mai 18, 2012

Fascinante Tilda Swinton

@abaca

On sait plus comment s'habiller ! (Où il ne sera pas question de mode)


Saleté de mi-saison, se dit-elle en serrant les bras sur sa poitrine pour empêcher le vent de s'insinuer vicieusement entre son tee-shirt et sa peau déjà glacée. 
"On sait plus comment s'habiller" constate cette mère d'enfant au sens pratique aiguisé. 
C'est vrai doit-elle convenir, à la fois navrée d'entendre ce genre de platitude (tous les matins, les platitudes, et elles allaient de paire avec les tenues, cette ville avait manifestement été lâchée par la police de la fashion (entre autres) et s'adonnait à tous les vices vestimentaires, du polyester aux coupes hasardeuses et il n'est pas encore ici question de structure capillaire, mais imaginez un peu : tout est permis !!!).
Saleté de mi-saison, rumine-t-elle en tirant sur ses manches et en tentant vainement de se convaincre que la journée passerait vite, sachant que la veille, mais c'était un lundi, la journée de travail avait au moins compté 16h (8 en temps réel, 16 en temps ressenti, c'est comme pour le vent, il faut prendre en compte la vitesse du bateau) et la veille il lui avait semblé qu'elle évoluait normalement dans un monde au ralenti.
Résignée, elle décide de se rendre quand même au bureau (c'est toujours moins dur quand on se donne l'impression d'avoir le choix), avec le vague espoir d'en revenir le soir en ayant peut-être appris quelque chose de l'endroit où elle travaillait depuis quelques mois et qui, à bien des égards, donnait l'impression de fonctionner suivant des systèmes différents selon les semaines. Ou selon la lune. Comment savoir.



mai 10, 2012

To blog or not to blog

S'il est bien une chose qu'il faut maintenir en vie sous peine qu'elle perde toute raison d'être, c'est un blog.
Je viens d'écrire cette phrase ?
Je viens d'écrire cette phrase.
Et je la laisserai écrite, finalement, cela vous donne un aperçu complètement juste de l'état de fatigue dans lequel je me trouve.
Malgré les vacances, malgré les we et les jours fériés, malgré les siestes et quelques couchers presque matinaux, je suis sur les rotules de la tête.
Ce n'est pas tant physiquement - quoique - qu'intellectuellement, que je suis exténuée, démâtée, rectifiée.
Dans ces périodes-là, on fait des choix, contraint et forcé par la fuite d'énergie qui profite d'une boîte crânienne poreuse pour se débiner.
Dans ces cas-là, la liste des priorités, indispensables et incontournables se la joue peau de chagrin, et le blog, souvent, n'a pas le beau rôle. Surtout quand on a par ailleurs des velléités d'écriture.
Depuis que j'ai changé d'activité, j'ai moins de disponibilité d'esprit, je me sens moins encline à venir écrire ici, et mes laps de temps entre les billets ne favorisent pas les rendez-vous sympathiques que l'on est en droit d'attendre d'un blog apprécié.
Du coup, voilà, je n'ai pas mené la réflexion beaucoup plus loin. Vous dire que je déplore mon manque de temps et d'élan pour écrire ici ne vous étonnera pas. Mais je ne me résous pas non plus à mettre ce blog en pause. Et finalement, personne ne m'y oblige. A suivre, donc.

mai 01, 2012

Affale !

Bon, quitte à être décalée, je suis partie faire le tour de Belle-Ile à la voile.
Régate, 5e édition, 502 bateaux au départ, une mer d'huile le matin - "pétole", ça se dit, la mer d'huile - ce qui rend le départ de la course assez original, 500 bateaux qui restent sur place après le "GO !", mais après ça s'est levé et on a bien mangé (après le vin blanc saucisson du départ, ça fait tout drôle mais c'est sympa aussi).




Dix heures pour faire le tour, c'est pas qu'on a eu du mal mais on a bien perdu deux heures au départ à souffler sur le spi, et je ne vous dit pas comment après 5 heures de bateau sur le flanc on était content de retrouver le port de la Trin' (et nos sacs trempés mais c'est une histoire de hublot -fermé-qui-fuit-).
Après deux jours de vagues, le retour s'est mué en la-mer-c'est-plus-fort-que-toi et certain(e)s ont fini dans le cockpit la tête au dessus du seau à penser à Marrakech pour oublier que les vagues sont des garces, que le vent c'est froid et que l'eau ça mouille.
Après ça, inutile de vous dire que nous étions heureux de retrouver des chaussettes sèches, de l'eau chaude et une couette au-dessus de nos petons (le f*** hublot a fait pleuvoir dans mon duvet au milieu de la nuit, heureusement qu'un preux chevalier a mis une voile dessus pour l'étanchéifier sinon je pense que cette croisière glamour se serait mal terminée.
L'équipage était un condensé ce gentillesse et d'humour, les skippers ont assuré l'aller, le retour et la course comme des chefs et ont s'est vraiment bien amusés.
Après deux jours, je sais que mon lit d'où j'écris ce billet ne tangue pas mais quand même, ça bouge, et j'ai encore le mal de mer dans le métro (et plus de seau, too bad), mais je peux vous dire que ce we était un des meilleurs moments que j'ai vécu ces derniers mois. Rien de moins.
Non pas que je sois maso, simplement laisser quelques jours son confort et prend la risée dans les moustaches, ça lave la tête très sûrement et ça impose un lâcher-prise d'une efficacité redoutable.
Après Prague, un mariage d'enfer et la voile, je me demande bien ce que me réserve mon prochain we.
Non sans quelques appréhension, je dois bien l'avouer.
Que serra serra.