D'autant plus que cet exercice ne me fera pas de mal et me fera compenser les 56 soupirs de la journée et les multiples râleries du quotidien (que celui qui prend le métro tous les jours sans râler me jette le premier son pass navigo, sans rire).
Merci pour tout ce qui fait ma vie aujourd'hui :
A deux pas, la respiration de mon bonhomme endormi traverse la pénombre jusqu'à moi.
Ses joues rebondies. Sa peau douce. Son regard de Chat potté.
Ses constructions en lego qui apparaissent sur ma table de nuit et me donnent l'impression d'être une déesse (Et alors, quoi ?!?), du "train sur la tour" à "la grande gare centrale", en passant par "la piscine" et "le tracteur" fumée incluse...)
Son portrait de moi en trois traits ce soir (voir plus bas, j'assume)(mon fils Picasso)
Ses saillies "Haut les fesses, peau de lapin !" ou "Papa est amoureux d'une fée".
Oedipe power en mode on, ok, ok...
A trois pas, la grande greluche qui dévore Charlie et la chocolaterie et L'ascenseur de verre en deux sec., qui me donne tellement de raisons d'être fière d'elle, mais dont il me semble que je suis bien maladroite (incapable ?) pour le lui dire... Ses idées, son attention, sa tête dans les nuages, sa tendresse... Je répare ça dès l'aube.
Mon amour joli qui tient bon malgré les tempêtes que je lui fais traverser pour des pécadilles (ou pas, c'est affaire de prisme), qui est toujours à l'écoute et prêt à rire de mon humour (précieux, non ? ).
La jeune fille qui garde nos enfants formidables tous les soirs depuis quatre ans, sa fidélité, son calme (elle a deux de tension, c'est très impressionnant, à elle seule, elle fait une moyenne avec les enfants et nous), qu'il faut remplacer parce qu'elle va vivre sa vie ailleurs, je lui souhaite plein de trucs positifs et des enfants aussi sages que les miens. (Quoi ?!)
Mes amies, qui ne me détestent pas (encore) de ne pas répondre à leurs mails, et d'avoir disparu de la surface du globe depuis deux mois. Je les aime pourtant tellement.
Mon boulot : il est harassant, je suis encore paumée et je mute en Shiva, mais c'est le jour et la nuit en comparaison de mon ancien job. Aujourd'hui, on me pense capable et on me le dit. Si c'est pas beau, ça.
L'aïkido ! (Quoi ! En 7e position, quand même !) et les gens : tous heureux !
(Je pense qu'ils mettent des substances euphorisantes dans le tatami, cela expliquerait que plus ils sont expérimentés, plus ils tombent avec fracas et libèrent la drogue : ce sont les plus accrocs).
Les écrivains, Gaëlle, en premier lieu, Véronique Ovaldé, Anne-Marie Garat, Fred Vargas, qui me donnent cette furieuse envie d'écrire et de lire à tout instant ; je me jetterais sur n'importe quel bout de papier pour tenter à mon tour de faire naître autant de plaisir chez les autres, c'est un truc magique, c'est dévorant, captivant, hallucinatoire, j'en suis dingue.
L'écriture, plaisir dont je me prive trop souvent.
Les politiciens, qui savent comme personne nous distraire du contexte morose. Je plaisante, c'est simple: j'ai jeté la télévision et je n'allume plus la radio. (J'économise sur la crème antirides : vous avez remarqué l'effet des infos sur votre visage dans la salle de bain le matin ?)
La lumière dans les feuilles or des arbres qui éclaire n'importe quelle scène à la manière d'un Turner.
Et pour conclure, le lien de l'extrait d'Amstérimsque auquel fait référence le titre de ce billet, qui me fait toujours hurler de rire.