octobre 30, 2006

À l'ouest d'Eden

Un américain sur deux croit que Dieu a crée l'homme (en la personne d'Adam, puis de Eve (...)).
Il y a 6 OOO ans.
Cette nouvelle théorie, le Créationnisme, divise les politiques, divise les enseignants, divise les peuples.
Née au XIXe siècle, cette théorie fut dans un premier temps une réaction contre le Darwinisme, qui rendait impossible une lecture littérale de la Bible. L'Eglise refuse l'affirmation de la science face aux écrits.

Après Vatican II, l'Église catholique reste discrète sur cette doctrine jusqu'au 23 octobre 1996 où le pape Jean-Paul II reconnaît que les théories de Darwin sont plus qu'une hypothèse.

Aujourd'hui, aux États-Unis, le Créationisme fait rage.
Au Kansas, le Darwinisme (reconnu, et prouvé scientifquement) a été délogé pour laisser place à l'enseignement du créationnisme.

J'ai personnellement toutes les peines du monde à comprendre que 50% de toute une population croit dur comme à fer qu'Adam, Eve, Noé et les autres ont été crées de la main de Dieu.
La lecture littérale de la Bible à notre époque me pose problème en ce qu'elle remet en cause trop de découvertes et d'avancées scientifiques.
Quand on se replace dans la perspective du développement des espèces, ça fait un drôle d'effet.
La naïveté,ou plutôt l'obscurantisme dont font preuve ces personne me fait froid dans le dos.
Soutenus par un chef de l'état, dont on les entend dire qu'il a été placé là "par la main de Dieu".
Ce qui ne fait auncun doute quand on voit les conditions dans lesquelles il fut élu pour son permier mandat...

Dans quel type de monde veulent vivre ces gens ?

octobre 26, 2006

Ma question existentielle

Je me pose quelquefois des questions existentielles.

Aujourd'hui, ma question existentielle est la suivante :

"Est-il normal qu'un livre de la collection Blanche de l'excellente maison Gallimuch, qui se vend aux alentours de 25 euros, soit truffé de fautes d'orthographes ?"

Spontanément, je dirais que c'est honteux.

Personne n'est à l'abri de la faute, notamment dans un mail ou sur un blog, attention, je ne suis pas en train de condamner les faiseurs de fautes (dont je ne suis pas exclue).

Mais il y a des gens dont c'est le métier, de fabuleux relecteurs-correcteurs, qui ne demandent qu'à corriger des manuscrits de chez Gallimuch.

Alors pourquoi ?
Parce que sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, quand je dis "truffé", je pèse mes mots.

je suis déçue, comme qui dirait.

octobre 17, 2006

Pompon, la lisse attitude

Monsieur François Pompon (1855-1933) est connu pour son ours, qui le révéla au public au Salon d'automne, en 1922. Il avait 67 ans. Un ours à la silhouette sobre, au pas nonchalant, à la silhouette d'une modernité échevelée pour l'époque, dont la robe lisse donne imméditament envie de toucher, de caresser.
Cet ours :






















Ours blanc, profil droit de François Pompon
1928-1929, pierre de Lens

© ADAGP
© RMN / S. Boegly









































(© Alain Millot)


Excellent technicien, Pompon fut chef d'atelier de Rodin.
Il créa avec Camille Claudel, cette sculpture, "La Vague", qui est visible au Musée Rodin :






Date : entre 1987 et 1902© ADAGP


Outre la pureté des courbes de ses statues, Pompon sculptait le mouvement :
"C'est le mouvement qui détermine la forme, ce que j'ai essayé de rendre,
c'est le sens du mouvement.
Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent...
Ce qui est intéres
sant, c'est l'animal qui se déplace."



Tel ce sanglier, attrapé en pleine course :



(bronze de 1925)

ou encore cette panthère à l'affût (1926)


"Je fais l'animal avec presque tous les falbalas, et puis, petit à petit, j'élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable".





Et c'est certainement cette pureté , cet équilibre installé dans l'absence de détail qui redonne à l'attitude toute son importance (regardez l'inclination de la tête de cette chouette. Elle nous interroge du regard, non ?).

Ce tout de simplicité qui contraste tellement avec la scultpure chargée du XIXe fit sa renommée, puisque pompon connut,
suite à l'avènement de son ours, un succès de dix années.
Il s'exporta au Japon, au Brésil et aux États-Unis, par exemple.


Petite chouette (1918)











Fort de son expérience, l'humble Pompon prodiguait le conseil suivant :
"Quand vous avez un succès, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez".









Petit ours brun, 1918 (Musée d'Orsay)

J'aime Pompon depuis toujours parce que ses oeuvres sont rondes, lisses, simples, épurées, et que ça me parle. De même que Constantin Brancusi, dont je pense que je parlerai un jour prochain. Pour moi la sculpture doit nourrir l'oeil et donner envie de toucher, de palper, de caresser. Alors c'est réussi


octobre 10, 2006

Sois sage

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire

http://www.anthologie.free.fr/anthologie/baudelaire/fleurs07.htm

octobre 06, 2006

Rien que pour vos yeux

Je suis tombée en extase sur les photos de ce garçon, Kéa. Je me laisserais bien porter au fil de ces profils, de ces regards d'enfants, de ces ombres et de ces lumières, de ces paysages enchanteurs. Il est doué de talent, ce garçon. Je pense qu'il sait photographier et sublimer, mais également voir. ça a l'air idiot, mais c'est pourtant là qu'est toute sa grâce.
L'avantage, c'est qu'on peut se laisser porter un certain temps, puisqu'il y a énormément de photos.
Je ne peux que vous recommander d'aller vous y poser un peu.

http://kea-etc.net

octobre 05, 2006

Guillaume Seznec

Guillaume Seznec, de retour du bagne, embrasse le 23 juillet 1949 à Quimper, sa fille Jeanne, qui vient d'être acquittée par la Cour d'assises de Quimper du meurtre de son mari.




Vous dire pourquoi j'ai été émue aux larmes ce matin devant cette photo... ?
Le choc des années perdues, qu'ils ne rattraperont jamais.
Le choc de voir cet homme serrer dans ses bras cette femme, qu'il a laissé jeune fille. Lui est-elle étrangère tout autant que familière ? Peut-être.
Et bien sûr parce la culpabilité de cet homme, qui a passé vingt quatre ans enfermé, dont vingt deux ans au bagne de Cayenne est remise en question depuis 1938. Que nous sommes en 2006. Et qu'il est mort en 1954, des suites d'un mystérieux accident, écrasé à Paris par une camionnette.
Que le tout est fondé sur des témoignages plus que douteux.
Que la justice des hommes est parfois plus proche des histoires d'argent et des magouilles que de l'équité.
Et que ça ne devrait pas être comme ça.