février 28, 2011

"vrier"

Vous traversez une zone de turbulences, veuillez ne pas détacher vos ceintures.
Enfin si. Moi, là, je détache, parce que j'ai mal au ventre à cause de ma gastro.
Gastro qui prend la suite des rhumes, rhinites et autres grippes et sinusites.
Moi qui ne suis pas si souvent malade, je n'en peux plus.
Vive les fins d'hiver en feu d'artifice.

Enfin, ce sera toujours moins le feu d'artifice que chez Nicolas. Quelle bande de fieffés roublards, ces hommes et femmes de pouvoir. ça leur monte à la tête, c'en est honteux. Rappelez-moi de ne jamais devenir comme eux quand je serai powerfull.

Sinon que vous dire, que ma semaine sans gros mots s'est achevée tranquillement, avec la conscience des gros mots prononcés, et la force d'en taire certains. J'ai cessé le compte, mais je pense que je dois avoisiner les trente cinq euros, à la louche.
Non, je n'ai pas vœu de silence, bande de calomniateurs.

Ce mois de février touche à sa fin, espérons que le père Mars parvienne à se faire entendre et fasse dégager froid et nuages, sinon je vais devoir sévir. Dégainage de couleurs vives et petits tee-shirts, ce qui ne devrait pas arranger mes affaires.

On me dit qu'il fait très beau à Belle-île, je vais tâcher de faire diversion auprès de mon imagination, sinon je sens que l'abandon de poste est proche. Déjà que le climat délétère qui règne ici* n'a rien pour me retenir, il ne faudrait pas trop en rajouter.

A moi la méthode Coué, je ne sais pas si j'aurais moins froid, mais au moins le soleil sera dans ma tête : à ce propos, vous saviez qu'Émile a un blog ?


*ici : mon lieu de travail, car les hommes et femmes de pouvoir sont partout, et font passer leurs intérêts avant ceux des autres. C'est pas possible qu'il n'y ait que des PDG et DG comme ça, hein ? Si ? Dites-moi, vous allez me faire gagner du temps, s'il faut, je me reconvertie tout de suite en vigneronne. Ou en boulangère. Enfin, en une fonction régalienne de la vraie vie quoi.




février 24, 2011

Jour 2

Jour 2


Je renverse mon verre sur mes pieds et paf "Lutin de pordel de verde" !

Je regarde l'heure, et j'ai la confirmation de ce que je craignais.

Il n'est que 7h32.


No comment.


février 21, 2011

Ma semaine sans jurons - jour 1

Lundi - Jour 1 de ma semaine sans jurons


13h45
Jusque-là, la thématique de ma semaine ne m'avait pas inquiétée outre mesure.
Tant que je n'y pensais pas.
13h45, ce lundi, le mot est lâché
"La mute !"
(j'ai camouflé l'injure, ça faisait pleurer mes yeux de jeunes abstinente).

Je le savais.
Je savais qu'il adviendrait dans ces circonstances, et à destination de cette personne.
Je ne suis pas fière.
Je vous respecte trop pour vous faire le couplet de "elle l'a bien mérité, ce qu'elle a fait est inqualifiable".
D'abord ce serait largement exagéré et ce n'est pas mon genre d'exagérer, ensuite j'ai dit semaine sans jurons, c'est semaine sans jurons, non mais sans blague.

Je décide de mettre en application mon projet de ce matin : mettre un euro par juron dans une cagnotte à destination d'une bonne cause.
Du coup, je suis beaucoup plus stressée quand j'ouvre la bouche.
Même pour la bonne cause.
Je pense que je pourrais être en rendez-vous client toute la semaine, ce serait moins risqué.
Je pense que je ne supporterais pas d'être en rendez-vous client toute la semaine.
Je n'ai pas l'âme assez dure pour ça.
Je suis un ours, j'ai besoin de respirer très fréquemment l'air de ma grotte pour être à peu près fréquentable.
Mettez-moi en présence de gens en continu et je deviens Hulk au bout de 24 heures.
Maxi, me dit-on.


17h59
je dis "Arrêtez de m'envoyer des gros mots !", au lieu de "Arrêtez de m'envoyer des mails !"
Sigmund m'habite.
Sans jeu de mot.
On compense comme on peut.


20h48
Mon fils de trois ans et demi me balance "Bah non, je te fais pas de câlin, t'as des gros mots" avec un air de parent raisonneur. C'est le monde à l'envers.
Si j'avais su que ça donnerait ça, je n'aurais pas envoyé cette semaine à la légère.
Bon, oui, j'ai dit "perde perde perde !".
Pourtant il n'est pas au courant de ma résolution.
Une fois encore, j'ai des circonstances atténuantes dont je vous dispenserai (c'est sale).

J'oserais dire que la journée est presque bouclée, j'en suis donc à 4 euros.

A ce rythme-là, il faudrait que je trouve rapidement une bonne cause.







février 18, 2011

Le printemps sera végétarien

Combien de temps peut-on serrer les dents en attendant le printemps ?
Surtout quand toutes les promesses sont là.

Justin Bieber lui-même le dit "Never say never", promesse qui doit faire saliver plus d'une ado dont les hormones savent, elles, que le printemps monte en nous.
Mon corps à moi me dit grippe, me dit rhume, me dit sinusite, fatigue et tête au carré.

Pourtant, pourtant, je ne faiblis pas. Je râle beaucoup, me plains encore plus (je sacrifie mon statut d'icône à mon honnêteté) mais j'espère toujours le soleil.


Pour tromper mon
impatience, et parce que j'aime faire des expériences, cette semaine c'était ma semaine végétarienne. Oui, j'ai lu dans ELLE que Natalie Portman était végétarienne. Je me suis dit qu'en adoptant son régime, je serai forcément touchée par sa grâce. Surtout au moment du printemps, c'est important de renouer avec la grâce quand l'hiver fut surtout fait de graisse.

Eh bien j'avais RAISON.
Au bout de cinq jours je me sens beaucoup mieux, plus légère et ça, c'est une gageure, je vous prie de me croire. Je me sens comme nettoyée, vide. Bon, oui, là, j'ai très faim, c'est un fait.

Effets collatéraux, je ne peux plus sentir un bœuf bourguignon ou regarder un sushi droit dans les yeux sans avoir une grosse envie de vomir. C'est dans la tête. Ou pas (C'est plus au niveau de l'estomac, en vrai).


Après la semaine sans chaire animale, j'enchaînerai sur la semaine sans jurons.
Je sais déjà que ce sera bien plus difficile. Pourtant dieu sait ma passion pour le Serrano.

Sur ce, je vous laisse, mon rouleau de printemps va refroidir et on me dit en coulisses que Vincent m'attend pour répéter.

(ci-dessous, moi au réveil)





février 10, 2011

A quoi tient l'honnêteté ?

non, je me posais la question, parce qu'en ce moment, je travaille avec quelqu'un que je connais depuis quelques années, et que, pour avoir pratiqué dans deux boîtes différentes, je retrouve à travers ses défauts et ses qualités.
Et cette fois... moi qui cerne habituellement plutôt bien les gens, je suis démunie.
Je n'arrive pas à savoir si elle veut être amie avec moi / si elle me tolère juste parce qu'on bosse ensemble ou si elle voudrait être moi (je ne suis pas vaniteuse (pas plus que vous tiens !), mais elle a quand même débarqué chez moi la semaine dernière au petit matin, avec une bonne demi-heure d'avance sur notre rendez-vous. Prévu dehors. Si ce n'était pas pour voir ma vie du dedans, c'était quoi ?)

Le fait est qu'elle est très intelligente, mais qu'elle ne me semble pas méchante.
Les fausses méchantes, ça existe, donc ?
Celles qui vous plantent un couteau dans le dos en faisant mine de vous aider à retirer cette omoplate qui décidément vous gênait.
Ou qui vous protègent en disant à votre boss combien vous avez vraiment fait votre boulot avec sérieux, mais que, malheureusement, il semblerait que ça ne suffise pas. Le client a aussi besoin d'elle. Et me présente ça comme "Je suis là, t'inquiète".
Mais je n'ai pas demandé d'assistance, moi.

Je nage en plein questionnement.
Non pas que je me sente menacée, professionnellement, au point où j'en suis, je ne redoute pas grand chose. C'est déjà ça.
Mais je n'aime pas ne pas savoir à quoi m'en tenir avec les gens, et là, c'est un peu comme si l'opportuniste et double-face avaient conçu une fille, voyez, et qu'elle aurait un ascendant chez les Ingalls. C'est compliqué.

En plus, j'en deviens parano.
Ce matin, elle m'a dit "De toutes façons, toi et moi, on est interchangeables. Surtout moi."
C'était quoi ?
J'ai pas compris. Surtout que ce n'est pas vrai (évidemment).
J'en reviens à cette affaire d'honnêteté, parce qu'à un moment, j'ai du mal à croire qu'elle puisse être aussi intelligente et faire ce qu'elle fait sans se rendre compte que je vois, que je comprends. Ou alors elle me sous-estime.
C'est possible.
Je ne vais pas entrer en guerre contre elle, juste me méfier.
C'est dommage parce que je l'aime bien, mais on dirait que je suis trop sur son chemin, alors je vais me pousser gentiment...



février 07, 2011

Profession de foi d'une poètesse

Eloge de la cancritude

Un loir
Une couleuvre
Une cossarde
Je suis tout cela
En mollesse
Nonchalante
Je me casse
Au moindre effort
Engourdie endormie
Je glisse
De paresse
En paresse
Je flâne
Je rêvasse

Je suis un cancre
borné
Et pourtant
Et pourtant
Je parle aux arbres
Aux abeilles
Aux moineaux
Parfois à l'hirondelle
Qui emporte mon chant
Là-bas à tire-d'aile

Sans pleurs
Ni raison
Je n'ai pas
De doctrine
Mais suis profane
Par raison

Ignorants cités
Et maisons
Je fabule
Dans l'illusion
Et me calque
Sur mes rêves
Sans rime
Ni raison

Dans l'attente
De qui verra verra
Je me tiens
Immobile
J'attends les lendemains...

Amarrée à mes songes
Je rêve
De mes rêves
Médusée
Naviguant
De pays en pays
D'orient en occident
Le réel
Se multiplie
Je vis à la lumière
D'un temps fabuleux
Où il n'y a ni frontières
Ni confins

Mon temps
Est infini
J'interroge
Le cosmos
J'attaque
L'au-delà
Qui demeure
Sans solution
Je cligne
Des yeux
Je vois au loin
Le passé qui s'écoule
Dans l'avenir incertain.

L'Etoffe de l'univers
Andrée Chedid (1920-2011)
Flammarion (2010)