janvier 19, 2012

A l'est du web

Si ça continue, après la télévision, c'est d'Internet que je vais devoir me déconnecter, sous peine de finir la tête fusionnée dans l'écran. C'est pire que tout, c'est un labyrinthe sans murs, et je me sens me dissoudre dans les méandres des blogs et divers sites ou tout est si joli, drôle, distrayant que le temps passe encore plus vite que d'habitude. Certaines études disent que quand on fait plusieurs choses à la fois, on flingue des neurones deux fois plus vite. Au moins. Autant vous dire qu'au rythme ou je zappe et empile les activités, il ne doit plus me rester lourd sur la carte mémoire. 

www.worldwildwest.zone : le temps ou la vie.  
Il y a peu, je lisais dans Le Monde que les chirurgiens et autres aides soignantes ou anesthésistes surfent autant que n'importe quel cadre au bureau. Sauf que certains téléchargent des images tandis que d'autres transfusent des anesthésiants ou du sang tout neuf. Evidemment, ça n'a plus la même portée, on parle de risques, là. Mais il paraît que ce n'est pas grave, puisque les anesthésistes lisaient avant. Ah bon, alors ça va, me voici rassurée. 
Sinon, sérieusement, cela a-t-il du sens de pleurer sur le temps que l'on n'a pas quand on en perd une pléthore à répondre à des mails d'amis que l'on voit régulièrement ? Evidemment puisque, quand on les voit, on n'a pas le temps de tout se dire. (Memo de la rédactrice, c'est une fille qui vous parle). 
Et pour pousser le raisonnement à son comble, à quoi le temps est-il bien employé ?
Comment trouver l'équilibre entre ses différentes obligations, les relations humaines et les envies personnelles ? 

Un éléphant, qui se balançait... 
Je crois qu'en écrivant cette phrase, je touche au mot qui fera mon année 2012 : l'équilibre.
Et qu'il n'est pas acquis celui qui me permettra d'obtenir le résultat suivant : moins de virtuel, plus de réel.
(Quoique. Si je compte les choses réelles que j'effectue toute la journée grâce à mon travail dans le monde virtuel, ce n'est pas tout à fait juste. Le tout étant de parvenir à débrancher le soir...)
Je suis comme beaucoup d'entre nous, je dois reconnaître que longtemps je me suis ennuyée, et que je ne sais plus le faire. La faute au grand vide Internet si bien rempli.
ça me fait tout drôle d'en arriver à cette conclusion, d'autant que pendant que je surfe, je n'écris pas.
Je me rassure en songeant que j'écris dans mon blog, mais je ne me dupe pas.
C'est là que le bât blesse. Puis-je continuer à consacrer le petit temps que je laisse à l'écriture pour alimenter ce blog ?

Des fois je m'échappe.

janvier 12, 2012

vivre un livre - Dans la main du diable

Vous est-il déjà arrive de vous demander comment vous alliez survivre a la fin d'un livre, tant l'univers dans lequel il vous mène vous est agréable ? Tant il comble un vide en vous ? Tant ses personnages sont autant de vos proches, familiers et indispensables ?
Comment avez-vous traversé cet après ? 
En vous jetant à corps perdu dans la suite ? 
Dans un autre livre au sujet diamétralement opposé ? 
En faisant une grève de la lecture pour laisser à cet univers le temps de se retirer doucement et à votre cœur de sécher comme le sable humide après la vague ?
Certains livres ont ce pouvoir d'indispensabilité. Ils épousent votre quotidien comme un petit animal chaud et câlin, aux souhaits impérieux, gentiment exigent et attachant.







J'ai fini le premier volume de la trilogie d'Anne-Marie Garat et j'ai tant aimé, je me suis sentie tellement choyée par cet auteur, elle a si bien parlé à mon imagination, m'a tant touchée au coeur, que je n'ai plus guère d'appétit pour un autre roman. 


Ce roman que j'ai tant aimé, Dans la main du diable,se situe en 1913, en France. Une jeune femme se lance dans une enquête afin de découvrir les circonstances de la mort de son cousin, qu'elle aimait. Elle ne mesure pas le dixième des péripéties dans lesquelles elle va être entraînée, ni les connexions et les manipulations dont elle sera le jouet. Les portraits sont justes, les dialogues excellents, les descriptions sont vraiment savoureuses, enfin la structure même du roman est impeccable. Les rebondissements sont bien calculés, les sentiments des personnages si justes que l'on est totalement embarqué, enfin, elle ne manque pas d'humour et l'on se réjouit de l'esprit de certains de ses personnages, dont certain ont vraiment le sens de la formule ! 
La situation sociale de l'époque est très justement exposée, les classes sont toutes représentées sans que cela passe pour un catalogue. La condition de la femme, les découvertes de la médecin, le contexte politique, tout concoure à composer un tableau très juste, et un roman éblouissant. 
900 pages, 1,05 kilos de plaisir (même dans le métro !), j'ai adoré !


Dans la main du diable, Anne-Marie Garat, Actes sud / Babel pour le poche. 
Premier volume (indépendant) d'une trilogie. 







Du coup, le second tome de Vango m'a presque un peu déçue, c'est vous dire. Je l'ai trouvé trop rapide, j'ai constamment eu le sentiment que l'auteur avait été obligé de couper son texte, et j'aimerais savoir si je me trompe. Les nombreux allers et retours géographiques et temporels m'ont encore plus déboussolée que dans le premiers tome. Je me demande comment les ados se retrouvent dans les faits historiques, mais je suis plutôt pour les faits historiques en toile de fond. Pour le coup, certains rebondissements étaient totalement improbables. 
Mais enfin, je reconnais que j'ai encore beaucoup aimé ses personnages et qu'il a vraiment du talent. Je me sens presque injuste !


Vango, Thimotée de Fombelle, Gallimard. 

janvier 09, 2012

Drive

J'ai aimé Drive.
Les pulsations sous la musique. Le silence des mots qui dit plus que toutes les déclarations et qui donne envie de se taire.
Le plaisir retenu qui tend tout le film et qui les fait sourire enfin.





La violence dans laquelle verse toute cette douceur, cet amour. 
La scène de l'ascenseur pour moi entrée dans la liste des scènes de cinéma mytiques.
La carrure de cet homme qui voudrait protéger, sa blondeur, l'éclat doré de son blouson, qui en lieu et place des ailes porte un scorpion dans le dos.
Les voitures qui font partie du décor mais qui ne font pas l'histoire.
La musique, lancinante, désespérée.
La caméra, qui caresse le temps, le laisse nous parler, nous chuchoter au cœur ce qui se noue, se serre, de ressert, menace, étouffe, éclate.
La ville, noire aux rues rougeoyantes comme bouillantes après l'irruption d'un volcan.
Carrey Muligan, fée fluette dans la bouche de l'enfer.

janvier 04, 2012

Lovegloryandhealth



Je n'aime pas donner des ordres, mais cette année, laissez-vous aimer. 

Je vous embrasse. 





Merci de venir ici, aussi sporadiques soient mes billets, je suis toujours touchée de vous lire en retour. 


janvier 02, 2012

Make a wish

Il est des moments de la vie où l'on a envie de rien, souvent quand on a trop de temps.
Le contrepoint sont ces moments où l'on a plein d'envies, souvent quand on a plus le temps.
Ces sentiments résument bien, à mon avis, l'état d'insatisfaction qui est en fait le point d'équilibre qui fait la vie.




Aujourd'hui c'est mon anniversaire.
Mes envies sont pour beaucoup comblées, mais une nuées d'autres d'entre elles volettent autour de moi comme des lucioles et me font penser à ce petit salon de thé pour enfants à New York, où un grand black saupoudrait les petites filles de poudre d'étoile, et tandis que le petit jupon de tulle rose souriant aux anges tournaient sur lui-même, il chantonnait d'une voix douce - une voix de fée - "Make a wish, make a wish, make a wish !"
Un grand black pour bonne fée, de la poudre d'étoile, une formule tout ceci sent délicieusement le sucre candy et le sirop d'orgeat. Sauf que la vie m'a donné de croiser quelques bonnes fées, et me donne envie de plus en plus d'y croire. J'en suis à me dire que l'énergie la plus renouvelable est encore l'amour.
Merci à vous tous d'être là.
Aujourd'hui c'est mon anniversaire, laissez-moi croire aux étoiles et aux bonnes fées.