novembre 29, 2011

Je chante la vie, je danse la vie

Miss Zen s'accorde une pause merci pour Thanksgiving et je lui emboîte le pas, en cette fin de mois sombre, presque festif mais encore limité aux rhumes et à la fatigue.

D'autant plus que cet exercice ne me fera pas de mal et me fera compenser les 56 soupirs de la journée et les multiples râleries du quotidien (que celui qui prend le métro tous les jours sans râler me jette le premier son pass navigo, sans rire).

Merci pour tout ce qui fait ma vie aujourd'hui :

A deux pas, la respiration de mon bonhomme endormi traverse la pénombre jusqu'à moi.
Ses joues rebondies. Sa peau douce. Son regard de Chat potté.
Ses constructions en lego qui apparaissent sur ma table de nuit et me donnent l'impression d'être une  déesse (Et alors, quoi ?!?), du "train sur la tour" à "la grande gare centrale", en passant par "la piscine" et "le tracteur" fumée incluse...)
Son portrait de moi en trois traits ce soir (voir plus bas, j'assume)(mon fils Picasso)
Ses saillies "Haut les fesses, peau de lapin !" ou "Papa est amoureux d'une fée".
Oedipe power en mode on, ok, ok...



Mon fils Picasso... (vous avez vu l'effet rouge à lèvres ? flippant, non ?)


A trois pas, la grande greluche qui dévore Charlie et la chocolaterie et L'ascenseur de verre en deux sec., qui me donne tellement de raisons d'être fière d'elle, mais dont il me semble que je suis bien maladroite (incapable ?) pour le lui dire... Ses idées, son attention, sa tête dans les nuages, sa tendresse... Je répare ça dès l'aube.

Mon amour joli qui tient bon malgré les tempêtes que je lui fais traverser pour des pécadilles (ou pas, c'est affaire de prisme), qui est toujours à l'écoute et prêt à rire de mon humour (précieux, non ? ).

La jeune fille qui garde nos enfants formidables tous les soirs depuis quatre ans, sa fidélité, son calme (elle a deux de tension, c'est très impressionnant, à elle seule, elle fait une moyenne avec les enfants et nous), qu'il faut remplacer parce qu'elle va vivre sa vie ailleurs, je lui souhaite plein de trucs positifs et des enfants aussi sages que les miens. (Quoi ?!)

Mes amies, qui ne me détestent pas (encore) de ne pas répondre à leurs mails, et d'avoir disparu de la surface du globe depuis deux mois. Je les aime pourtant tellement.

Mon boulot : il est harassant, je suis encore paumée et je mute en Shiva, mais c'est le jour et la nuit en comparaison de mon ancien job. Aujourd'hui, on me pense capable et on me le dit. Si c'est pas beau, ça.

L'aïkido ! (Quoi ! En 7e position, quand même !) et les gens : tous heureux !
(Je pense qu'ils mettent des substances euphorisantes dans le tatami, cela expliquerait que plus ils sont expérimentés, plus ils tombent avec fracas et libèrent la drogue : ce sont les plus accrocs).

Les écrivains, Gaëlle, en premier lieu, Véronique Ovaldé, Anne-Marie Garat, Fred Vargas, qui me donnent cette furieuse envie d'écrire et de lire à tout instant ; je me jetterais sur n'importe quel bout de papier pour tenter à mon tour de faire naître autant de plaisir chez les autres, c'est un truc magique, c'est dévorant, captivant, hallucinatoire, j'en suis dingue.

L'écriture, plaisir dont je me prive trop souvent.

Les politiciens, qui savent comme personne nous distraire du contexte morose. Je plaisante, c'est simple: j'ai jeté la télévision et je n'allume plus la radio. (J'économise sur la crème antirides : vous avez remarqué l'effet des infos sur votre visage dans la salle de bain le matin ?)

La lumière dans les feuilles or des arbres qui éclaire n'importe quelle scène à la manière d'un Turner.

Et pour conclure, le lien de l'extrait d'Amstérimsque auquel fait référence le titre de ce billet, qui me fait toujours hurler de rire.






novembre 15, 2011

Choix et conscience...*

Je suis de ces personnes qui pensent que l'on a toujours le choix. 
C'est un choix, là aussi, de penser ainsi. 
C'est pour moi une façon de me rappeler que dans ce choix est ma liberté, aussi insatisfaisant soit le choix possible. 



Le truc génial, quand on est adulte... 
Choisir de ne pas choisir et avoir 6 ans en une seconde. 


Cela va faire deux mois que j'ai changé de boulot, et l'heure des bilans a sonnée (une formule emphatique pour dire que je me pose des questions, pour moi, l'heure des bilans sonne à toute heure du jour et de la nuit, j'adore ça, faire des bilans). 

Je me pose des questions parce que j'adore les personnes avec lesquelles je travaille, qu'elles me font hurler de rire, et que je mesure la chance qu'on a de si bien s'entendre après si peu de temps ;
Parce que je change d'activité et de mission sans arrêt depuis que je suis en poste, même si un semblant de cohérence apparaît comme un nuage de lait dans une tasse de thé, il me semble que même au terme de ma période d'essai, je ne serai toujours pas vraiment dans mes fonctions, et je me demande si alors cela me plaira ;
Parce que je ne sais pas exactement de quoi demain sera fait et que j'adore ça même si ça me bouscule un peu, je sais que c'est ça ou l'ennui et l'ennui me fait fuir ou hurler ; 
Parce que je n'ai plus le temps de voir ni d'appeler mes amis et que je trouve ça impossible ; 
Parce qu'on me fait confiance et que depuis le temps que j'attendais ça, je ne m'en suis pas encore remise ;
Parce que je n'ai pas le temps d'écrire et que c'était ça, mon dream job, même si je trouve que c'est vraiment difficile à avouer, légèrement immature, complètement utopique et invraisemblablement simple à la fois. 

Mais comme je considère, pour en revenir à l'idée de départ, que l'on a toujours le choix, j'avoue que je choisis de ne pas prendre le temps d'écrire, je le sais. Pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, peu importe, je fais ce choix, chaque jour, de ne pas prendre le temps d'écrire, et ce choix m'interpelle. 

Ce soir je fais le choix d'écrire ce billet et ça me fait un bien fou (je vous remettrais bien une petite couche sur l'aïkido, sur ce que ce sport m'apporte de bien-être, de spiritualité, de confiance en moi et de bonheur, le plaisir que j'ai à retrouver ces gens heureux, tout simplement). 
Ce soir je me demande si l'on est toujours obligé de choisir... Et si nos choix ont tous un prix à payer. 



*"Choix et conscience sont une seule et même chose."
Jean-Paul Sartre