décembre 13, 2012

Six mois en un quelques flashs !

It's been a while, girls and boys !

Tiens, je vais me spécialiser dans le billet de come back...

Bon alors que je vous raconte vite fait :
au départ,  c'était l'avant-vacances, période fatiguée, réorganisation en vue dans ma boîte, appréhension de part et d'autres, et puis les vacances, très belle surprise : on se fait des super potes !
Paf, on n'attendait rien, on n'a pas vraiment vu le truc venir, ni les uns ni les autres, et au bout d'une semaine, on est devenus des amis proches de vrai de vrai. Canon.

Après c'était la rentrée, et ce phénomène maintenant clairement identifié "C'est encore pire que l'année dernière". Cette fois, ce n'était pas que subjectif, mon amore a trouvé le moyen de se casser la clavicule, la chute n'était pas spectaculaire, dixit lui, je n'y étais pas (jamais là quand on a besoin d'elle ;o) mais la fracture, elle oui. Deux mois d'arrêt, des travaux à la maison, la rentrée des kids, la réorganisation annoncée (jusqu'aux oreilles, à peu près), bref, la corrida (qui n'a fort heureusement pas terminé en boucherie, quoique, l'opération dentaire de ma fille, oui enfin, bref).

Et puis au milieu de tout ça, pas vraiment l'envie d'écrire ici, l'envie d'écrire ailleurs, mais pas le temps, enfin si, un peu, mais pas assez, toujours pas assez, mes éternelles errances.

En somme, je vous le dis tout de go : je vous ai épargnés !

Cela étant, j'ai visité de super expos : Rodin, la chair et le marbre, j'ai adoré, ces corps qui jaillissent de la pierre brute, ces travaux en cours plus beaux que des sculptures achevées-pauffinées-léchées.
Allez-y ! Il n'y a qu'une cinquantaine de pièces mais on peut tourner autour et ça vaut vraiment le coup d’œil.

Le musée Magritte, à Bruxelles, ou comment j'ai découvert ce peintre, ses obsessions, ses nuits profondes et ses oiseaux émouvants.
En revanche je mets un zéro pointé à l'accueil, le personnel est intégralement désagréable. A priori, aucune excuse et personne pour rattraper l'ensemble, belle perf.

Et Bruxelles, ville disparate architecturalement s'il en est, mais dont les immeubles art nouveaux sauvent la mise au détours d'une rue. Je pourrais prendre en photo les façades art nouveau tous les jours.

Je suis allée voir le ballet de Martin Schläpfer au théâtre de la ville, alors bon, je ne me suis pas précipitée pour vous en parler, hein, entre la musique (la truite, de Schubert, miam, et des vocalises insupportables), les chorégraphies à l'esthétique convulsive et les costumes psychédéliques à se payer une crise d'épilepsie, c'était... différent/original/crispant... ?
Le genre de ballet dont on ressort en disant "Au moins, les mouvements d'ensemble étaient ensembles". Hum.
En revanche... Akram Khan, je t'attends de pied ferme, en plus le jour de mon anniversaire... T'as intérêt à assurer ! (la fille qui se sent de mettre la pression à Akram, détendue.)

Côté bouquins, je découvre, merci Gaëlle, Jane Eyre, qu'une étrange réserve m'avait jusqu'à présent poussée à ignorer. J'ai toujours cette image de Charlotte Gainsbourg, le visage figé dans son chapeau noir, et tant d'austérité me rebute, je l'avoue, j'ai un problème avec les apparences.
J'adore Charlotte G., ne vous méprenez pas ! Mais cette image... on a franchement l'impression qu'on va reprendre une bonne grosse tranche des Misérables version british. Et bon, ce sera peut-être le cas, mais j'avoue que pour le moment, je suis à fond dedans. (Preuve, je n'attends même pas de l'avoir terminé pour vous en parler).


(Et qui saura me dire le nom de cette coiffe qu'elle porte sur la photo ???)



J'ai lu Naissance d'un pont, comme ça c'est fait, depuis le temps qu'on me dit que cette fille écrit super bien, j'ai vu par moi-même, eh bien c'est VRAI ! Son vocabulaire est riche, au moins autant que son imagination. A la lecture, un doux mélange de jalousie et d'admiration préside, ce n'est jamais désagréable.

J'ai lu le dernier roman de Dickens, Le mystère d'Edwin Drood. Bon, moins captivant que ses romans plus connus, mais comme je suis têtue je suis allée au bout. D'autant que les personnages et l'atmosphère du livre sont quand même intéressants. C'est un inachevé, puisque le père Charles est mort en laissant en plan son manuscrit, sans dire à personne ce qu'il était advenu d'Edwind Drood. Incroyable, non ? Vous croyez que ça arriverait encore, ce genre de chose, à l'époque de Twitter ? Bref, un des traducteurs a proposé une fin. C'est plausible, pas super subtil, mais sans doute moins frustrant que de finir la lecture quasiment au milieu d'une phrase ! 

Et Fifthy shades of Grey ? Parlons-en ou pas, j'ai lu les premières pages. C'est mal écrit ou mal traduit, peut-être un peu des deux, la fille déglutit toutes les trois lignes et c'est encore plus chiant à lire qu'un bon Harlequin. Les premières pages, donc, pour le reste, je crois que je n'ai tout simplement pas envie de prendre le risque d'être émoustillée à la lecture d'un bordel marketing pareil. Et il n'est tout simplement(bis) pas question que j'aille mettre le moindre penny dans la poche de cet éditeur, pas pour ça.
J'ai des principes, c'est ainsi.


Et un petit Maillol pour conclure, Rivière



novembre 07, 2012

YES !

Je suis partie longtemps. 

La rentrée m'a happée, je suis tombée à l'eau, les algues m'ont tirée vers le fond et j'ai bu la tasse, j'ai tapé du pied, j'ai fait des bulles silencieuses avec la bouche quand je voulais crier et j'ai failli couler.
Rien que ça. 
Mais j'ai été courageuse, je me suis libérée, j'ai nagé et je suis sortie de l'eau. 
Maintenant je suis toute mouillée et je me demande où je vais trouver des vêtements secs.
Et en plus, il fait nuit, il fait froid, c'est l'automne. 

Mais Barack a été réélu. 
ça méritait bien un billet. 
Pour vous dire que je suis là, que je vais revenir, à pas de loup, mais d'abord je vais me sécher. 

A bientôt.


Comment voudriez-vous ne pas "truster" un homme aussi humain, capable d'autant de proximité et d'honnêteté ?





(Photo: Pablo Martinez Monsivais, AP)

juillet 08, 2012

Livres et auteurs chers à mon coeur

J'ai envie de partager avec vous mes éblouissements littéraires. Un passage, un titre, une oeuvre entière, je ne suis pas sectaire. Et faire cet exercice me permet de voir que je reste constante mais que j'ai eu la chance d'avoir découvert dernièrement des auteurs qui comptent et me touchent.

Prochain billet, je vous présente mes projets de lecture de l'été. La liste est encore en cours d'établissement, comment dire, il faudrait que je parte un bon trimestre pour lire tout ce que j'avais initialement prévu d'emporter...


Daniel Pennac
Pennac dont je viens de dévorer Le journal d'un corps, chronique d'une vie à travers les évolutions du corps du personnage principal. Le principe est intriguant et le fait de suivre l'auteur du journal au fil de son existence à travers les surprises de son organisme très original. Pour autant, c'est un vrai roman, pas un simple rapport de santé. J'ai découvert Pennac par La fée carabine l'été de ma 5e, dans une caravane. Une révélation. Si vous ne connaissez pas la famille Malaussène et que vous aimez les sagas un peu barrées, foncez. En revanche commencez tant qu'à faire par le premier titre, Au bonheur des ogres. 



Carole Martinez
Dans les auteurs qui m'ont éblouis ces dernières années, il y a Carole Martinez, dont Le coeur cousu (chroniqué ici) m'a scotchée un matin dans le train à Asnières. Je rêve de pouvoir le relire. Le domaine des murmures a également une place particulière dans mon coeur. C'est tout simple, cet écrivain parvient à écrire sur une femme recluse au moyen âge et à nous offrir un roman d'aventures, poétique et parfait dans le même temps. Elle est sidérante. Je me souviens d'avoir lu ce récit dans le métro, la confrontation de sa vie en cellule et de mon entassement dans le métro était saisissante !

Delphine de Vigan
Les heures souterraines, à lire dans le métro, ou mieux, dans le RER, un roman sur le monde du travail, et une journée dans le quotidien parisien de deux personnages qui ploient sous le poids de cette vie citadine parfois insupportable. No et moi, à lire en hiver, émouvant et juste, la rencontre d'une jeune adolescente surdouée avec une jeune SDF qu'elle prend en affection. Et puis bien sûr Rien ne s'oppose à la nuit, chronique familiale bouleversante chroniqué ici.

Anne-Marie Garat
Dans la main du diable, chroniqué ici, m'en a mis plein les yeux, tant l'écriture est vive, les personnages et les dialogues délectables et l'intrigue bien foutue. Je fais une pause cependant avant de m'engager dans la suite de la trilogie, je crois que je n'ai pas envie d'avancer dans le temps, ce premier volume se passait en 1913 et j'adoooore cette époque. 


Romain Gary
Je me souviens d'avoir été éblouie, j'étais dans le bus un jeudi après-midi à Barbès, par le passage fondateur de La promesse de l'aube, donc j'ai parlé ici.
Avec le recul, c'est un très beau roman, mais je n'en n'ai gardé d'autre souvenir que ce passage bouleversant et quelques exploits de l'auteur. Si vous n'avez jamais lu Gary, foncez les yeux fermés sur La vie devant soi, vous m'en direz des nouvelles.





Carlos Ruiz Zafon
La baie d'Ha Long, sur une jonque, embarquée par le récit à suspens de L'ombre de vent, je passe mon temps à lire, à lever le nez, à me laisser surprendre par le paysage à couper le souffle... et à replonger dans mon bouquin. Je l'avais chroniqué ici.



Kressman Taylor
Avec ses deux recueils de nouvelles : Ainsi rêvent les femmes et Ainsi mentent les hommes, que j'avais chroniqués ici, j'ai découvert une écriture sensible, d'une finesse évocatoire rare. Ses nouvelles sont des mises en lumière de l'âme humaine dans des moments fondateurs dissimulés dans le quotidien le plus routinier et apparemment banal. Je me souviens du canapé rouge de mes amis qui vivaient alors dans le Nord, dans lequel j'ai découvert cette écriture délicate.


Gabriel Garcia Marquez
Cent ans de solitude, dans l'avion en septembre 2000, je rentrais de Budapest. Le souvenir que j'en ai est so cliché : je lisais dans la pénombre et il me semblait que le livre diffusait de la lumière tellement j'étais prise par le récit ! (la nourriture de l'avion sans doute...).



John Irving
La chaise longue dans le jardin mayennais où j'ai dévoré L'oeuvre de dieu, la part du diable, alors que j'attendais mon premier enfant. Le gazon plein d'épines de pin sur lequel je me tournais pour lire Une veuve de papier... Derrière, j'ai dévoré un grand nombre de ses titres, j'adore la facilité avec laquelle cet auteur nous embarque derrière ses personnage au destin improbable. J'aime aussi qu'il m'en reste encore à lire, et pas des moindres : Une prière pour Owen, par exemple. 




Victor Hugo
Le couloir du préfa de Nanterre U. La fin de Satan, un long poème sur la chute de l'archange et sa mutation en démon, si j'ose dire (la versification de Star Wars, somme). J'en avais publié un extrait ici
D'Hugo aussi, Les travailleurs de la mer, que je lisais assise sur le banc en bois inconfortable de la cuisine, pour me tenir en éveil et ne pas passer à côté des moments saisissants du récit (planqués au coeur d'un océan de pages). 


Bon, je constate que j'ai chroniqué pas mal des livres que j'ai aimés, tout est bien qui finit bien.
Je vous prépare ma liste de l'été, elle sera à l'image de celle-ci, avec du contemporain et du classique, français et étranger, see you soon !


juin 18, 2012

Patron, un rhum framboise et des cheveux blancs !

Samedi je passais une soirée très friendly autant qu'arrosée et musicale en compagnie, entre autres, de jeunes personnes de ma connaissance, de celles qui disent "BBRRAA !" en roulant les R quand nous disions "Caaaasssséééééé !!!" (enfin, mon petit frère, j'étais déjà trop vieille), qui fument à 16 ans et boivent dans ton verre quand tu es déjà trop en forme pour te rendre compte que ça fait quatre fois qu'elles "goûte juste" ta purée de framboise-rhum. Quand sur les coups d'une heure du matin, je décrète que je vais me coucher et que l'on me gratifie d'un "oh noooon, si tu pars y'aura plus personne de coool" (je croyais qu'ils disaient "swag" pour "cool", j'avoue être perdue... ou alors avaient-ils perdu le codeur-teenager dans la purée de framboise, eux aussi ?). 
On croit que cette fille a tout dans le regard... que nenni, c'est tout dans les veuchs ! 
La Samson des X-men !


Samedi donc, je faisais mon coming-out du cheveu blanc auprès de mes amies  à peine plus âgées mais déjà en avance. Car la semaine dernière, j'ai découvert un cheveu blanc derrière mon oreille gauche. En prospectant dans la glace des toilettes du bureau qui est plus près, j'ai découvert avec une résignation teintée de fierté qu'ils étaient plusieurs, bel et bien blancs. 
Alors samedi, quand mon amie m'a dit "N'attends aucune compassion de ma part !!!" (elle a des mèches à faire pâlir d'envie une Malicia albinos mais finalement elle est blonde maintenant, j'aime bien aussi), j'ai juste répondu "Non ! Je veux juste que tu m'adoubes !!!"
Ce qu'elle a fait de bon coeur (je crois qu'elle était un peu fière de moi). 
J'ai donc su accueillir ces premiers cheveux blancs avec une maturité toute particulière, et quand mes jeunes amis, hallucinés de me voir si jeune en leur miroir m'ont avoué qu'ils me donnaient 32 ans, maxi, j'avoue, je n'ai pas tout de suite compris le rapport qu'il y avait, peut-être, avec la purée de framboise. J'ai simplement pris le compliment comme il venait. En me disant que c'est à cause d'eux, ces jeunes innocents, que je me sens si jeune. 
Je crois que c'est ça, la beauté de la maturité. 

juin 04, 2012

Sur l'air du Paléo-oh-oh !

En bonne connaisseuse de moi-même, je ne fais pas de régime.
La raison est simple : je sais que j'en serais incapable.
Le principe non moins simple : pour ne pas avoir à les perdre, j'arrive à éviter de les prendre.
Et en disant "J'arrive à" je pèse mes mots : nous ne sommes pas égaux devant le métabolisme tout-puissant qui, comme une maîtresse ou un boss, a ses têtes.
"J'arrive à ne pas les prendre" = j'adore les légumes + je ne mange pas de dessert + je préfère une bananes à un pain au chocolat + je ne suis pas fan des frites (= je suis un androïd, non sérieusement, croyez-moi, c'est vrai). La dernière fois que j'ai mangé des profiteroles... ben je ne m'en souviens plus.
En revanche j'adore la charcuterie, le fromage et le chocolat (et les bonbecs) (et la bière) (...) (et les pâtes).

Bref, ce préalable pour vous raconter un peu "Comment je me suis mise au régime... ma vie au paléolithique".

Pas d'incohérence dans ce propos, les cieux métaboliens ont virés de bord, je me suis pris ces derniers mois trois-quatre kilos direct sur les hanches, je ne ferme plus mes pantalons, mon ventre ex-plat bourrelette à qui mieux-mieux au-dessus de ma ceinture, bref, j'ai grossi.

Sans même avoir forcé sur le gras. Et comme je préfère ne pas attendre pour frapper fort, j'ai un peu reniflé l'air ambiant des régimes pour écartes les "viande only" et autres "crème à 0%, aspartam et beurre allégé". Je préfère ne pas manger de crème que de manger de l'allégée. Idem pour le beurre. 
J'ai donc jeté mon dévolu sur : Le régime Rrrrrrrr, j'ai nommé "Paléolithique".
La promesse : "Moins 3 kg en mangeant sain" : que demande le peuple ?

Le concept : Ne rien avaler de transformé
Les hommes préhisto ne mangeaient ni pizza, ni ne buvaient de coca. Le Nutella ne faisait pas flipper leurs papilles (les miennes non plus en fait, je n'aime vraiment pas ce petit goût de noisette et c'est trop sucré)(je suis peut-être un peu Rrrrr, en fait. Je rappelle ma mère tout de suite).
Pas de sucre, sauf du miel 3x par semaine, pas de céréales autres que complètes, pas de viandes grasses, ni de pain.
En revanche oui aux lentilles, pommes de terre, pois en tous genres et céréales complètes.
Évidemment, les glaces, café et sodas sont bannis, mais les viandes maigres et poissons sont welcome.
Vous saisissez le principe : rien ne se transforme et tout se perd, surtout les kilos.

De quoi retrouver en quelques jours "le goût du vrai" comme dirait l'autre et perdre l'habitude de grignoter du mauvais. On oublie les gâteaux secs et autres Tagada pour se ruer sur les amandes, noisettes, noix, et fruits secs, sources de fibres. Alléluia.
On oublie le café et on profite du thé. Vert tant qu'à faire.
Cromagnon ne mangeait pas de Brie, maintenant, c'est certain, en revanche il nous autorise les yaourts et fromage blanc de biquette.

On renoue avec ses instincts vitaux et on laisse de côté trois minutes la femme du XXIe siècle qui hurle en nous "RRRRAAAAAAAHHHHHHHH je veux un Bountyyyyy glacééééééé". D'une part elle finira par se fatiguer, d'autre part, au bout d'une semaine, en mangeant un pauvre chocobon, elle aura la nausée. Véridique. Car oui, je l'ai testé pour vous.
Et bon. Alors. Honnêtement ? Pas facile de trouver du riz complet à la boulangerie du coin quand on bosse tous les jours. Pas évident de renoncer aux aubergines marinées non plus. Ni de zapper le coca zéro. En revanche, j'avoue, les amandes et noix calent dix fois plus que le moindre Pépito. Et plus ça va, moins le sucre manque.
Mais bon, je vous ai prévenus... J'ai du mal avec les régimes. Je préfère penser que c'est du muscle (qué gras du bide ?! J'ai dit ça, moi ?).
Mais pour le reste, je dis oui. On va réapprendre à vivre, hein. Disons que c'est un peu comme quand on est enceinte, on se dit qu'on mange pour aller bien, pas juste pour se faire plaisir, et en fait on découvre assez vite que manger une pêche est carrément jouissif, plus papillo-jouissif que du chocolat ou qu'une glace. Crazy, non ?
Cependant, qu'on ne vienne pas me demander pourquoi j'ai tapé sur mon voisin de métro* qui mangeait du Mac do... Paléo, je t'ai dans la peau !


*A ce sujet, à quoi reconnaît-on un usager ponctuel de la ligne 13 le matin sur le quai de St Lazare ?

C'est celui qui dit "On va pas tous rentrer"...
(Oui, je suis contrainte de me faire rire toute seule en ce moment. Life is so...)

mai 18, 2012

Fascinante Tilda Swinton

@abaca

On sait plus comment s'habiller ! (Où il ne sera pas question de mode)


Saleté de mi-saison, se dit-elle en serrant les bras sur sa poitrine pour empêcher le vent de s'insinuer vicieusement entre son tee-shirt et sa peau déjà glacée. 
"On sait plus comment s'habiller" constate cette mère d'enfant au sens pratique aiguisé. 
C'est vrai doit-elle convenir, à la fois navrée d'entendre ce genre de platitude (tous les matins, les platitudes, et elles allaient de paire avec les tenues, cette ville avait manifestement été lâchée par la police de la fashion (entre autres) et s'adonnait à tous les vices vestimentaires, du polyester aux coupes hasardeuses et il n'est pas encore ici question de structure capillaire, mais imaginez un peu : tout est permis !!!).
Saleté de mi-saison, rumine-t-elle en tirant sur ses manches et en tentant vainement de se convaincre que la journée passerait vite, sachant que la veille, mais c'était un lundi, la journée de travail avait au moins compté 16h (8 en temps réel, 16 en temps ressenti, c'est comme pour le vent, il faut prendre en compte la vitesse du bateau) et la veille il lui avait semblé qu'elle évoluait normalement dans un monde au ralenti.
Résignée, elle décide de se rendre quand même au bureau (c'est toujours moins dur quand on se donne l'impression d'avoir le choix), avec le vague espoir d'en revenir le soir en ayant peut-être appris quelque chose de l'endroit où elle travaillait depuis quelques mois et qui, à bien des égards, donnait l'impression de fonctionner suivant des systèmes différents selon les semaines. Ou selon la lune. Comment savoir.



mai 10, 2012

To blog or not to blog

S'il est bien une chose qu'il faut maintenir en vie sous peine qu'elle perde toute raison d'être, c'est un blog.
Je viens d'écrire cette phrase ?
Je viens d'écrire cette phrase.
Et je la laisserai écrite, finalement, cela vous donne un aperçu complètement juste de l'état de fatigue dans lequel je me trouve.
Malgré les vacances, malgré les we et les jours fériés, malgré les siestes et quelques couchers presque matinaux, je suis sur les rotules de la tête.
Ce n'est pas tant physiquement - quoique - qu'intellectuellement, que je suis exténuée, démâtée, rectifiée.
Dans ces périodes-là, on fait des choix, contraint et forcé par la fuite d'énergie qui profite d'une boîte crânienne poreuse pour se débiner.
Dans ces cas-là, la liste des priorités, indispensables et incontournables se la joue peau de chagrin, et le blog, souvent, n'a pas le beau rôle. Surtout quand on a par ailleurs des velléités d'écriture.
Depuis que j'ai changé d'activité, j'ai moins de disponibilité d'esprit, je me sens moins encline à venir écrire ici, et mes laps de temps entre les billets ne favorisent pas les rendez-vous sympathiques que l'on est en droit d'attendre d'un blog apprécié.
Du coup, voilà, je n'ai pas mené la réflexion beaucoup plus loin. Vous dire que je déplore mon manque de temps et d'élan pour écrire ici ne vous étonnera pas. Mais je ne me résous pas non plus à mettre ce blog en pause. Et finalement, personne ne m'y oblige. A suivre, donc.

mai 01, 2012

Affale !

Bon, quitte à être décalée, je suis partie faire le tour de Belle-Ile à la voile.
Régate, 5e édition, 502 bateaux au départ, une mer d'huile le matin - "pétole", ça se dit, la mer d'huile - ce qui rend le départ de la course assez original, 500 bateaux qui restent sur place après le "GO !", mais après ça s'est levé et on a bien mangé (après le vin blanc saucisson du départ, ça fait tout drôle mais c'est sympa aussi).




Dix heures pour faire le tour, c'est pas qu'on a eu du mal mais on a bien perdu deux heures au départ à souffler sur le spi, et je ne vous dit pas comment après 5 heures de bateau sur le flanc on était content de retrouver le port de la Trin' (et nos sacs trempés mais c'est une histoire de hublot -fermé-qui-fuit-).
Après deux jours de vagues, le retour s'est mué en la-mer-c'est-plus-fort-que-toi et certain(e)s ont fini dans le cockpit la tête au dessus du seau à penser à Marrakech pour oublier que les vagues sont des garces, que le vent c'est froid et que l'eau ça mouille.
Après ça, inutile de vous dire que nous étions heureux de retrouver des chaussettes sèches, de l'eau chaude et une couette au-dessus de nos petons (le f*** hublot a fait pleuvoir dans mon duvet au milieu de la nuit, heureusement qu'un preux chevalier a mis une voile dessus pour l'étanchéifier sinon je pense que cette croisière glamour se serait mal terminée.
L'équipage était un condensé ce gentillesse et d'humour, les skippers ont assuré l'aller, le retour et la course comme des chefs et ont s'est vraiment bien amusés.
Après deux jours, je sais que mon lit d'où j'écris ce billet ne tangue pas mais quand même, ça bouge, et j'ai encore le mal de mer dans le métro (et plus de seau, too bad), mais je peux vous dire que ce we était un des meilleurs moments que j'ai vécu ces derniers mois. Rien de moins.
Non pas que je sois maso, simplement laisser quelques jours son confort et prend la risée dans les moustaches, ça lave la tête très sûrement et ça impose un lâcher-prise d'une efficacité redoutable.
Après Prague, un mariage d'enfer et la voile, je me demande bien ce que me réserve mon prochain we.
Non sans quelques appréhension, je dois bien l'avouer.
Que serra serra.



avril 24, 2012

Décodée, décalée, déconnectée !

Je n'ai plus le décodeur, je suis à côté de mes pompes et pourtant je me sens bien là, mais juste derrière la fenêtre, sans les bruits, sans les odeurs, je regarde tout ça passer, courir, à la cool. 


Evidemment, si j'écris que c'est dur de rentrer de vacances, ça résonne comme "Ouh, t'as de sacrés soucis dans la vie, toi !" et comme "Il ne faudrait plus partir alors" ou alors "Eh bien c'est que ce sont de vraies belles vacances réussies !" et tout cela est très juste. Mais...


J'aime l'après-vacances, le décalage, le recul, le ralentissement général. En l'occurrence, j'avais commencé à ralentir avant de partir. Je crois que j'étais à bout d'énergie, après la débauche des six mois précédents et puis un déclic a fini par se faire, finalement. 


A force d'entendre "Attention, tu tires trop sur la corde, tu te mets en danger", à force de constater, jour après jour, que je passe à côté de tout ce qui me tient vraiment à coeur, pour donner une place trop prépondérante à mon boulot. Qui est important pour moi, mais jusqu'où ?


Au point de rentrer trop tard tous les soirs pour passer vraiment du temps avec mes enfants ?
Au point de ne plus appeler/voir/écrire à mes amies parce que je n'ai pas le temps ?
Au point de ne plus sortir le soir, ou vite fait une fois par trimestre ?
Au point de ne plus avoir le temps de faire ce qui me plaît aussi beaucoup qu'à des moments volés dans le we ? Volés parce qu'entre deux siestes, pour récupérer... 
Au point d'entendre un lundi matin dire "Tu as presque l'air reposée, ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vue comme ça" (deux siestes et pas de sorties du we, donc).
Au point d'oublier les dates, rendez-vous importants de ceux qui comptent pour moi.  


En rentrant hier au boulot, j'ai appris diverses nouveautés, plus ou moins importantes en ce qui me concerne, et cela ne m'a fait ni chaud ni froid. Et ce n'est pas mauvais signe, loin de là. J'ai décidé de continuer à voir les choses comme ça, autant que possible, et de laisser venir. 


Alors oui, j'ai du mal à rentrer, et j'ai envie d'écouter cette difficulté, de la laisser me dire ce que je dois entendre et ruminer parce que je sens que c'est de ce côté-là qu'il faut que j'aille maintenant. 


Et puis on verra bien. 


Et tiens, c'est amusant, ce billet me rappelle que j'avais envisagé de prendre des résolution, le 1er mai, relatives à mon travail, justement...


Allez, la prochaine fois, je vous raconte ma saint Valentin (il n'est jamais trop tard !)


By the way, j'étais à Prague, chez des amis, et c'était donc vraiment très très très bien.
Et oui, j'ai du mal à finir ce billet, mais ça faisait longtemps aussi, que je n'avais plus écrit ici !

avril 02, 2012

Pourquoi le "must have" est selon moi l'antithèse de la mode



parce que la mode est avant tout l'expression d'un style
et que l'essence d'un style ne tient pas dans un chino


La UGG, j'ai nommé must-have pour caméléon d'hiver.
http://www.pose-mag.fr


parce que la mode résumé à un "must-have" c'est la liberté résumé par une porte ouverte : elle s'ouvre sur le monde aussi bien qu'elle enferme sur un autre

parce que la mode est avant tout l'expression de l'air du temps 
et que l'air du temps ne se laisse pas enfermer dans un it-bag

en plus pardon, mais le "it", y'a pas plus impersonnel dans la catégorie pronom
c'est du neutre à l'état pur "Mets ce must-have it-truc et tu disparais direct noyée dans l'océan des must-have-it-pareils"



parce que seriné à longueur de sélections shopping dans nos hebdos féminins, le must-have se change vite fait en commandement et on sait ce que les commandements donnent à l'arrivée

parce que le must-have c'est aussi/surtout/par dessus tout un argument marketing
et que ça fait belle lurette que nous ne sommes plus dupes

parce que ce serait trop facile de résumer la mode à un accessoire-clé
ce serait comme de résumer la philosophie à une formule, "cogito ergo sum" ce n'est pas faux mais c'est un peu court, jeune homme et ce n'est pas celui qui dit qu'y est.

parce que J'AIME PAS QU'ON ME DISE COMMENT M'HABILLER !!!
let me be
(let me must-be, même)

sur ce coup de ras-le-bol panurgesque, je vous souhaite un bon début de printemps !

(Et que le soleil shines)


mars 25, 2012

Back on my week

Une fois n'est pas coutume, un petit "J'ai aimé" de fin de semaine. 

Cette semaine, j'ai aimé : 

parcourir le salon du livre avec une amie écrivain, rencontrer une auteur hautaine, voir un éditeur odieux, rêver, encore et toujours, d'entrer un jour par la porte "VIP" (et alors quoi), entrer par la porte "Exposants", tendre mon pass et trouver ça déjà pas mal. 

Me lever tôt pour aller en rendez-vous à l'autre bout de l'Île-de-France. Je ne suis pas maso, mais prendre la journée à bras le corps pour une fois, changer de rythme, c'était bien. 

Déjeuner dans un japonais, découvrir le poisson cru fondant, onctueux, se dire que zut, maintenant, ça va être compliqué de déjeuner dans un restau japonais de moyenne gamme. 

Prendre un café en terrasse, le premier du printemps, avec une amie. Le soleil dans l'oeil, évoquer un prochain we de voile. Plaisir intense en perspective. 

S'entendre dire par un serveur "Vous ressemblez à une actrice". Eclater de rire. "Véronique Jannot". 
Oui bon. 

Découvrir les photos de Christophe Jacrot sur le blog de mrs Clooney

Me balader place des Vosges, faire une sieste. Puis deux. Bouquiner jusqu'au bout. Aller du canapé au fauteuil à mon lit... et recommencer. 






Les événements de cette semaine sont une horreur, un cauchemar. Je pense à eux. 


mars 15, 2012

le comble pour une éditrice...

... qui est exposant pour la première année, c'est de rater l'inauguration du Salon du livre pour cause de bouclage, non ?
Bon, voilà, c'est fait.

Je n'ai pas dit mon dernier mot cela étant (et l'inauguration n'est pas le plus intéressant du Salon, mais bon, quand même...).

Il paraît qu'il n'y a même plus de champagne, vous confirmez ?
C'est la crise ?

mars 06, 2012

Le coq aux oeufs d'or

Est-ce que quelqu'un pourrait remettre les idées des footballeurs indignés face à leurs buts citoyens ?

Qu'on arrête de subir deux minutes leurs plaintes qui manquent passablement de décence sur l'époque/la réalité/la crise/ du monde qui s'effondre, ce dont ils ne sont pas responsables, certes, mais dont ils font partie comme tout le monde.

Un minimum de décence, c'est possible ?

Ils veulent partir ? Menacent ? Se plaignent ?

Sérieusement ?

Les footballeurs vont faire pencher la balance présidentielle ?

Franchement, je pense que si j'étais intermittente du spectacle, j'aurais à la fois la haine et la nausée, déjà de la situation actuelle de la culture face au monde du foot, mais alors de les entendre se révolter parce qu'ils vont devoir payer plus d'impôts, ça me donne des envies pas jolies-jolies.

C'est rare que je dise ça, mais là, j'aimerais bien me réveiller, maintenant.



février 29, 2012

Hymne velléitaire

J'aime ce garçon, cette chanson, son rythme et l'esprit bien sûr.
La velléité est une seconde nature.

février 26, 2012

Rien ne s’oppose à la nuit


  
Delphine de Vigan consacre ce livre à sa famille, à sa mère, avec pour but avoué d’essayer de comprendre ce qui l’anima en retraçant, à l’aide des témoignages familiaux, qui elle fut au sein de cette tribu vivante et pourtant hantée. Les drames n’épargnent pas cette famille atypique dont on voudrait croire qu’elle déborde tellement de vie et d’amour qu’elle se construit au-delà des tragédies qui la frappent, et dont on comprend que chacun intègre la douleur comme une composante de lui-même, lui donnant une résonance et une vibration terribles. Au milieu de cet ouragan familial, la mère de l’auteur traverse, enfant, ado puis très vite mère, qui se révèle atteinte de troubles bipolaires.

Il est troublant de constater combien elle hante le roman quasiment depuis le début, et combien elle s’incarne peu à peu au fur et à mesure que sa fille, prend conscience de qui elle est et de ce qu’elle traverse, et alors même qu’elle devient l’ombre d’elle-même. L’attachement que je lui ai porté en tant que lectrice était forcément lié à celui de l’auteur et j’ai trouvé beaucoup de transparence dans ce témoignages ponctué de passages où l’auteur nous associe à sa démarche, à ses doutes, à ce que lui a coûté l’écriture de ce roman.

Pour difficile que soit ce récit à envisager dans toutes ses dimensions humaines, taillé dans l’amour, les liens familiaux et les tensions qui leurs sont inhérentes, l’on ressent la nécessité de l’écriture, on y découvre le formidable témoignage de l’auteur sur sa famille, extraordinairement généreuse, portée par des grands-parents fantasques (la figure de la grand-mère est délicieuse, le grand-père est un personnage complexe, dont on sent qu’il fut fascinant et terrible à la fois). L’honnêteté du récit en fait sa force : l’auteur ne nous ménage pas, les faits sont là, mais elle ne les embourbe pas dans un pathos qui serait littéralement asphyxiant. Elle fait acte de témoignage. 

C’est peu dire que j’ai été happée par ce roman. Je l’ai lu comme je bois un bon verre de vin, en appréciant de retrouver l’écriture fluide de Delphine de Vigan, dont j’avais beaucoup aimé Les heures souterraines et No et moi. Peu portée sur l’autofiction qui sévit actuellement, c’est plus mon goût pour les récits de vies qui m’a incitée à le lire et à travers eux la peinture d’époques. Encore une fois, je fus captivée, Delphine de Vigan est pour moi de ces auteurs qui saisissent l’air du temps et le retranscrivent avec beaucoup de justesse, de ces auteurs qui ont les deux pieds dans la vie.

Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan, JC Lattès, novembre 2011.

février 23, 2012

Conceptions de l'évolution

Hier j'entendais à la radio "Comment ce genre de choses peut-il encore arriver alors que nous sommes en 2012 ?!"
La personne, manifestement révoltée, évoquait la fuite de deux personnes âgées de leur maison médicale. Atteintes de la maladie d'Alzheimer, elles ont été retrouvées mortes dans un square voisin de l'établissement.
Situation choquante, bouleversante, accident tragique.
C'est la formulation qui m'a soudain laissée perplexe.
"Comment ce genre de choses peut-il arriver en 2012 ?"
Se confrontent ici deux notions : 2012, maîtrise technologique chaque jour plus épatante, multifonction, à l'utilité parfois discutable, et la notion d'accident.

Je me demande si, emportés par les évolutions technologiques, nous n'avons pas l'impression de posséder le pouvoir de maîtriser toute chose et si, dès lors qu'un accident survient, nous ne sommes pas brutalement tirés de notre cocon sécurisé pour constater, de fait, notre impuissance.


En 2012, des gens meurent de faim, il y a des guerres un peu partout.

Les baleines grises disparaissent et dans moins de 40 ans il n'y aura plus de poisson.
Et la notion d'accident nous demeure cependant intolérable.
Pour moi, c'est une expression sursaut de notre humanité, de celles dont il me semble de plus en plus que, pris dans notre confort et nos gadgets numériques, nous n'entendons pas assez la profondeur.
De celles qui nous révèlent pourtant des points fondamentaux de notre évolution :
- l'homme n'est pas encore tout puissant
- mais il est encore capable de s'en indigner
- pourtant, il se laisse bercer par des applications, des réseaux et des technologies qui, pour performantes qu'elles soient, doivent être mises au service de l'homme.
Pour moi, le virage n'est pas encore pris, et l'homme est pour le moment à la merci des technologies.
Aveuglé par leur performance, ivre de son propre talent, assoiffé d'en repousser les limites.
Un résumé de l'évolution.
Je ne fustige pas les technologies, je tape ce post sur mon iPhone, dans le train qui me conduit au bureau.
Ce matin la radio annonçait la mort de journalistes en Syrie, le message dominant de Marie Colvin, journaliste américaine, était "Comment le monde peut-il laisser faire ça ?"
Résonance.

février 22, 2012

Un état d'hiver


Comme beaucoup, je suis en overdose de doudounes, en indigestion de pulls. L'écharpe en travers de la gorge, je regarde tous les matins le givre consteller les velux de l'appartement et enfile consciencieusement les épaisseurs de vêtements qui m'éviteront de concourir dans la catégorie "broncho-pneumonie" puisque je travaille à côté d'une grande et néanmoins glaciale baie vitrée. Mes doigts et mes oreilles me détestent, je n'aime ni les gants ni les bonnets.
Sur les murs du métro, deux lianes vêtues de jupes légères au motif fleuri, alanguies sur la plage me rappellent que l'été sera bientôt là. L'espace d'un instant je leur en sais gré ; la seconde suivante, je reviens sur le quai du métro en hiver. No comment. 
Je regardais récemment Fargo, polar polaire, histoire de me réchauffer les neurones, et tombais en admiration muette devant ce personnage incarné par Frances Mc Dormand. 
Son détachement face au froid, aux couches de neiges (et aux cadavres), m'interpella. Sa façon de considérer les choses de façon pragmatique sans plainte, sans rictus à cause du froid, son côté canard m'a plu. 
Et si l'hiver était un état d'esprit ? Un état de froid qui demande de prendre soin de soi pour tenir jusqu'à la libération des bourgeons et des températures. Un moment à passer à prendre soin de soi pour tenir, malgré le gel, les nuits trop longues et le manque de soleil. Une parenthèse glacée à accepter pour mieux revivre au printemps.
Me revient en tête l'histoire de Perséphone, fille de Déméter, qui, enlevée par Adès fut menée aux enfers pour en devenir la reine. Folle de chagrin, Déméter va chercher sa fille et négocie avec Zeus et Hadès qu'elle revienne sur terre. Mais Perséphone ayant avalé 7 pépins de grenade, elle appartient malgré elle aux enfers. De tristesse et de rage, Déméter décide de porter en quelque sorte le deuil de sa fille six mois de l'année, ce qui donne lieu à l'automne et à l'hiver.  
7 grains de pépins de grenade. 
A quoi on tient... 





février 02, 2012

L'essentiel est invisible pour les yeux


Le Petit Prince est-il encore lui-même sans la douceur délicate des aquarelles de St. Exupery, qui suggérait si bien son ingénuité ?



Gonflé de 3D, assujetti aux critères graphiques de notre époque, ce petit prince 2000 a-t-il quelque lien de parenté avec ce conte intemporel, qui avait tout pour passer à la postérité sans qu'il soit besoin de lui réinventer des aventures spatiales. Dans lesquelles, qui plus est, on lit des absurdités aussi édifiantes que le petit prince déclarant "Encore un coup du serpent".
Bon. Je pense qu'il y a un marché pour "le profil d'une oeuvre"...



Idem pour Tintin. Le prétexte de l'animation 3D n'atteindra pas pour cette fois la légende de cette BD qui fut longtemps la référence en matière de 9e art. Les années 50, le charme délicieusement rétro des dessins et de l'atmosphère, sont-ils compatibles avec la mise en animation ? Que dire des films qui n'ont jamais atteint l'esprit de la bande dessinée... 



Foutons la paix à ces personnages, dont le message dit si bien leur époque et sachons imaginer les nôtres. Encore faut-il avoir quelque chose à dire de notre époque, dont les prouesses en animation ont vite pris le pas sur le propos. Il suffit de compter les super productions dont on voudrait croire que les moyens graphiques suffiront à pallier le manque de finesse de la construction et l'absence de message de fond. Il suffit de voir la pauvreté du message d'Arthur et les minimoys, l'inefficacite des dialogues et la lourdeur de mise en place d'un scénario dont le manque de crédibilité crie si fort qu'il en extermine toute possibilité de magie. Luc Besson a du talent et j'aime beaucoup son travail, mais reconnaissons qu'il aurait pu tellement mieux faire. 


Les enfants ne demandent qu'à rêver, mais c'est aux adultes qu 'il revient de créer dans cette industrie et je suis désolée de constater qu'aujourd'hui on recourt trop souvent aux classiques d'hier sans prendre la peine de conserver ce qui en faisait l'essence, pervertissant ainsi leur personnalité propre et trahissant à la fois leurs auteurs et leurs admirateurs. (Que font les ayants-droits ?! Ils exploitent et "font vivre" l'oeuvre de l'auteur. Je vous laisse apprécier). 








On ne me fera pas croire qu'il n'est pas aujourd'hui d'auteurs de la trempe de St. Ex ou Hergé. En revanche je pense que les producteurs refusent de prendre des risques. Heureusement que Miyazaki nous sauve la mise et nous emporte sans hésitation dans son univers où le quotidien côtoie si bien la féerie et les démons de sa culture. En voilà un qui n'a pas oublié la puissance imaginative d'un enfant et qui n'a pas eu besoin de la 3D pour imposer ses films en salle. Je n'ai rien contre la 3D, bien que je la trouve loin d 'être aussi impressionnante que les films que je voyais enfant à Géode. Mais je ne la trouve pas toujours utile.


Ne ressuscitons pas le petit prince sous couvert de modernisme. Pour moi, c'est une démarche inverse que cela connote, celle de personnes qui placent devant toute chose le profit nécessaire et qui voudraient croire qu'elles peuvent impunément remodeler des oeuvres et leurs personnages parce qu'elles détiennent une magie technologique. Il y a erreur, puisque bien entendu la technologie ne fait pas le talent, on le saurait, depuis le temps.
Mais il semblerait que l'on préfère prendre les spectateurs pour des oies. Le pire ? C'est que les entrées en salle leur rendent raison. Sur un malentendu...



janvier 19, 2012

A l'est du web

Si ça continue, après la télévision, c'est d'Internet que je vais devoir me déconnecter, sous peine de finir la tête fusionnée dans l'écran. C'est pire que tout, c'est un labyrinthe sans murs, et je me sens me dissoudre dans les méandres des blogs et divers sites ou tout est si joli, drôle, distrayant que le temps passe encore plus vite que d'habitude. Certaines études disent que quand on fait plusieurs choses à la fois, on flingue des neurones deux fois plus vite. Au moins. Autant vous dire qu'au rythme ou je zappe et empile les activités, il ne doit plus me rester lourd sur la carte mémoire. 

www.worldwildwest.zone : le temps ou la vie.  
Il y a peu, je lisais dans Le Monde que les chirurgiens et autres aides soignantes ou anesthésistes surfent autant que n'importe quel cadre au bureau. Sauf que certains téléchargent des images tandis que d'autres transfusent des anesthésiants ou du sang tout neuf. Evidemment, ça n'a plus la même portée, on parle de risques, là. Mais il paraît que ce n'est pas grave, puisque les anesthésistes lisaient avant. Ah bon, alors ça va, me voici rassurée. 
Sinon, sérieusement, cela a-t-il du sens de pleurer sur le temps que l'on n'a pas quand on en perd une pléthore à répondre à des mails d'amis que l'on voit régulièrement ? Evidemment puisque, quand on les voit, on n'a pas le temps de tout se dire. (Memo de la rédactrice, c'est une fille qui vous parle). 
Et pour pousser le raisonnement à son comble, à quoi le temps est-il bien employé ?
Comment trouver l'équilibre entre ses différentes obligations, les relations humaines et les envies personnelles ? 

Un éléphant, qui se balançait... 
Je crois qu'en écrivant cette phrase, je touche au mot qui fera mon année 2012 : l'équilibre.
Et qu'il n'est pas acquis celui qui me permettra d'obtenir le résultat suivant : moins de virtuel, plus de réel.
(Quoique. Si je compte les choses réelles que j'effectue toute la journée grâce à mon travail dans le monde virtuel, ce n'est pas tout à fait juste. Le tout étant de parvenir à débrancher le soir...)
Je suis comme beaucoup d'entre nous, je dois reconnaître que longtemps je me suis ennuyée, et que je ne sais plus le faire. La faute au grand vide Internet si bien rempli.
ça me fait tout drôle d'en arriver à cette conclusion, d'autant que pendant que je surfe, je n'écris pas.
Je me rassure en songeant que j'écris dans mon blog, mais je ne me dupe pas.
C'est là que le bât blesse. Puis-je continuer à consacrer le petit temps que je laisse à l'écriture pour alimenter ce blog ?

Des fois je m'échappe.

janvier 12, 2012

vivre un livre - Dans la main du diable

Vous est-il déjà arrive de vous demander comment vous alliez survivre a la fin d'un livre, tant l'univers dans lequel il vous mène vous est agréable ? Tant il comble un vide en vous ? Tant ses personnages sont autant de vos proches, familiers et indispensables ?
Comment avez-vous traversé cet après ? 
En vous jetant à corps perdu dans la suite ? 
Dans un autre livre au sujet diamétralement opposé ? 
En faisant une grève de la lecture pour laisser à cet univers le temps de se retirer doucement et à votre cœur de sécher comme le sable humide après la vague ?
Certains livres ont ce pouvoir d'indispensabilité. Ils épousent votre quotidien comme un petit animal chaud et câlin, aux souhaits impérieux, gentiment exigent et attachant.







J'ai fini le premier volume de la trilogie d'Anne-Marie Garat et j'ai tant aimé, je me suis sentie tellement choyée par cet auteur, elle a si bien parlé à mon imagination, m'a tant touchée au coeur, que je n'ai plus guère d'appétit pour un autre roman. 


Ce roman que j'ai tant aimé, Dans la main du diable,se situe en 1913, en France. Une jeune femme se lance dans une enquête afin de découvrir les circonstances de la mort de son cousin, qu'elle aimait. Elle ne mesure pas le dixième des péripéties dans lesquelles elle va être entraînée, ni les connexions et les manipulations dont elle sera le jouet. Les portraits sont justes, les dialogues excellents, les descriptions sont vraiment savoureuses, enfin la structure même du roman est impeccable. Les rebondissements sont bien calculés, les sentiments des personnages si justes que l'on est totalement embarqué, enfin, elle ne manque pas d'humour et l'on se réjouit de l'esprit de certains de ses personnages, dont certain ont vraiment le sens de la formule ! 
La situation sociale de l'époque est très justement exposée, les classes sont toutes représentées sans que cela passe pour un catalogue. La condition de la femme, les découvertes de la médecin, le contexte politique, tout concoure à composer un tableau très juste, et un roman éblouissant. 
900 pages, 1,05 kilos de plaisir (même dans le métro !), j'ai adoré !


Dans la main du diable, Anne-Marie Garat, Actes sud / Babel pour le poche. 
Premier volume (indépendant) d'une trilogie. 







Du coup, le second tome de Vango m'a presque un peu déçue, c'est vous dire. Je l'ai trouvé trop rapide, j'ai constamment eu le sentiment que l'auteur avait été obligé de couper son texte, et j'aimerais savoir si je me trompe. Les nombreux allers et retours géographiques et temporels m'ont encore plus déboussolée que dans le premiers tome. Je me demande comment les ados se retrouvent dans les faits historiques, mais je suis plutôt pour les faits historiques en toile de fond. Pour le coup, certains rebondissements étaient totalement improbables. 
Mais enfin, je reconnais que j'ai encore beaucoup aimé ses personnages et qu'il a vraiment du talent. Je me sens presque injuste !


Vango, Thimotée de Fombelle, Gallimard. 

janvier 09, 2012

Drive

J'ai aimé Drive.
Les pulsations sous la musique. Le silence des mots qui dit plus que toutes les déclarations et qui donne envie de se taire.
Le plaisir retenu qui tend tout le film et qui les fait sourire enfin.





La violence dans laquelle verse toute cette douceur, cet amour. 
La scène de l'ascenseur pour moi entrée dans la liste des scènes de cinéma mytiques.
La carrure de cet homme qui voudrait protéger, sa blondeur, l'éclat doré de son blouson, qui en lieu et place des ailes porte un scorpion dans le dos.
Les voitures qui font partie du décor mais qui ne font pas l'histoire.
La musique, lancinante, désespérée.
La caméra, qui caresse le temps, le laisse nous parler, nous chuchoter au cœur ce qui se noue, se serre, de ressert, menace, étouffe, éclate.
La ville, noire aux rues rougeoyantes comme bouillantes après l'irruption d'un volcan.
Carrey Muligan, fée fluette dans la bouche de l'enfer.

janvier 04, 2012

Lovegloryandhealth



Je n'aime pas donner des ordres, mais cette année, laissez-vous aimer. 

Je vous embrasse. 





Merci de venir ici, aussi sporadiques soient mes billets, je suis toujours touchée de vous lire en retour. 


janvier 02, 2012

Make a wish

Il est des moments de la vie où l'on a envie de rien, souvent quand on a trop de temps.
Le contrepoint sont ces moments où l'on a plein d'envies, souvent quand on a plus le temps.
Ces sentiments résument bien, à mon avis, l'état d'insatisfaction qui est en fait le point d'équilibre qui fait la vie.




Aujourd'hui c'est mon anniversaire.
Mes envies sont pour beaucoup comblées, mais une nuées d'autres d'entre elles volettent autour de moi comme des lucioles et me font penser à ce petit salon de thé pour enfants à New York, où un grand black saupoudrait les petites filles de poudre d'étoile, et tandis que le petit jupon de tulle rose souriant aux anges tournaient sur lui-même, il chantonnait d'une voix douce - une voix de fée - "Make a wish, make a wish, make a wish !"
Un grand black pour bonne fée, de la poudre d'étoile, une formule tout ceci sent délicieusement le sucre candy et le sirop d'orgeat. Sauf que la vie m'a donné de croiser quelques bonnes fées, et me donne envie de plus en plus d'y croire. J'en suis à me dire que l'énergie la plus renouvelable est encore l'amour.
Merci à vous tous d'être là.
Aujourd'hui c'est mon anniversaire, laissez-moi croire aux étoiles et aux bonnes fées.