décembre 11, 2006

Madeleines : Deuxième : Rabbi Jacob

En cette période propice aux souvenirs d'enfance et au laisser-aller régressif, je me laisse lentement mais très sûrement glisser dans une torpeur toute invernale et infantile, petite parenthèse au coeur de la vie.

Alors en deuze, et dans le désorde, un extrait de mes favoris : Rabbi Jacob (film de Gérard Oury, 1973, pour les gens qui ne connaissent pas).




Personnellement, et encore une fois, je ne m'en lasse pas !

décembre 08, 2006

La déferlante pin-up

Bettie Page, Betty Grable, sont des icônes de la vague pin-up qui déferla sur les États-Unis en particulier, dans les années 40.

Cette image de la femme sexy me plaît parce qu'elle n'est pas vulgaire.

Donc les pin-up dont plus personne n'ignore l'origine du nom puisque ces dessins étaient à l'époque punaisées sur les murs, et les cabines des camionneurs, mais également dessinées sur les carlingues des avions.

Il n'y a pas beaucoup plus à en dire, mieux vaut en voir, ma foi :









Madeleines : Première ! Le Jerry Lewis de mon enfance

Je suis quelqu'un de très nostalgique et j'ai un milliard de madeleines dont je pense que je ne me lasserai jamais.

En premier épisode : Jerry Lewis. Il me fait rire. C'est comme ça.

Pour moi il est l'archétype du comique, le roi du "slapstick" (autrement dit de la grosse farce), et une vraie source d'inspiration pour tout un tas d'acteurs comiques actuels (Jim Carrey, au hasard). Il en fait des tonnes, mais ne me lasse pas.
Et oui, quand je le regarde, j'ai 12 ans et demi !

En 1946, sa rencontre avec Dean Martin donne lieu à des duos hilarants où clairement ils n'avaient pas l'air de s'ennuyer :




Et un de mes extraits préférés, du film "Nutty Professor" (Docteur Jerry et Mister Love) :

novembre 23, 2006

La promesse de l'aube


Je suis dans La promesse de l’aube, de Romain Gary

Romain Gary qui n’a de cesse de raconter sa vie d’enfant unique d’une mère délaissée et totalement dévouée à l’œuvre de sa vie : lui.
Ainsi décrit-il l’amour maternel exclusif. Je dois dire que je n’ai pas vécu cet amour enfant, mais que devenue maman, je me suis trouvée riche de cette source qu’il décrit, et que j’appelle moi mon « puit sans fond d’amour », qui fait parfois peur, qui déstabilise, mais qui tient tellement chaud au cœur. Je partage avec vous :


« Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençai à comprendre. Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l’amour maternel, la vie fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras, vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d’amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous les côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l’aube, une étude très serrée de l’amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu.
Je ne dis pas qu’il faille empêcher les mères d’aimer les petits. Je dis simplement qu’il vaut mieux que les mères aient encore quelqu’un d’autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »

novembre 17, 2006

Une présence à exploser l'objectif

En parlant de force et de fragilité, je pensais tout particulièrement à ces deux photos. Elle est éblouissante sur la première. Ultra émouvante sur la deuxième.


J'ai un faible

pour les photos de dos



J'y vois autant de force que de fragilité

novembre 16, 2006

L'ombre de moi-meme

Y’a des jours comme ça où on est l’ombre de soi-même.
Le réveil ne vous agresse même pas : vous ne l’entendez pas.
Ma première pensée fut « On est quoi ? jeudi. QUE jeudi noooooooooon ! Au secours ! » Ensuite on se met sous la douche, ça ne fait rien de plus que vous mouiller. Même froide. Mais là encore vous ne réalisez pas qu’il y a un souci. Puis café, enfant, école « Je veux rester avec toi à la maison ». Vous pensez « Oui, moi aussi, chérie, moi aussi », imaginant un instant le bonheur sans limite que serait une grasse mat’ au lit avec un café et un bouquin, mais vous dites « mais non, ma chérie, ta place est à l’école, avec tous tes copains qui t’attendent, là, regarde ! » Trente paires d’yeux nous entourent en effet, puis quelques réflexions fusent « qu’est-ce qu’elle a ? » « Elle veut peut-être rester avec toi » me suggère une brunette à couettes (...)
Le petit matin n’en finit plus de vous bousculer avec son cortège d’horaires qui se suivent sans vous laisser de répit. Les gens vous poussent, vous pressent, vous dépassent, vous envahissent.
À la boulangerie, je laisse passer une bonne femme (y’a pas d’autre mot), « Je suis pressée !!!! ». Je préfère la laisser faire son show devant moi que de la sentir piailler et trépigner pendant que je cherche des sous dans mon sac sans fond (vous voyez le cabas de Mary Poppins ? Je suis sûre qu’avec un peu de concentration, je pourrais comme elle extraire de mon sac un porte-manteaux, un miroir ou une plante verte). Bref, elle est tellement pressée, la Bonne-Femme, qu’elle met dix minutes à acheter ses trois croissants. C’est normal, je lui ai laissé mon tour, il est tout naturel qu’elle en jouisse à son aise sans que je proteste, et puis j’avoue, je n’ai pas envie, ça me passe au-dessus du crâne : je suis à l’ouest.
Vous arrivez au bureau martelé, roué, contusionné ; le téléphone prend le relais, des questions, des réponses, des choses à relire, des gens, partout, encore. Des vannes, plus ou moins drôles (un open space de dix personnes n’est pas une situation toujours facile à vivre, je ne vous apprend rien).
Ce midi un médecin me conseille de tuer quelqu’un « Faites-le, vous verrez, ça soulage ». Qu'est-ce qu'il dit ?
Je n’émets aucune objection, j’y avais bien pensé avant qu’il me le suggère. Mais ce n’est pas parce que les gens sont cons que ça m’autorise à les tuer. J'ai expliqué ça il n'y a pas longtemps à ma poulette. Je dois m'y tenir.
Bref, après une course de vitesse d’une heure quinze pour cinq minutes de rendez-vous, je suis enfin réveillée pour attaquer une après-midi qui sera certainement fascinante.
Je trouve ça impossible de raisonner en se disant "Et demain quoi ? Demain pareil. Sauf qu'on sera vendredi."
Non, je ne trouve ça pas possible.

novembre 14, 2006

Littéralement happée

Ce matin j'ai littéralement plané sur cette chanson d'Alain Bashung.
Un morceau de ciel bleu au bout des yeux et je flottais dans la rue

Tu vois ce convoi
Qui s’ébranle
Non tu vois pas
Tu n’es pas dans l’angle
Pas dans le triangle

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j’te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebâillée
Je te vois rêver
A des ébats qui me blessent
A des ébats qui ne cessent

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d’auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

Les vents de l’orgueil
Peu apaisés
Peu apaisés
Une poussière dans l’œil
Et le monde entier soudain se trouble

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j’te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebaîllée
Je te vois pleurer
Des romans-fleuves asséchés
Où jadis on nageait

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d’auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

novembre 09, 2006

Kressmann Taylor, la sensitive










Kathrine Kressmann Taylor
(1903-1997)

J'ai rencontré Kressmann Taylor dans un supermarché du Nord.
Je ne suis pas fan des livres au supermarché, mais là, je suis littéralement tombée en arrêt sur la couverture de son recueil intitulé « Ainsi rêvent les femmes », qui réunit quatre nouvelles dont les personnages débordent d'émotions.
Son écriture est riche, douce, émouvante. Elle donne le sentiment de quelqu'un d'une grande bonté, et d’une profonde sensibilité.
Je ne parlerai pas du gros succès de Kressmann Taylor Inconnu à cette adresse, parce que j'ai choisi de me concentrer sur ces deux recueils de nouvelles.

Dans la première nouvelle, Harriet rêve, justement. Mais de ces rêves qui mêlent si finement des éléments absurdes à la réalité qu’on perd tout à fait pied. Ici, nous savons et ressentons l'essentiel de ce que vit cette femme, en cinq petites pages. Je trouve ça magique.

« - Il faut que tu regardes ma nouvelle machine à faire les boutonnières, dit Leila. Tu n'as jamais rien vu de tel. Harry m'achète toutes les machines dont j'ai envie.
Et elle se mit à fabriquer des boutonnières à toute allure, l'une après l'autre.
Harriet gardait les yeux fixés sur cette course de boutonnières, mais entre ses côtes, une crainte froide commençait à se répandre. Tout à coup, son cœur cessa de palpiter dans sa poitrine, transi par un intolérable élancement de douleur glacé. Elle savait presque, mais luttait contre ce qu'elle savait. À ce moment-là, les flammes jaillirent au pied des murs et les yeux de Leila laissèrent échapper leur secret. Des yeux avides, satisfaits et nus. »


Dans ces quatre histoires, chacun des acteurs (car le dernier est un homme) vit un rêve. Une vie rêvée, un rêve de vie, qui prend corps ou non. Toujours est-il que la délicatesse de ses descriptions dessine chaque décor et chaque personnage avec précision, et souvent en lien avec la nature. Par exemple dans la seconde nouvelle, où une adolescente est confrontée à sa mère :
« Sa mère la connaissait par cœur, savait immédiatement ce qui lui conviendrait. Anna se disait : « Je ne mérite pas une mère comme elle, elle est trop indulgente avec moi, je deviens capricieuse et gâtée. » La voix de sa mère lui parvient de l'autre côté du corridor.
- N'oublie pas de mettre tes chaussures avant de descendre.
Aussitôt tout fut gâché, sa gratitude s'envola « Si seulement Maman me permettait d'être moi-même, ne serait-ce que dix minutes ! »
Voilà le problème en fait, sa mère arrangeait trop les choses. Elle ne laissait rien au hasard, elle imposait à tout un ordre agréable et convenable. « Je me demande s'il lui arrive de voir jusqu'aux ténébreux abîmes qui se profilent derrière les apparences, de faire face à l'effroyable, à l'insupportable fin de tout. Elle ne comprend pas que la blancheur des pivoines fait peine à voir car elle doit finir un jour. Il y a dans le monde quelque chose qui ne va pas du tout. Regardez ce qui dure, les tombes, par exemple. Ce sont les belles choses qui disparaissent en premier : les matinées comme celles-ci, les iris qui cachent à l'intérieur de leurs pétales des cavités mouchetées et duveteuses. »

Comme je restais sur ma faim, je me suis avidement jetée sur le pendant de ce volume
« Ainsi mentent les hommes ».

Les femmes rêvent, les hommes mentent, pourquoi pas. Je précise toutefois que les nouvelles ont été ressemblées en volumes par l'éditeur, alors qu'elles étaient pour la plupart, parues séparément dans des magazines féminins ou des quotidiens américains dans les années 50.
Ici les mensonges dont il est question dans le titre sont autant de trahisons ou de fuites, qui ont pour principale conséquence de faire souffrir les personnes aimantes de l'entourage.

Le petit Richard vit la semaine en compagnie de sa mère. Son père est représentant, et nous assistons à son retour à la maison pour le week-end. Ce dernier se croit obligé d'imposer son autorité de père de famille en redressant l'éducation de son fils supposément négligée par la mère. Et c'est elle que Richard va trahir. Son mensonge consistera à accepter cette autorité afin d'entrer dans les faveurs paternelles, cela au détriment de sa mère, qui par voie de conséquence passe pour être trop faible avec son garçon. Heureusement cependant, leur relation ne se résume pas à cela.
« - Je t'ai demandé ce que tu faisais de bon à l'école, répéta la voix de l'homme.
- Oh ! ça va, dit il. Je pense que ça va.
- Tu penses ? demanda froidement son père. Tu n'en es pas sûr ?
- Si papa, je travaille bien. »
Sa gorge se serra aussitôt jusqu'à l'étouffement, et il eut la sensation qu'il allait vomir, parce que le visage de son père était devenu dur, comme près à le punir ; la magie de cette journée était brisée, et c'était sa faute à lui, Richard. Désespéré, il vit son père diriger son regard sévère vers sa mère.
« - Si je te laisse trop longtemps toute seule avec le gosse, tu m'en feras une femmelette. Ça te plairait, ça hein ? » dit-il avec amertume.
Richard comprit alors que sa mère allait les sauver. Elle ne prit pas l'air humble, craintif, replié, qu'elle avait habituellement lorsque le père lui parlait ainsi. Ses yeux gardèrent leur éclat joyeux, sa bouche forma une moue charmante, et elle éclata de rire. Le visage de son père devient rouge et content, il l'attira de nouveau contre lui et couvrit ses lèvres d'un long baiser persistant. Simplement, sa mère ne s'abandonna pas à cette étreinte comme elle avait pu le faire dans le jardin. Elle offrait sa bouche, mais ses épaules étaient tendues, ses mains étaient deux poings crispés tombant le long du corps au lieu de s'étaler avec bonheur sur le dos de son mari. Elle les avait sauvés, mais elle avait honte ; elle souffrait. Le petit garçon, s'accrochant éperdument aux vestiges de cette journée, qui durait encore, qui se poursuivait malgré tout, était trop soulagé pour s'en inquiéter. »

Cette scène n'est que le début, mais rassurez-vous, si Richard ne défend pas sa mère, et laisse par la suite son père lancer des répliques du meilleur goût « C'est ça les bonnes femmes, on ne peut pas leur demander d'avoir de la jugeote. », voire s'y associe, la complicité qu’il partage avec sa mère n'en sera pas effacée pour autant. (De là à dire qu'elle en sortira intacte, il ne faut pas pousser, mais l'amour fait des miracles.)

Enfin, la dernière nouvelle de ce volume réunit deux femmes, une jeune et une usée, je dirais. C'est je crois la plus touchante de toutes ces nouvelles, et je résisterais au plaisir de vous faire lire le dernier paragraphe car il prend tout son sens au terme de la lecture de ce petit texte.

Si vous avez besoin d'un peu de douceur et de délicatesse en ce début de frimas, je vous recommande la lecture de ces textes délicats comme tout.

novembre 08, 2006

Le retour de la question existentielle... ou Chronique d'une coïncidence

Et si je recrutais en ce moment des relecteurs et que je recevais le CV d'une personne qui indique avoir relu les épreuves d'un livre, succès récent de chez Gallimuch, qui a pour caractéristique d'être le livre le plus riche en fautes d'accord que j'ai jamais lu.
Cf. cette note
Est-ce que je trouve cette référence rédibitoire, au point de ne pas donner suite, ou est-ce que je tente le coup, en comptant sur le fait que les fautes ont peut-être été intégrées après sa relecture.
Est-ce seulement probable ?
Peut-être.
Je m'interroge.
Et je n'en reviens pas de cette coïncidence.



novembre 07, 2006

A l'heure de la nuit

La nuit envahit nos jours
Heureusement que certaines fleurs éclairent encore l'automne...



La multiplication des lapins

Il y a de cela quelque temps,
Je fus accueillie sur la souche d'une trolette,

c'est là

qui parmi mille autres beautés
faisait de ses mains, des origapins
jolis

sur une idée brillante de la non moins accueillante
lilfairy
dont le tuto suit
ici


C'était si beau que mes doigts n'y tenant plus
j'ai fait de même pour ma maison à moi
Et voici ce qu'il arriva
les lapins dans ma maison
sont devenus lumignons !








Merci à La Trolette et à lilfairy de nous permettre de partager toutes ces beautés...
Je suis rose de plaisir !




octobre 30, 2006

À l'ouest d'Eden

Un américain sur deux croit que Dieu a crée l'homme (en la personne d'Adam, puis de Eve (...)).
Il y a 6 OOO ans.
Cette nouvelle théorie, le Créationnisme, divise les politiques, divise les enseignants, divise les peuples.
Née au XIXe siècle, cette théorie fut dans un premier temps une réaction contre le Darwinisme, qui rendait impossible une lecture littérale de la Bible. L'Eglise refuse l'affirmation de la science face aux écrits.

Après Vatican II, l'Église catholique reste discrète sur cette doctrine jusqu'au 23 octobre 1996 où le pape Jean-Paul II reconnaît que les théories de Darwin sont plus qu'une hypothèse.

Aujourd'hui, aux États-Unis, le Créationisme fait rage.
Au Kansas, le Darwinisme (reconnu, et prouvé scientifquement) a été délogé pour laisser place à l'enseignement du créationnisme.

J'ai personnellement toutes les peines du monde à comprendre que 50% de toute une population croit dur comme à fer qu'Adam, Eve, Noé et les autres ont été crées de la main de Dieu.
La lecture littérale de la Bible à notre époque me pose problème en ce qu'elle remet en cause trop de découvertes et d'avancées scientifiques.
Quand on se replace dans la perspective du développement des espèces, ça fait un drôle d'effet.
La naïveté,ou plutôt l'obscurantisme dont font preuve ces personne me fait froid dans le dos.
Soutenus par un chef de l'état, dont on les entend dire qu'il a été placé là "par la main de Dieu".
Ce qui ne fait auncun doute quand on voit les conditions dans lesquelles il fut élu pour son permier mandat...

Dans quel type de monde veulent vivre ces gens ?

octobre 26, 2006

Ma question existentielle

Je me pose quelquefois des questions existentielles.

Aujourd'hui, ma question existentielle est la suivante :

"Est-il normal qu'un livre de la collection Blanche de l'excellente maison Gallimuch, qui se vend aux alentours de 25 euros, soit truffé de fautes d'orthographes ?"

Spontanément, je dirais que c'est honteux.

Personne n'est à l'abri de la faute, notamment dans un mail ou sur un blog, attention, je ne suis pas en train de condamner les faiseurs de fautes (dont je ne suis pas exclue).

Mais il y a des gens dont c'est le métier, de fabuleux relecteurs-correcteurs, qui ne demandent qu'à corriger des manuscrits de chez Gallimuch.

Alors pourquoi ?
Parce que sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, quand je dis "truffé", je pèse mes mots.

je suis déçue, comme qui dirait.

octobre 17, 2006

Pompon, la lisse attitude

Monsieur François Pompon (1855-1933) est connu pour son ours, qui le révéla au public au Salon d'automne, en 1922. Il avait 67 ans. Un ours à la silhouette sobre, au pas nonchalant, à la silhouette d'une modernité échevelée pour l'époque, dont la robe lisse donne imméditament envie de toucher, de caresser.
Cet ours :






















Ours blanc, profil droit de François Pompon
1928-1929, pierre de Lens

© ADAGP
© RMN / S. Boegly









































(© Alain Millot)


Excellent technicien, Pompon fut chef d'atelier de Rodin.
Il créa avec Camille Claudel, cette sculpture, "La Vague", qui est visible au Musée Rodin :






Date : entre 1987 et 1902© ADAGP


Outre la pureté des courbes de ses statues, Pompon sculptait le mouvement :
"C'est le mouvement qui détermine la forme, ce que j'ai essayé de rendre,
c'est le sens du mouvement.
Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent...
Ce qui est intéres
sant, c'est l'animal qui se déplace."



Tel ce sanglier, attrapé en pleine course :



(bronze de 1925)

ou encore cette panthère à l'affût (1926)


"Je fais l'animal avec presque tous les falbalas, et puis, petit à petit, j'élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable".





Et c'est certainement cette pureté , cet équilibre installé dans l'absence de détail qui redonne à l'attitude toute son importance (regardez l'inclination de la tête de cette chouette. Elle nous interroge du regard, non ?).

Ce tout de simplicité qui contraste tellement avec la scultpure chargée du XIXe fit sa renommée, puisque pompon connut,
suite à l'avènement de son ours, un succès de dix années.
Il s'exporta au Japon, au Brésil et aux États-Unis, par exemple.


Petite chouette (1918)











Fort de son expérience, l'humble Pompon prodiguait le conseil suivant :
"Quand vous avez un succès, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez".









Petit ours brun, 1918 (Musée d'Orsay)

J'aime Pompon depuis toujours parce que ses oeuvres sont rondes, lisses, simples, épurées, et que ça me parle. De même que Constantin Brancusi, dont je pense que je parlerai un jour prochain. Pour moi la sculpture doit nourrir l'oeil et donner envie de toucher, de palper, de caresser. Alors c'est réussi


octobre 10, 2006

Sois sage

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire

http://www.anthologie.free.fr/anthologie/baudelaire/fleurs07.htm

octobre 06, 2006

Rien que pour vos yeux

Je suis tombée en extase sur les photos de ce garçon, Kéa. Je me laisserais bien porter au fil de ces profils, de ces regards d'enfants, de ces ombres et de ces lumières, de ces paysages enchanteurs. Il est doué de talent, ce garçon. Je pense qu'il sait photographier et sublimer, mais également voir. ça a l'air idiot, mais c'est pourtant là qu'est toute sa grâce.
L'avantage, c'est qu'on peut se laisser porter un certain temps, puisqu'il y a énormément de photos.
Je ne peux que vous recommander d'aller vous y poser un peu.

http://kea-etc.net

octobre 05, 2006

Guillaume Seznec

Guillaume Seznec, de retour du bagne, embrasse le 23 juillet 1949 à Quimper, sa fille Jeanne, qui vient d'être acquittée par la Cour d'assises de Quimper du meurtre de son mari.




Vous dire pourquoi j'ai été émue aux larmes ce matin devant cette photo... ?
Le choc des années perdues, qu'ils ne rattraperont jamais.
Le choc de voir cet homme serrer dans ses bras cette femme, qu'il a laissé jeune fille. Lui est-elle étrangère tout autant que familière ? Peut-être.
Et bien sûr parce la culpabilité de cet homme, qui a passé vingt quatre ans enfermé, dont vingt deux ans au bagne de Cayenne est remise en question depuis 1938. Que nous sommes en 2006. Et qu'il est mort en 1954, des suites d'un mystérieux accident, écrasé à Paris par une camionnette.
Que le tout est fondé sur des témoignages plus que douteux.
Que la justice des hommes est parfois plus proche des histoires d'argent et des magouilles que de l'équité.
Et que ça ne devrait pas être comme ça.

septembre 20, 2006

Je vais bien

Un très joli film.
J'ai même réussi à y traîner mon doux, qui voulait voir "Pirates des Caraïbes".
Il aime aller au cinéma pour "les spectacles sur grand écran qui pètent et t'en mettent plein la vue".
Alors bien sûr, "Je vais bien ne t'en fais pas" ne fait pas partie de cette catégorie de films "qui pètent".

Alors merci Philippe Lioret, parce que ça fait du bien de voir un film émouvant sans ressortir de là par terre. (Ambiance "Sous le sable", de François Ozon).
Merci Mélanie Laurent, qui joue très bien, et qui parvient à conserver une émotion à fleur de peau pendant tout le film sans nous donner envie de lui tendre un kleenex, parce qu'au bout d'un moment, les larmes bon... pfff... C'est fatigant. Là non.

Que Kad Merad est parfait, et que comme disait un ami, "il est bien parti pour faire une carrière à la Jean-Pierre Mariel". Et c'est vrai.

Que le rythme du film est génial. L'histoire, qui fait un peu peur par son côté "oh non, encore un drame français qui te fout les tripes à l'envers", est menée sans longueurs et sans temps mort.
Que les moments un peu douloureux ne sont pas rendus insupportables par une caméra insistante et voyeuse. Que rien n'est pénible.
Et pourtant, qui me connaît sait que je suis un très sensible.
Et que j'aime pas pleurer au cinéma et ressortir en vrac.

Là, on vit l'histoire au rythme de Lili, et finalement, tout passe bien.



Je voudrais vous en dire plus, mais je risquerais de briser le ressort de l'histoire et vous n'auriez aucun plaisir à vous laisser porter et à découvrir par vous même le mécanisme.

Alors un dernier mot pour la musique, qui est juste présente ce qu'il faut quand il faut.

Je vous avais prévenu. J'ai beaucoup aimé ce film.