Manifestement mal camouflée sous le prénom Zoé, la jeune femme se voit aujourd'hui menacée de révocation par le conseil régional, pour non respect de son obligation de réserve.
Sur le blog de Caroline, et dans une interview de l'auteur sur fluctuat, on découvre l'origine du livre, un profond malaise, un blog, qui se transforme en livre.
Les fonctionnaires... long débat, épineux débat. Sont-ils trop nombreux ? En sous-effectif ? Mal répartis ?
Je n'en suis pas, et me garderais bien de juger de la pertinence du livre.
En revanche en ce qui concerne l'obligation de réserve, et compte tenu des tensions actuelles, je me demande ce qui est le plus important ?
Respecter une obligation de réserve et fermer les yeux sur les dysfonctionnements d'un système qui est en crise ?
Pour que ce soit clair, voici le texte :
Obligation de réserve
Le principe de neutralité du service public interdit au fonctionnaire de faire de sa fonction l’instrument d’une propagande quelconque. La portée de cette obligation est appréciée au cas par cas par l’autorité hiérarchique sous contrôle du juge administratif.L’obligation de réserve est une construction jurisprudentielle complexe qui varie d’intensité en fonction de critères divers (place du fonctionnaire dans la hiérarchie, circonstances dans lesquelles il s’est exprimé, modalités et formes de cette expression).
C’est ainsi que le Conseil d’Etat a jugé de manière constante que l’obligation de réserve est particulièrement forte pour les titulaires de hautes fonctions administratives en tant qu’ils sont directement concernés par l’exécution de la politique gouvernementale.
A l’inverse, les fonctionnaires investis d’un mandat politique ou de responsabilités syndicales disposent d’une plus grande liberté d’expression.
La réserve n’a pas trait uniquement à l’expression des opinions. Elle impose au fonctionnaire d’éviter en toutes circonstances les comportements portant atteinte à la considération du service public par les usagers.
Zoé Shepard va peut-être être révoquée. C'est une grosse sanction. Lourde. Je ne la lui souhaite pas.
Et franchement, quand on entend que la femme d'Eric Woerth n'a pas réalisé la collision entre ses fonctions et celles de son mari, on croit rêver.
Encore une fois, il me semble qu'on touche aux limites du système : deux poids deux mesures.
D'un côté des ministres qui confondent le bien public avec le leur, de l'autre des sanctions maousses sur une fonctionnaire qui dénonce avec humour ce que tout le monde soupçonne. Mais à quel point ?