septembre 30, 2010

Le câlin à bottes rouges

elle était pleine de cris, de non et de fatigue, cette colère

elle envahissait l’espace, se cognait aux murs, au sol et au plafond

elle se démenait, furieuse

et sa fureur la rendait encore plus rougeoyante, sifflante, écumante

elle a mis du temps à se dissiper

elle était trop lourde

il y avait de la nuit mal dormie dedans

et du refus du jour

finalement elle a disparue

et a laissé à sa place un gros câlin

à bottes rouges

Le jeudi c'est citation !


C'est à l'initiative de Chiffonnette, ça faisait un moment que je voulais participer, et puis ce matin, j'ai ouvert Gros-Câlin, de Romain Gary et j'ai lu ceci :

"On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu'il est très difficile de lui résister."


Romain Gary qui ne figure pas dans le Robert des grands écrivains de langue française. Je me demande bien pourquoi.



septembre 29, 2010

Et puis tout s'arrête (ou presque)



Ce n'est pas la première fois que je suis alitée. Je me suis déjà fait mal au pied (mais l'autre), et mes deux grossesses ont été l'occasion de rester des mois sur mon canapé.

Quand on court tout le temps, on cultive ce fantasme de rester sous la couette, au chaud, de pouvoir ne rien faire, de prendre sa douche mais que si on a envie, de manger mais juste si on a le temps.

Un fantasme qui a la peau dure tant il est vrai qu'une bonne journée au lit n'a pas son pareil pour nous requinquer.
Un fantasme qui comme toute chose en ce monde, a ses limites. Il faudrait pouvoir bouger, il faudrait pouvoir décider du moment.

En l'occurrence, je n'aurais pas choisi maintenant, alors que je commence à peine à reprendre un vrai rythme au boulot et que je n'ai que deux cours d'aïkido à mon actif.
Mais comme c'est un accident, on ne choisi pas, par définition.
Alors me voilà, scotchée dans mon lit, la jambe dans le plâtre. Et plein de temps devant moi, mais des capacités limitées.
Et le retour de cette anxiété (je ne peux décemment pas parler d'angoisse, à part ça tout va bien) : "vais-je réussir à en profiter ?"

En profiter c'est quoi ?
En profiter c'est mettre à profit : lire beaucoup, écrire beaucoup, me cultiver, apprendre une langue, ou pourquoi pas, le violoncelle (oui, je suis comme ça, j'ai des aspirations tout à fait réalistes).

Car quoi ? Pour le moment je suis arrêtée dix jours. Mais ne rêvons pas, si la fracture est confirmée, je ne serai pas déplâtrée si vite.
Et finalement, si j'arrive à me reposer, c'est déjà bien non ?
D'où vient cette nécessité pressante, cette exigence impérieuse de rentabiliser son temps ?

Et cette culpabilité vague qui nous envahis le soir, quand on se rend compte qu'on a guère fait autre chose de la journée que regarder des séries. Même pas lire. Même pas ça.

Et puis le boulot qui appelle. Qui aimerait vous faire travailler à distance, finalement, vous n'avez que ça à faire. Mais qui laisse la Sécu vous payer.

Naît un autre fantasme : celui de ne pas avoir besoin de se défendre.

Passer la journée au lit, ça permet de rêver un max.







septembre 27, 2010

Des boules et des bulbes


Le petit ce matin, voulait planter des bulbes de sapins de Noël.

"On le mettra là, le sapin de Noël !"

En fait ce sont des bulbes de tulipes que nous avons à planter.

Mais à mon avis, il n'est pas encore trop tard pour mettre en terre nos pignons, le temps que les guirlandes mûrissent et que les boules sortent, nous serons à Noël, non ?




septembre 24, 2010

ciel d'automne

le ciel est lourd, tendu, c'est presque la nuit. Le petit l'a bien remarqué ce matin "c'est la nuit, on peut dormir encore ?". Éclat dans le regard, pointe de la langue entre les quenottes, grand sourire.

Le ciel ardoise descend chaque jour un peu plus et les températures s'écrasent sous le poids. L'air est humide, dans la rue une effluve, le trottoir disparaît, je suis sur le chemin des douaniers, la mer en bas, le sel dans l'air...
La pluie ici, la pluie là-bas. Chaussée humide ici, sable odorant là bas.

Le ciel est souris, la pluie a fini, les nuages stagnent, traînent encore un peu, jouent les durs. Annoncent la couleur des ciels d'automne.



septembre 19, 2010

Le dessin semblait repousser les bords de la feuille et s'épancher dans l'air trouble de la pièce



Ethan Muller, 32 ans, tient une galerie d’art à New York.
Il tombe un jour sur une quantité astronomique de dessins abandonnés dans un appartements.
Le sens de ces dessins, leur ordonnancement et leur auteur, un certain Victor Cracke dont personne ne sait grand chose, ne tardent pas à devenir pour lui une obsession. En cherchant à le retrouver et à donner un sens à cette fresque gigantesque, il perd de vue ce qui constituait l’essentiel de sa vie… pour mieux se trouver lui-même, comme on dit dans ce genre de circonstances.

Plusieurs choses sur ce livre :

Tout d’abord, contrairement à ce qu’on lit partout, ce n’est pas son premier roman, mais le premier de ses romans traduit et publié en France sur les six ouvrages à son actif.
Du coup le concept « superbe maîtrise pour un premier essai » perd un peu de son poids.

Cependant, les personnages, l’écriture et les dialogues sonnent justes, la construction est élaborée et sans accrocs, la maîtrise est remarquable.
La description du milieu de l’art est intéressante, le ton du protagoniste qui prend ses lecteurs à partie sans trop en faire est original, les incises sont étonnantes et intrigantes, et l’ensemble fonctionne bien.

En revanche, certains passages manquent de rythme, on se sent parfois dériver lentement, et même si ce n’est pas désagréable, ce n’est généralement pas ce que l’on attend d’un livre à suspens. Quant au dénouement, pas de surprise véritable ni de révélation, vous êtes prévenus. Bon, peut-être un rebondissement dans le deuxième tiers du livre, mais pas plus.

A lire pour sa construction et le milieu dans lequel il se déroule, mais n’en attendez pas de sueurs froides, ni de suspens.

Ce livre a été élu « meilleur thriller de l’année » par le New York Times, et a reçu le grand prix des lectrices de ELLE catégorie Policier (certaines mauvaises langues diraient même qu’on ne peut vraiment pas se fier aux lectrices de ELLE ;o)

Les visages, Jesse Kellerman, éditions Sonatine, 2009.

septembre 16, 2010

septembre 14, 2010

Une rentrée, 700 sorties

La rentrée littéraire devrait être livrée avec un mode d’emploi.


Sérieusement. Plus de 700 bouquins. Ce qui nous donne : 2010 + une rentrée = 701 bouquins.


(Et c'est la crise - du livre - certains ne doivent pas être au courant, ils ont publié, tiré jusqu'à 50 000 exemplaires, les inconscients !)


Autant vous dire que quand on est « apprenti écrivant », C'est impressionnant de voir que tant de gens parviennent à écrire jusqu’au bout et à faire publier leurs livres.


700 nouveaux livres. ça fait limite un peu peur. Et à quoi ça sert de déverser comme ça un tsunami de pages sur le marché ?


(Cela dit, si je devais un jour être publiée, j’aimerais autant que mon bouquin ne sorte pas en pleine rentrée littéraire).


Ne sachant jamais par quel bout la prendre, cette rentrée littéraire, j’ai opté cette année pour le petit bout de la lorgnette et pour changer un peu, à savoir les titres.


Un titre, on sait tous que ça peut survendre un livre, ou le casser complètement.


D’ailleurs, si j’étais journaliste littéraire (beaucoup de si dans ce billet !), je me lancerais dans une grande enquête « Comment les auteurs choisissent-ils leurs titres ? »


Les auteurs choisissent-ils vraiment leurs titres ou sont-ils soumis aux contraintes de leurs éditeurs ?

J’imagine que ça dépend des auteurs et des éditeurs.


Pour moi un titre est une illumination. Quand on écrit, à un moment ou un autre, il nous tombe dessus. Et c'est parfois très inconfortable car ce damné titre peut se pointer en dernière extrémité. En tous cas, il me semble qu'on ne choisit par un titre par dépit, il doit s'imposer par son évidence.


Voici donc une petite sélection des titres qui m’ont étonnée ou amusée et de ceux qui me font rêver.

Le titre clin d'œil : Le joli mois de mai d’Émilie de Turckheim, aux éditions Héloise d’Ormesson

Le titre qui sonne déjà lu : Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir, aux éditions Zulma

Le titre chantant : Pourvu qu'elle soit rousse, Stéphane Rose, aux éditions Archipel

Le titre préventif (et certainement le plus long) (et qu'on ne peut pas lire d'une seule traite du premier coup, vous allez voir) : On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, Bobert Robert, POL (c'est un pseudo vous croyez, Robert Bobert ?)

Le titre prédicateur : En attendant la montée des eaux, Maryse Condé, aux éditions JC Lattes mais aussi Catherine, Nostradamus et le triangle noir, Claude Mosse, aux éditions Alphée

Le titre qui tourne : Des gifles au vinaigre, Cartano Tony, aux éditions Albin Michel

Le titre informatif : Les aigles puent, Luzz Bassmann, aux éditions verdier


Et puis on y parle beaucoup nuit, de rêves et d'étoiles, dans cette rentrée :


En règle avec la nuit
, Justine Augier, aux éditions Stock

Des étoiles dans la main, Isabelle Chabanel, aux éditions Plaisir de lire

Dans la nuit brune, Agnès Desarthe, aux éditions de l'Olivier

Des feux fragiles dans la nuit qui vient, Xavier Hanotte, aux éditions Belfond

Les jeux de la nuit, Jim Harisson, aux éditions Flammarion

Onze rêves de suie, Manuela Draege, aux éditions de l'Olivier

Deux titres qui m'intriguent : Les trois saisons de la rage, Victor Cohen Adria, aux éditions Albin Michel et Où j'ai laissé mon âme, de Jérôme Ferrari, aux éditions Actes sud.

Enfin, mon préféré : L'insomnie des étoiles, Marc Dugain, aux éditions Gallimard



Et si vous deviez choisir des titres de la rentrée littéraire, lesquels éliriez-vous ?

septembre 13, 2010

J'ai testé : le dimanche soir sans cafard

Hier soir c'était très étrange
on était bien dimanche soir mais je me sentais comme un soir que je n'identifiais pas
détendue, pas trop crevée
Pas de boule d'angoisse à l'idée de revoir certaines personnes au boulot
Pas de remise en question proff-existentielle
Pas de conscience aiguë que nous étions dimanche et que le lendemain se remettrait en route la semaine qui ne perd pas de vue, elle, qu'après le dimanche vient le lundi
Vraiment, c'était une sensation très étrange
Et je ne sais pas expliquer pourquoi
Si encore j'avais une semaine de folie avec trop de beaux projets qui m'aurait vraiment donné envie
mais non, rien à signaler de particulier
Je n'ai rien fait de mon week-end et un autre dimanche cela m'aurait accablé
J'ai voulu voir si faire du repassage me permettait de philosopher comme le pliage du linge, mais je crois que je suis trop une femme du XXIe siècle, ça n'a pas marché
J'ai beaucoup joué avec mes cheveux pour les faire pousser
J'ai fait de mauvais pancakes, les commentaires des internautes disaient que c'était délicieux, on ne peut vraiment pas vous faire confiance
Bref, j'ai toutes les peines du monde à savoir ce que j'ai bien pu faire pour ne pas avoir à ferrailler avec le cafard du dimanche soir
Mais dès que je trouve, je vous le dis !




Fleuve Congo - musée du quai Branly
(rien à voir avec le sujet mais c'est une chouette expo)

septembre 09, 2010

Exquise esquisse

Après ses dessins vignettes publiés sur son blog et les deux tomes de Joséphine qui proposent des planches d'une page, Pénélope Bagieu se lance dans la BD long format.




Cadavre exquis
est le récit d'une rencontre entre un écrivain à succès (Thomas) et une jeune femme hôtesse de salon qui ne lit pas (Zoé).


Côté dessin

Pénélope ne change pas de style, mais pour ce qui est du trait, je l'ai trouvé plus épais, plus confortable que d'habitude, notamment dans Joséphine.
Pour ce qui est des couleurs, j'ai beaucoup aimé leur profondeur. Les bleus notamment sont francs et ça m'a plu.
Quelques associations tranchées construisent un univers et surtout une ambiance (kaki et bordeaux pour l'appartement de l'auteur, grisâtre pour celui de Zoé)
Des détails attirent l'œil, un regard, un sourire en coin, et touchent.
Certaines planches sont vraiment plaisantes (Zoé en pleine page au marché, j'adorerais l'avoir en grand format !).

Côté personnages

La psychologie n'est pas mal vue, (le complexe de l'écrivain, son ego, l'estime de soi des unes, l'ambition des autres... ),
Même si les personnages sont un peu caricaturaux à mon goût, ils sont, je pense, adaptés au format de la BD.


Côté scénario


Une bonne idée de départ, une situation complètement crédible, qui verse petit à petit dans la fiction complète.
A mon sens, on se laisse prendre au jeu ou non, je n'ai pas trouvé ça très difficile d'adhérer, en revanche, et ce sera mon gros bémol, je trouve que la fin est complètement bâclée.
C'est lâché, je déteste être prise par une histoire et finir cul par dessus tête sur une pirouette en ayant le sentiment que l'auteur a été obligé de boucler deux semaines plus tôt que prévu.

Conclusion : un bon plaisir de lecture qui tient bien ses promesses sur le plan graphique mais qui aurait mérité un approfondissement sur le plan du scénario.

septembre 08, 2010

S'il te plaît, dessine-moi un mouton

Ce matin...

j'aurais vraiment aimé savoir dessiner (comme... Garance, par exemple, restons simple)
pour que la princesse que j'ai fait sur un coin de table en déposant mon fils au centre de loisirs soit un peu moins... bizarre...
(elle avait des mains tellement grosses que j'ai dit que c'est parce qu'elle a des super pouvoirs... et des pieds... dans de grandes chaussures à talons. A quoi la petite blonde m'a dit "Mais ! Les princesses ne mettent pas des chaussures à talons, elles portent de pantoufles de vair !!! Les diktats, déjà !)

Mais la petite fille aux boucles blondes était ravie
Et ça m'a fait plaisir

Je devrais dessiner des princesses pour les petites filles blondes plus souvent

septembre 04, 2010

Je plie donc je pense

J'ai longtemps sous-estimé les révélations quasi-extatiques que peut nous apporter le fait de plier la lessive.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est pourtant un acte qui vous révèle à vous même, par le jeu de quelques constatations étonnement pragmatiques et néanmoins criantes de vérité.
Par exemple. Vous pliez votre maillot de bain. Vous êtes rentrée depuis une semaine et demie. Onze jours en fait. Vous allez ranger votre maillot de bain de plage, vous prenez conscience qu'il ne reverra pas le sable chaud avant un bail. Comme vous. Cette fois, c'est certain, vous êtes vraiment rentrée.

Par exemple. Vous pliez un tee-shirt qui appartient à votre fille. Elle est toute petite, elle n'a que sept ans et demi, et malgré tout, vous constatez qu'elle sera bientôt en mesure de vous emprunter vos tee-shirts. Que conclure ? Que vous êtes petite aussi. Que vous avez beaucoup vieilli. Qu'elle a beaucoup grandi. Que vous n'avez pas du tout envie qu'elle vous pique vos fringues. Que vous êtes un poil égoïste. Mais que si elle reluque du côté de votre penderie, c'est que finalement, vous avez du goût et vous êtes dans le coup.

Viendront ensuite prolonger la liste les constats du type "En fait, *La redoutée*, c'est pas pire comme marque" ou encore "En revanche, les fringues *Monoprice*, ça ne tient pas".

Les accès de culpabilité rondement rejetés : "Quand même celui-là, je pourrais faire un effort pour le repasser... mais quel simple bout de coton pour vouloir me renvoyer derrière mon fer, j'ai dit que j'étais une femme du XXIe siècle, oui ou non ? Et puis je suis déjà victime de la mode, je ne vais pas, en plus, être victime des plis ! Que trépasse si je repasse !"

Et les constats plus basiques "Moi qui pensais porter beaucoup de noir, il y a quand même une majorité de blanc dans mes affaires."

Vous tirez ainsi tout un tas de constatations du pliage de linge, qui sont autant qu'une séance de méditation, mais au terme duquel vos penderies et vos idées seront bien mieux rangées qu'après quelques hoooooooommm poussifs.
Vous serez ainsi armée pour affronter la rentrée, les tentatives précoces de votre fille (vous aviez eu du mal à vous remettre du "Maman, ta robe, elle est trop belle !... Je pourrai l'avoir quand tu seras morte ?, cette fois, vous serez bien préparée, de même, vous saurez couper l'herbe sous le pieds aux personnes qui jettent ostensiblement des coups d'oeil à vos plis encore frais.

En sommes, étendez, pliez, vos aurez fait le plus gros du boulot.



septembre 03, 2010

Pourquoi il pourrait ne pas être question ici de la rentrée

La rentrée je fais avec.
Nous cohabitons toutes les deux depuis maintenant 33 ans et ça se passe plutôt bien.

Non pas que je ne l'aime pas, non (à part son parfum de plastique neuf qui me heurte les sens après des semaines de verdure et d'embruns, j'avoue).

Mais avouez quand même:
entre la rentrée des classes, la rentrée du gouvernement et la rentrée littéraire, on en prend jusqu'en novembre, jusqu'à la nausée, et au point de se demander s'il y a vraiment une vie après la rentrée ?!

On enchaîne ensuite directement sur Halloween (vite fait, le folklore) et on atterrit direct sur Noël.
A croire que les gens sont perdus sans repères forts pour scander leur année, et alors même que le vide est par excellence source de bien être, tout le monde sait ça.

La rentrée des classes...

Des heures passées, hagards, enfermés sous la lumière des néons à chercher les fournitures nécessaires à l'apprentissage de nos enfants, en priant intérieurement que cela les aide à travailler correctement et à s'appliquer un peu.

Les heures passées à baptiser les mêmes fournitures, quand on se félicite d'avoir choisi des prénoms à deux consonnes et de n'en avoir que deux et pas huit (comment procèdent les mères de huit enfants ?????)

Le Jour Redouté finalement, quand les mômes endossent leurs cartables, le sourire aux lèvres et la paupière encore gonflée, inconscients encore du processus infernal dans lequel ils vont pénétrer, puis réalisant avec effroi, arrivés devant la grille et debout sur les freins, ils s'écrient alors :
au choix cette année :
"Monpapamamamamanàmoiiii !!!"
"Je ne PEUX PAS Y ALLER EN ESPADRILLES !"

Bref.
L'un n'est pas assez expérimenté pour savoir que la maîtresse fera son boulot de remplaçante de monpapamamamanàmoi très vite et très bien (et qu'elle aura plus d'un tour dans son sac pour l'occuper toute la journée. Elle.)

L'autre, trop jeune encore pour comprendre que les espadrilles sont un talisman pour lutter contre l'odeur de plastique beaucoup trop prégnante et maintenir les pieds, à défaut de l'esprit, encore un peu en vacances...


Moi, les jours de rentrée, je n'allume pas la radio, je ne regarde pas les infos, je fais comme si de rien n'était et s'il n'y avait pas les enfants, je pense même que ce jour-là, je partirai en vacances, loin.