser le choix.En ce moment, je suis à bord du bateau ivre, qui peu à peu prend l'ampleur du Titanic.
Cette fois-ci, c'est décidé, je me laisse le temps de faire des choix, de préparer mes rames, de fourbir mes armes, histoire de ne pas me tromper de barque...
Je n'ai pas d'idée préconçue sur la barque que je recherche, quelques critères tout au plus (genre ne plus partager ma cabine, et naviguer avec de vrais marins...), et puis je prends des cours de navigation, alors ça devrait aider ma boussole à retrouver son Nord.
Where is my north ?