Je sors du cinéma où j'ai vu Julie & Julia, de Nora Ephron.
septembre 29, 2009
Des fourneaux au blog
Je sors du cinéma où j'ai vu Julie & Julia, de Nora Ephron.
septembre 25, 2009
Un certain parfum
Elle est toujours bien habillée et je hume son sillage.
Il sent ce que j’imagine d’elle, à la voir chaque jour.
La soixantaine, bien habillée, bien coiffée, un air paisible.
Je pense qu’elle a un métier valorisant, dans lequel elle est compétente.
Experte, peut-être même.
Ses vêtements laissent imaginer un certain confort financier.
Elle avance d’un pas régulier, plutôt allant.
Certains matins, elle a carrément les yeux dans le vague, l’air rêveur, un sourire flotte doucement sur son visage.
Elle me rassure, cette femme. Elle me donne une vision assez optimiste du travail à son âge.
Pourtant je ne voudrais pas être comme elle à son âge.
Je serai plus fantasque (moi qui me trouve trop classique).
Un peu plus rêveuse encore, et surtout indépendante.
Prendre le chemin de l’agence tous les matins, je le vis bien, parce que je sais qu’il me mène vers des gens auxquels je tiens, et avec lesquels je suis contente d’échanger des idées, de passer les journées.
Mais je ne me projette pas dans cette vie.
Je sais de plus en plus que j’ai besoin de gagner en indépendance, reste à en accepter les incertitudes et les risques.
Je me trompe peut-être.
On verra bien.
Je trouve ça drôle de voir comment on réussi à savoir de quoi on a envie ou ce vers quoi on tend en regardant les autres, et à travers ce que l’on imagine d’eux sans forcément les connaître.
...
Son parfum, je pense que c’est du Guerlain, de l’herba Fresca. Il faudra que je vérifie ça un de ces jours...
septembre 24, 2009
sans la retenir vraiment
je laisse filer les rênes
je me laisse aller sûrement
sentir les vagues monter
baisser le front
se faire discrète
garder pour soi
le coeur
noyé de larmes
le fer rouge
d'un sourire
la claque
d'un souvenir
Je n'ai pas toujours pu taire
il a bien fallu dire
il a bien fallu faire
aller ma peine
la faire peser
à peine
Se surprendre à sourire
Accepter de rire
vouloir sentir en soi
qu'on oublie pas
qu'il est là
être incrédule
et finalement
se demander comment
on a pu oublier
Retourner toucher
les souvenirs du bout des doigts
revenir hébété
c'est bien ça
il n'est plus là
mesurer le gouffre
mesurer la perte
ne plus vouloir dire voir ou rire
vouloir être seule
septembre 23, 2009
septembre 21, 2009
Hommage
Il était gentil, sensible et doué.
Il était présent.
Il était drôle et attachant.
Il était de bon conseil.
Il était à l'écoute.
Son écriture rimait, swinguait, balançait pas mal aussi.
Il était là, et il n'est plus.
J'ai du mal à le croire. Quant à l'admettre...
Si tu savais la peine que ça me fait d'écrire tout ça...
J'avais écrit quelque chose en pensant à lui il y a quelques mois.
On dira que c'est un petit hommage, modeste.
J’aurais aimé te recommander à Dieu, mais tu as toujours eu un rapport... compliqué, disons... que tu as su écrire avec humour.
Quand le corps lâche
Que se passe-t-il quand le corps lâche ?
Lâche ? Non, pas de fuite.
Pas d'échappée, belle échappée.
Juste une chute. Une chute douce,
qui dit qu'on aurait dû,
qu'on a pas,
mais qu'on devrait
faire plus attention
à nous.
Le corps lâche,
et l'esprit fuit,
l'esprit lâche
et l'esprit fut.
septembre 20, 2009
Three years baby !
septembre 18, 2009
A demi-mots
Avez-vous déjà remarqué ce phénomène de la chanson qui vous parle de vous ?
Ces airs qui vous trottent dans la tête, vous collent, vous enveloppent et finalement arrivent jusqu'à votre entendement, de sorte que vous finissez par constater que vous chanter quelque chose, qui dit exactement comment vous vous sentez à ce moment-là exactement.
Donc, en ce moment, là, exactement, je m'abandonne.
septembre 14, 2009
Délit de trahison
que ce soit oui ou non, mais que ce soit dit vite.
Maintenant... J'attends.
septembre 12, 2009
So long... (bis)
septembre 10, 2009
Relativiser
Nébuleuses, étoiles, gaz, années lumière... ça fait relativiser.
Et j'aime ça.
NASA, ESA, and the Hubble SM4 ERO Team
septembre 08, 2009
Pourquoi comment
septembre 05, 2009
Re-rebondissement
septembre 04, 2009
Rebondissement(s)
septembre 01, 2009
Hydromel et grosses ficelles
Conseils à l’usage d’aspirants auteurs de livres pour la collection Harlequin, d’après La fiancée de l’Irlandais, de Michelle Willingham, n°448.
Je vous invite à faire un petit détour par la couverture, c'est sensuel, chaleureux, viril. Tout y est.
Le texte qui va suivre concerne la collection « Les Historiques », au descriptif prometteur : « Le tourbillon de l’Histoire, le souffle de la passion ».
Voyons, à l’aide d’un exemple (et je précise, un exemple : mes remarques ne vaudront que pour ce volume, puisque je n’en ai jamais lu d’autre, et que, a priori, je n’en lirai jamais d’autre) : quelles sont les caractéristiques les plus frappantes, et quelles grandes lignes il faudra suivre pour, telle Michelle Willingham, composer un roman au souffle brûlant de passion et d’aventure (parce que le tourbillon de l’histoire, il ne faudra pas trop s’attarder, ça n’apporte rien, si ce n’est le vertige à force de tourner en rond sur le contexte).
Choisissez un pays. Votre roman sera ainsi doté d’une culture riche et haute en couleurs.
> Dans le cas qui nous concerne, l’Irlande sera le théâtre de la passion. Des îles, des clans, des hommes rustres, qui promettent des relations âpres, sauvages et authentiques entre les protagonistes.
Choisissez soigneusement le contexte historique (même si vous n’en faites pas grand-chose par la suite, l’essentiel est d’être crédible sur la situation de départ). La guerre permet d’intéressantes combinaisons de situations toutes plus impossibles que les autres entre les différentes nations qui se combattent, et donc de remplir le contrat en matière d’aventure.
> Ici, les normands (dont la méchanceté sanguinaire est tout entière incarnée par le baron de Thornwyck, père d’Isabelle) ont envahi les Irlandais, et, afin d’asseoir son pouvoir, le baron contraint Patrick Mac Egan, son suzerain, roi de Laochre, d’épouser sa fille Isabelle, afin d’assurer sa descendance.
Le mariage forcé a ceci d’intéressant qu’il comporte dans le cas présent une nécessité de dépucelage. La grossesse peut être une contrainte d’un égal intérêt. Les deux sont ici liés, et facilités du fait du contexte historique. Car Patrick ne veut ni déflorer ni engrosser Isabelle pour ne pas céder son royaume aux Normands sanguinaires.
Nous voici donc dotés d’un enjeu de taille pour mener, de tension en allusions, notre lecteur par le bout du nez durant pas moins de 343 pages.
Choisissez des personnages, et donnez-leur les prénoms qui conviennent.
> Isabelle sera la fiancée, notez que son prénom est un premier indicateur de sa beauté, et que personne ne s’égare jamais à l’appeler « Isa ». L’Irlandais portera, quant à lui, le prénom Patrick, qui sied mieux à un Irlandais que Nestor ou Fabrice. De la même manière, personne ne s'aventurera jamais à le surnommer « Pat », d’autant moins qu’il est roi.
Les patronymes sont également déterminants pour permettre au lecteur d’identifier immédiatement les personnages. Ainsi, nous aurons un couple très prometteur composé d’Isabelle de Godred et de Patrick McEgan.
La description de vos personnages sera faite au fur et à mesure de l’avancé du récit. Vous laisserez ainsi votre lecteur libre de se figurer les traits de ses héros, en prenant soin de disséminer quelques indices au fil de la narration.
> Décrit à son arrivée comme « un géant hirsute à la cape boueuse et effrangée », on apprend que Patrick McEgan est doté d’une garde d’émaux et de pierres « fascinantes », ainsi que de « pupilles flamboyantes » toutefois « sombres comme l’ardoise ». Quant à notre héroïne, ce n’est qu’à la page 21 que nous aurons connaissance de la blondeur de sa chevelure, de la fermeté de ses lèvres, de la hauteur de ses pommettes, du brun de ses yeux et de son teint lumineux.
Le caractère et la beauté de vos personnages se disputeront la vedette. De véritables héros pourraient-ils être dépourvus de l’un ou de l’autre ? De ce point de vue, la nature de la collection est là encore déterminante. L’aventure est bien l’affaire des personnages ; choisissons une jeune femme qui se révélera dès les premières lignes hors des conventions et prête à abandonner famille et royaume pour prendre en main son destin. Je vous livre pour illustration les premières lignes de notre titre: « Quelle jeune femme n’a pas rêvé, le jour de son mariage, d’enfourcher son cheval et de fuir très loin pour échapper à son sort? » Si, comme moi, vous n’auriez pour rien au monde fuit à cheval le jour de votre mariage, vous savez déjà que vous ne vous identifierez pas nécessairement au personnage principal. Ce n’est pas grave. Une héroïne Harlequin peut se permettre de ne pas ressembler au tout venant, c’est même souhaitable pour les aventures qui l’attendent, mais n’anticipons pas.
Lancez votre premier chapitre sur les chapeaux de roues : un mariage, une fiancée qui n’a jamais rencontré son promis, et craint fort de se trouver face à « un vieillard édenté ». Veillez à ce que la représentation que la belle se fait de son fiancé frappe l’imagination du lecteur. Savoir que, dans une telle situation, vous craindriez beaucoup plus de tomber sur un imbécile heureux importe peu. Même si il est vrai que l’imbécillité, aussi heureuse soit-elle, dure beaucoup plus longtemps que l’espérance de vie d’un vieux gâteux.
Frapper l’imagination du lecteur sera du reste votre préoccupation la plus vive.
Le premier chapitre sera donc le chapitre de première rencontre entre les fiancés, celui du mariage et du départ de la belle pour son nouveau royaume.
Le second chapitre peut être un peu plus léger, ainsi nous apprendrons majoritairement du second chapitre qu’Isabelle craint les rats.
La suite de l’intrigue sera peuplée de questions. Nos aventuriers progressent dans la connaissance l’un de l’autre, ils se tournent autour, se reniflent « Ses cheveux sentaient la femme », et s’interrogent beaucoup « Pourquoi ses seins semblaient-ils se durcir ? ».
Ils seront attirés chacun à différents moments de l’histoire, nous aurons ainsi l’occasion de détailler, sous de multiples angles, et à différentes reprises, les muscles et la virilité du héros, les courbes, sous un vêtement mouillé, de préférence, de l’héroïne. Du reste, une partie du corps peut suffire à quelques sous-entendus. Ainsi les mains de Patrick sont : « Très grandes et très fortes, elles dénotaient une remarquable vigueur ». Pour la jeune femme, quelques allusions subtiles la compareront tour à tour à une pouliche (p.10), à un animal sauvage qu’il s’agit de dompter (p.18), à un étalon (p.20) etc. Michelle va jusqu’à écrire que Patrick jette à la miche (de pain, ndlr.) des regards concupiscents. En résumé, n’ayez peur d’aucun cliché, ils vous le rendront bien.
Collection aventure donc. L’héroïne a de la chance. Têtue, limite pénible (c’est une femme, elle est blonde, elle ne veut pas comprendre), intrépide, il est bon qu’elle ait ce petit côté Jack Bauer qui lui permettra d’échapper à la mort quand elle traversera à la nage l’eau glaciale du Gouffre, dont elle se demande, en dernière extrémité « Dans ses abîmes, les noyés des temps anciens ne l’attendaient-ils pas, en ricanant ? ».
Cette épreuve lui conférera le statut d’héroïne, comme le constatera notre héros Patrick au chapitre 7 « Son allure était celle des intrépides guerrières de légende ».
C’est alors que tout bascule, elle est normande, mais pas moins femme, il est irlandais mais sacrément homme, si en plus elle est belle, têtue, guerrière, après des mois d'entêtement pour se faire accepter, il suffit d’une petite pression supplémentaire du père, et paf, à la page 247, leur sort est scellé, il la déflore. Avec beaucoup de remords. Ils connaîtront encore un ou deux soucis matériels, puis vivront le reste de leur vie en tant que roi et reine, la tête haute, la voix rauque, les muscles bandés et tutti quanti.
Pour ce qui est du vocabulaire, n’hésitez pas à adopter des termes recherchés, qui enrichiront avantageusement le propos. Par exemple au pays d’Harlequin, les personnages ne boivent pas, ils « s’octroient une large rasade d’hydromel », et sont des « parangons de virilité ». En revanche, le lecteur n’a pas besoin de connaître le terme exact qui désigne la langue des irlandais de l’époque, il suffira d’écrire que les femmes « parlaient dans leur langue », tout le monde comprendra.
N’ayez pas non plus crainte de vous répéter. Le lecteur est oublieux, il peut être bon, au début d’un chapitre, de résumer l’enjeu du roman, on ne sait jamais. Ou de redire combien les deux protagonistes ont été violemment attirés l’un par l’autre trois pages auparavant. C’est la technique du réchauffage de braises. De même, les sous entendus doivent êtres clairement énoncés « Par son intimité comme par la puissance de sa pénétration, cette prise de possession était comme la figuration de celle que Patrick s’interdisait. »
Quant aux formulations, elles seront de préférence compliquées, négatives, on décrira avantageusement ce qu’un personnage n’est pas, plutôt que d’écrire tout simplement ce qu’il est.
Enfin, ne lésinez pas sur les fins de chapitres qui, en une phrase simple et percutante, informeront le lecteur de l’état d’esprit dans lequel il laisse son personnage. Ainsi, malgré l’adversité, Isabelle songe, au terme du chapitre premier « Il ne fallait pas que son mari, si inquiétant qu’il fut, soit dévoré par une meute de loups » ; fin du chapitre 6 « D’un geste rageur, elle fit tomber la grande cape. » ; chapitre 7 « N’y tenant plus, elle lui prit la bouche » ; et ma préférée « La folie allait s’emparer d’elle, sans doute, mais quand ? » (chapitre 22).
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup à dire sur un Harlequin. Je m’en tiendrai donc là. En espérant que vous aurez eu un aperçu du plus drôle de ma lecture.
Pour le moment, je n’ai encore pas réussi à ouvrir un autre livre depuis que j’ai fini celui-ci.
Traumatisée par tant de talent, sans doute.
Une très bonne, et très drôle critique du même ouvrage chez Cryssilda.
Billet écrit dans le cadre des Harlequinades 2009.
Hier encore
Ce matin, le mois de septembre arrive de plein fouet, les nuages sont comme des bâches remplies d'eau qui n'attendent qu'une occasion de nous tomber sur la tête, et même si j'ai joué ma crâneuse en gardant mes sandalettes aux pieds parce que je n'ai pas peur de l'eau, ce n'est quand même plus pareil. Du tout.
Hier encore, je croyais que l'été allait durer toute l'année, que les barbecues entre copains et les bombes dans la piscine avant le verre de rosé, c'était la vraie vie.
Ce matin, vissée à mon siège devant mon écran beaucoup trop grand, je me surprends à espérer que la vraie vie ne soit pas trop dure avec moi, si j'y mets un peu du mien.
Hier encore j'avais cette grande jupe blanche et noire, pleine de tissu, qui tombe sur les hanches et me donne l'impression d'être une BB brune. Bon, aujourd'hui, c'est pas pire, j'ai mon tee-shirt qui rock et mes sandales en or.
Mouillées, mais en or.
(Et oui, je porte aussi un pantalon, je travaille dans une agence respectable, quoiqu'on en dise.)
Et je songe que cette année, si je dois prendre une résolution pour cette rentrée (même si je me défends de prendre des résolutions, ça craint, ça laisse croire que je ne suis pas tout-à-fait cet être parfait que tout le monde croit), c'est définitivement de renouer, coûte que coûte avec un état d'esprit positif.
Oui, quand il pleut, ça me bouffe le moral, c'est comme ça. Mais ce n'est pas une fatalité.
Le gris, c'est chic, surtout quand c'est en flanelle, et puis... le soleil n'est peut-être pas parti pour longtemps...
Et est-ce qu'une chanson qui pète et qui rappelle l'été, une soirée ou deux à danser comme une dératée ne ferait pas l'affaire... ? SIIIIII !!!
Alors go !