décembre 23, 2010

Pourquoi il faut aimer Noël (malgré tout)

Noël fait partie des choses qu'il faut aimer, sous peine de faire preuve d'un mauvais état d'esprit, vilain, bouh.

Donc il est de bon ton de détester Noël.

Mais comme le manichéisme n'est pas de ce monde (ce serait d'un ennui, reconnaissez), voici quelques (bonnes) raisons d'aimer Noël, malgré l'obligation de cadeaux (hérésie!), votre carte bleue exsangue, les esprits surchauffés par la neige et les tatas poilues que vous ne voulez pas entendre encore une fois vous faire des réflexions sur vos choix de vie (je laisse ouvert le spectre des réflexions désagréables... )

Il faut aimer Noël :

Parce que, pour une fois, personne ne vous reprochera de quitter votre lieu de travail à 18 heures. Exceptionnellement, vous n'entendrez pas une petite voix narquoise lâcher le traditionnel "Ah, tu es à mi-temps !?" parce que vous osez franchir le pas de la porte avant 19 heures. Si, par extraordinaire, sait-on jamais, cela arrivait, vous êtes autorisé à lui faire bouffer le sapin et toutes les boules. Laissez la guirlande lumineuse branchée.


Parce que maintenant, vous savez. Pour assurer à Noël, il faut avoir suivi un entraînement spécial. Vous ne vous sentez pas l'âme "GI-No" ? Laissez tomber. Vous appartenez à la catégorie "Je prends Noël comme il vient". Dans les dents. Souriez.


Parce que c'est le solstice, qui sonne le glas des journées trop courtes et de la nuit qui tombe à 17 heures. Les économies d'énergie, c'est bien beau, mais pendant trois mois de l'année, on se sent Lapon, et personne n'y trouve à redire, alors que ça met franchement en péril l'identité nationale !

Parce que vous allez vous dépasser, en osant complimenter votre belle-mère, le tout avec honnêteté. Sur sa nouvelle polaire, sa nouvelle perruque ou ses yeux, que vous n'aviez jamais vu bleus avant. Trouvez un truc, soyez fort.

Parce qu'un sursaut d'amour ne nuit pas. Et que vous pouvez peut-être prendre le risque de vous laisser aller à penser que le compliment de votre belle-mère sur votre toute nouvelle frange vous a été livré sans arrière-pensée grinçante planquée sous trois couches d'esprit de Noël.

Parce que quand vous aurez fermé la porte sur l'année, le boulot et ses promesses pour 2011, les tracas, le fatras, les glaglas, tout ne sera plus que chaleur, lumière, paillettes et bonheur dans vos cœurs.

La magie de Noël, on a dit.

Je vous embrasse, vous souhaite de très belles fêtes, et à l'année prochaine !


décembre 21, 2010

La vague de Noël

Dites-moi, dites-moi que vous aussi, vous vous mangez la vague de Noël dans les gencives Force 4 à peu près vers le 21-22 décembre, ce moment où...

1. Vous réalisez que vous avez perdu toute votre belle avance sur les cadeaux et vos congénères enfiévrés et que vous allez devoir vous bomber La grande récrée l'avant-veille de Noël avec les 4000 autres péquins parisiens.

2. Vous réalisez que vous n'avez pas plus d'idées que le mois dernier pour le cadeau de votre cher co-pieu mais que maintenant vous n'avez plus de temps, non plus.

3. Vous détestez la course aux cadeaux au point de ne plus vouloir de cadeau pour vous.

4. Vous listez les choses qui vous restent à faire. Vos journées de boulot sont tellement intense que vous avez le sentiment d'apprendre à voler, et vous craignez d'oublier d'apporter la bûche pour le réveillon chez vos parents.

5. Vous ne pouvez pas vous empêcher de vous réjouir d'aller à la messe de Noël, et d'ouvrir les cadeaux. Et puis vous réalisez que vous n'avez plus douze ans, que vous ne connaissez personne à la messe, que ça fait longtemps que la messe vous emmerde, et que vous connaissez d'avance tous les cadeaux qui mijotent sous le sapin.

6. Qu'avez-vous fait de votre âme d'enfant, bon sang !?

7. Au bureau, vous n'osez plus faire la liste des choses qui vous restent à faire avant de partir en vacances. Vous gérez les urgences quand elles atterrissent sur votre bureau, avec le sourire, c'est pas plus cher et c'est votre contribution à l'esprit de Noël. Vous finissez à 19 heures le 24... Tant pis, une bûche Picard fera l'affaire. La caissière, elle, ne vous sourit pas.

8. Vous vous sentez comme une dinde farcie au pigeon.

9. Vous arrivez chez vos parents. Tout le monde est sur son 31 alors qu'on est que le 24, sauf vous, en jean, directe du Picard.

10. Vous rêvez que le 24 est passé, que c'est le 26 aujourd'hui, et que vous n'avez rien vu de Noël. La déception vous submerge.

11. Vous réalisez que c'est vraiment le 26, aujourd'hui, que vous n'avez rien vu de Noël mais que vous en gardez une brique sur l'estomac, une cirrhose carabinée et une migraine persistante.

12. Heureusement, il reste le 31 pour vraiment faire la fête.







décembre 14, 2010

J'embrasse pas

Non, pas la peine d'insister, moi, j'embrasse pas les gens avec lesquels je travaille toute la journée, qui ne sont pas nécessairement mes amis, et que, parfois, je n'apprécie tout simplement pas. Voir pas du tout.

Le bureau j'y travaille, je sympathise parfois avec des gens aimables, auxquels je tiens, et que je continue néanmoins à ne pas embrasser le matin en arrivant.

Et le fait que ce soit une agence de "com" n'y change rien.

Alors pourquoi soudain, tout le monde voudrait me faire la bise ?

Oui, je suis aimable, oui je suis polie, mais là, je dis non.
On ne m'obligera pas à embrasser la reine et ses valets si je n'en ai pas envie.
Mode "n'y revenez pas" ON.

Inutile également d'essayer de m'intimider en me traitant de rombière, de bas bleu, de sauvage ou de mal-aimable, j'assume parfaitement bien.

En plus, la dernière personne que j'ai embrassée au bureau, je l'ai épousée. Alors ça va aller, hein.


novembre 30, 2010

Apprivoiser le froid

Quand il faut aussi froid qu'en ce moment, on a tendance à se calfeutrer, à ne plus ouvrir les fenêtres, à vivre rideaux fermés et à passer son temps sous la couette (ou au moins à en rêver).

Et fatalement, le moment arrive où l'on émerge brutalement, et on ouvre les yeux sur son monde. On s'aperçoit alors avec effroi que le loft douillet s'est transformé en bouge infâme et que l'on est au bord de la mutation, puisque vous trouvez des poils de votre chapka jusque sous vos bras.

L'heure de la reprise en main a sonné, et pas qu'un peu.

(oui, je vous ai entendu vous récrier que non, vous ne voyez pas de quoi je parle. Mais de vous à moi, votre dénégation est adorable).

Comment demeurer une icône de sexitude quand la simple idée d'un centimètre carré de peau nue vous fait frémir jusqu'au bas du dos ?

La froidure qui nous tombe dessus nous oblige à lutter avec nos petits poings à nous (investir dans la plume, adopter une fourrure, se résoudre aux UGG malgré le nez plissé de l'homme qui partage vos nuits et qui trouve que la UGG vous fait la patte plantigrade (il n'y connaît rien en mode mais s'y entend en mammifères)).

Coup de bol, l'hiver est là pour nous faire (re-)découvrir des vertus du caché-dévoilé.
Ce que j'entends par là ? Souvenez-vous ce film, L'étudiante, lorsque Sophie Marceau se défait de ses multiples protections, bonnet, écharpe, cagoule, capuche, rappelez-vous de l'apparition.

Sans forcément se planquer sous un passe-montagne, renouons avec l'art du regard de velours, la puissance calorifère du sourire, la surprise de découvrir une femme sous l'amoncellement de maille.

Se dévoiler pour se réchauffer, en somme.

novembre 25, 2010

Voir mourir l'automne

La petite fille du soleil, c'est moi.
Quand les jours rallongent je revis.
Quand les nuits s'allongent, je suis au bord de l'asphyxie.

J'essaie d'apprivoiser le froid, de ne pas avoir peur la nuit quand les ombres que je croise doivent tout à mon imagination, de tolérer la pluie façon "la pluie c'est la vie, surtout quand elle me baigne le visage façon scène dramatique dans un film d'amour".




Je vous jure que j'essaie.

Mais l'automne est plus fort que moi, et me colle tous les soirs un petit coup de taquet vicieux derrière les genoux, juste au moment où la nuit sepointe pour me cueillir.

Si j'étais seule, je crois que j'irais me coucher à 21 heures pour me lever sur les coups de cinq heures, et profiter d'une longue journée bien méritée.

Mais là... c'est enfin la fin du mois de novembre. Le début du mois de Noël, et ses odeurs de clémentine, de surchauffe, de cadeaux, de fêtes.

Bientôt l'hiver et la neige.
Ce matin j'ai rencontré quelqu'un qui déteste la neige. Parce qu'elle l'empêche de rouler tranquillement. C'est donc possible de détester la neige. Incroyable. J'adore ça, ça m'émerveille de voir le monde prendre un nouveau visage en une nuit. Et j'adore avoir quitté Paris pour ça (pour une fois que je dis que j'adore avoir quitté Paris !)

La fin d'une année et les promesses d'une autre.
Petit coup d'oeil à mes envies pour 2010.
Certaines plutôt pas mal réalisées "Envie d'écrire matin et soir" (BEAUCOUP plus facile en arrêt, évidemment), d'autres contrecarrées (Envie de changer de job...) mais affirmée : changer de job : impératif.
D'autres encore, en chute libre "Envie de dire moins de grossièretés", mes pauvres enfants, si vous saviez ce que je jure en ce moment... C'est probablement la faute au lâcher prise.

Et les enfants, justement, qui ne répètent pas. Le petit me traite de "costume" quand je l'embête en ce moment.
Il passe son temps à dire "déteste !"

Moi aussi, je déteste l'automne, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il est poli, l'automne, et qu'il va laisser sa place à l'hiver fissa !











novembre 22, 2010

Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet

Le dernier livre d'Antoine Bello "Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet" est assez original, mais il m'a laissée sur ma faim.

Le sujet : Émilie Brunet et son amant ont disparu. L'enquête est confiée à Achille Dunot, un détective brillant qui souffre hélas de trouble de la mémoire : il est incapable de nouveaux souvenirs, si bien qu'il se couche chaque soir en sachant qu'il aura oublié au matin ce qu'il a fait dans la journée.
Son principale suspect est le mari d'Emilie Brunet, un neurologue brillant qui s'amuse à remettre en question l'oeuvre d'Agatha Christie, dont Dunot est un grand admirateur.
L'enquête avance cahin-caha, entre les observations et les pertes de mémoires de Dunot et les fanfaronnades de Brunet.


C'est assurément un bel hommage à Agatha Christie, mais le recours à son oeuvre mange un peu trop l'enquête qui nous intéresse et le troisième tiers du livre dilue complètement l'enquête dans les préoccupations du personnage principal.
L'idée de départ était ambitieuse mais la pirouette finale de Bello me laisse pantoise, bien que je doive reconnaître qu'elle est tout de même bien trouvée.
A lire plutôt comme un hommage à la reine du crime que comme un polar, donc.

Antoine Bello, Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet, Gallimard 2010.




novembre 20, 2010

On m'a dit

On m'a dit "Faut pas revenir, tu n'iras pas mieux"

On m'a dit "De toutes façons, faut bien reprendre un jour"

On m'a dit "Soigne-toi bien, on t'attends de pied ferme" (...)

On m'a dit "Mais c'est vrai, ça, que tu as encore mal ?"

On m'a dit "Mais ça ne se casse pas, cet os-là !"

On m'a dit "Mais... ça va aller ?"

On m'a dit "Fais confiance au médecin, il sait ce qu'il fait"

On m'a dit "Profites-en !"

On m'a dit "Tu commences à reprendre confiance en marchant ?"



Oui, je vais revenir, et j'irai mieux

Oui, je vais reprendre un jour, je n'aime pas les entre-deux

Oui, je me soigne bien. Comme je soignerais un de mes enfants

Oui, j'ai moins mal. Oui c'est vrai

Oui, j'ai cassé cet os qui ne se casse pas

Oui ça va aller, mieux maintenant, bien mieux

Oui, je fais confiance au médecin. Et je me fais confiance aussi

Oui, j'en profite. Comptez sur moi

Oui, je commence à reprendre confiance en marchant

En écrivant aussi


novembre 17, 2010

C'est un peu court

Quand il fait froid je rêve d'avoir des choses sur la tête.
Le plus chaud reste la chapka en lapin et... les cheveux, ce qui tombe bien puisque depuis cet été, je les laisse repousser. Et croyez-moi, ce n'est pas une mince affaire.

Car tout le monde n'a pas la chevelure d'Isabelle Giordano que je viens d'apercevoir en une du site de France Inter et qui la joue grosse boucle à faire se pâmer la fille aux baguettes que je suis.
Moi ça fait tellement longtemps que je n'ai pas eu le cheveu long que j'ai peur de ne pas les reconnaître. Ou de trop bien les connaître. On sous-estime trop souvent les conflits capillaires que connaissent les femmes, je suis étonnée qu'aucune cellule de soutien psychologique ne soit proposée par certains coiffeurs.

J'entends en cet instant qu'il ne reste plus que 500 jours à Nico pour gagner 2012. J'aime le "plus que"...

Tout ça pour dire qu'en 2012, à mon avis, je devrai être pourvu de la chevelure de Raiponce, et qu'au cas où Nico soit victorieux, je pourrai toujours m'échapper de ma tour de France avec mes cheveux lasso.




novembre 16, 2010

Réaliser ?

Ma reprise est repoussée.
Me voici à nouveau avec du temps devant moi pour avancer, faire, réaliser.

Est-ce que je réalise, justement, que je vais quand même finir par reprendre mon boulot ?
Non. J'attends qu'un miracle m'en délivre, in extremis, comme dans les films.
Je serais déliée de mon contrat, et je pourrais disposer de mon temps comme je le souhaite.
Pas toute la vie, non, mais quelques mois.

J'ai une envie de liberté et de solitude (cocasse pour une fille qui passe ses journées seule depuis plus d'un mois et demi, non ?).

Pour une fois, je ne me projette pas dans ce qui sera.
Je profite, je savoure. C'est suffisamment rare pour que je m'en félicite.

A côté de ça, je marche toujours comme une vieille femme et je sors peu de chez moi. Coup de bol, pour écrire, on a pas besoin des pieds. (enfin, ça dépend pour qui (sans rancune Guillaume)).

novembre 09, 2010

Promettez-moi

Pourquoi ne se fait-on pas plus de promesses dans la vie ?

Aux autres, mais aussi à soi-même, de quoi a-t-on peur ?

De ne pas avoir le temps de les tenir ? De ne pas être assez fiable ?

C'est super beau une promesse, ça dépasse tout et ça lie les hommes plus joliment qu'un engagement. Et c'est moins solennel qu'un serment, plus libre.

Il me semble qu'à notre époque on en fait moins qu'avant.

Ou alors je sublime la promesse. Je dois être trop romanesque.

Tiens, je vais m'en faire une, pour la peine.




novembre 08, 2010

Echange deux barils de Goncourt

Ainsi Virginie peut se "consoler" avec le Renaudot.
Ouf. Elle ne repart pas les mains vides.
Personnellement, je suis plus Renaudot que Goncourt (et plus Beatles que Stones, that's life).

Michel, lui, touchera les dix euros symboliques.

(A cet égard, notez qu'il vaut mieux toucher le grand prix du roman de l'Académie Française. A 7500 euros la dotation, ça console pas mal aussi...)

novembre 05, 2010

La cape en poils à gratter

A la sortie de l'école, elle est grande, mince, altière et porte une cape en fourrure ravissante.
Le genre de poncho en queues de renard qui me fait complètement triper.
Sur elle c'est divin.
Sur moi je pense que ça me donnerait juste une allure Peau d'âne.
C'est une joke, évidemment. Moi aussi j'aurais du chien avec ce genre de pelisse .

J'entre dans la cour derrière elle, nous croisons deux ados, l'une dit à l'autre :
- elle s'habille avec de la fourrure !...
Son nez froncé crie que son dédain pour cette femme est sans bornes.

Et voilà, exactement le genre de truc qui fait que je n'assumerais pas, altière, ce genre de cape.
Pourtant, j'assume à mort mon étole en renard argenté. Même quand ma copine mime le renardeau qui couine pour me faire pleurer l'âme. C'est super chaud, super doux, super léger... J'ai rarement porté quelque chose d'aussi agréable.
C'est quoi la différence ? La quantité de poils ? Le fait que mon étole est un cadeau et me disculpe d'emblée ? (mais si ! ça me disculpe, je vous dis !)(mais si...)
Y'en a pas, en fait, je le sais bien.
Et je me plais à penser que mon renard était vieux et très malade...


novembre 04, 2010

Trahie par Milli Vanilli

Ce matin, je parlais au kiné de Milli Vanilli.
Je ne vous explique pas comment j'en suis venue à lui parler de ça, ni comment j'ai repensé à ce groupe à la virilité débridée toute entière contenue dans leurs tresses (à concurrence presque égale avec les épaulettes), toujours est-il qu'il ne voyait pas, de près ou de loin, de quoi je pouvais bien parler.

Dans un premier temps j'ai supposé qu'il avait grandi dans les steppes mongoles et échappé au plus gros scandale du monde de la pop des années 80, mais il m'a détrompée en me disant qu'il était né en 1986.


Voilà voilà voilà...

La mauvaise nouvelle (pour moi) c'est que ce petit air de vieille que je me trouvais dans l'ascenseur n'était pas qu'une illusion.
La mauvaise nouvelle (pour lui), c'est que je lui donnais vraiment plus de 24 ans.
La bonne nouvelle c'est que ça ne nous a pas empêché de continuer à ricaner.

Du coup on a parlé sport.

Soit dit en passant, le clip est un monument. Je vous défie de trouver quelque chose qui ne sonne pas faux.

Les années 80 ou l'apogée du toc au XXe siècle...


novembre 03, 2010

T'emballe pas Lulu

Jeudi dernier, il m'a dit qu'il n'avait plus besoin de sa tétine.

Hier il m'a dit qu'il n'avait pas peur des loups.

Ce matin en partant il m'a dit "Bonne vacances, amuse-toi bien".

Ce lardon me tue tellement il grandit vite.

Même pas trois ans et demi, et je sens déjà qu'il a une fesse sur sa mobylette.

(Mais il n'aura pas trop des 15 ans à venir pour trouver une raison capable de me convaincre de la lui offrir).




novembre 02, 2010

Point d'étape

Oui ça a beaucoup parlé plâtre, immobilisation, solitude et parfois même ennui.
Non, je ne m'ennuie plus.
Oui, j'ai des projets.
Oui, je repose le pied par terre.
Non, je ne marche pas encore sans béquilles.
Oui, j'ai encore mal.
Non, je ne suis pas encore retournée travailler.
Oui, j'en profite.
Oui je suis heureuse.
Oui, j'ai compris le message.
Oui, j'appréhende le retour au travail.
Mais oui, je vais faire face, et ensuite ?
On verra.

octobre 28, 2010

Miss T-hair

Hier je suis allée chez le coiffeur

En rentrant, mon mec n'a rien vu. What a cliché, isn't it ?
Quand je lui ai fait remarquer, je lui ai dit que j'avais coupé toute seule.
Il m'a crue.

Depuis je m'interroge, et j'ai trouvé trois possibilités :

A. Il a une confiance aveugle en mes talents de coiffeuse
B. Il avait mangé un hareng pas frais et avait la vue troublée.
C. La coiffeuse m'a vraiment saccagée


octobre 27, 2010

Recherche travail pour rédactrice motivée


Dimanche soir, le retour de l'angoisse du dimanche soir même quand tu ne travailles pas le lendemain.
Le comble du salarié en arrêt de travail, non ?

Je me suis imaginée de retour à mon bureau, vissée devant mon écran 8 heures par jour, 5 jours par semaine, 47 semaines par an.

N'en jetez plus. L'asphyxie nerfs-neurones me guette.

Je fais la maligne comme ça, mais je peux vous dire que "cogito mucho, convaincue ergo sum".

Ma santé mentale et physique sont en grave danger.

A moi donc les lettres de motivation très motivées, voir originales (on tente, non ?) et le CV gonflé à bloc.

Urgent : recherche, cause dépérissement avancé de mon moi profond, travail de rédacteur pour plume alerte et dégourdie.
Agence de com s'abstenir.



octobre 21, 2010

Les parades à la solitude

ça manque de couleurs, par ici, non ?
Si, je trouve moi.

Depuis que je suis arrêtée, une éternité (ma vie sociale s'est brutalement interrompue lorsque nous étions à peine en post-rentrée, vous imaginez ?), j'ai découvert plein de choses, certaines aussi peu glamour que les conséquences de l'arrêt prolongé sur mes réflexes vestimentaires, d'autres plus rigolotes (j'arrive à me faire rire moi-même, parfois jusqu'à plusieurs fois par jour, si c'est pas un vrai pouvoir, ça !).

Rassurez-vous, j'ai réagit et le jogging ne passe plus par moi (et vous devrez me croire sur parole, puisque je vous le dis, c'est que c'est vrai (reconnaissons cependant que le jogging est le vêtement le plus confortable et pratique que je connaisse, surtout quand il est doublé en molleton comme le mien))

J'ai découvert que le sourire n'est pas un réflexe chez moi. Quand je sors, je me remémore les précautions d'usage : sourire est ce que font deux personnes qui se connaissent de près ou de loin quand elles se croisent. Ensuite elles se parlent. Eventuellement.

J'avoue avec effroi, chers amis, que je suis en train de virer à l'ours. Aucune menace en matière de pelage, rassurez-vous (quoiqu'avec la chute des températures que nous connaissons, cela pourrait être salvateur). J'ai donc mis en place des mécanismes de parade afin que lorsque je ferai mon retour dans le monde (et là j'ai deux minutes devant moi, je vous prie de compatir) je ne sois pas complètement déshabituée et qu'on ne me surnomme pas "May Robinson" (coo-coo ca-chou, Mrs. Robinson n'a rien à voir dans cette histoire. Je suis beaucoup moins âgée qu'elle. C'est ma mère, en fait.).

Enfin voilà.
Donc je souris à mon bananier à chaque fois que je le croise (172 fois par jour les jours de sieste), je parle à mon micro-ondes pendant qu'il chauffe, je répète avec ma fourchette les pas du ballet des petits pains de Chaplin et, clou de ma semaine, j'organise des "nails parties" avec mes vernis à ongles pendant lesquelles nous dissertons des derniers potins de la presse populaire.

Avec tout ça, mes journées passent en une seconde et je suis certaine de revenir comme une fleur me réintégrer dans la tendre pelouse de mon univers social.

Ne dites rien, je sais.

Vous m'enviez terriblement.





octobre 17, 2010

Il est ennuyé, Lambert



Au XIXe siècle, dans un domaine de l'Ouest de la France, Lambert, un garde-chasse voit arriver son nouveau maître, le baron de l'Aubépine.
Celui-ci, absent depuis quinze ans, se révèle très différent de son père, nourrissant notamment des idéaux révolutionnaires, il partira se battre à Paris laissant ses gens dans le besoin.
A son retour, le baron entretient des relations pour le moins surprenantes avec de jeunes femmes puis bâtit des projets délirants autour du personnage de Victor Hugo.
Lambert, sa femme Eugénie et leur fille Magdeleine, se trouvent là les témoins d'agissements qui remettent en cause leur honnêteté puisqu'ils se trouvent contraints de les taire par obéissance tout d'abord, puis pour sauvegarder leur place.
Entre les non-dits et les menaces, les coeurs couvent, mais ils ne peuvent se taire éternellement.

Après avoir longtemps tourné autour de cette couverture que je trouvais intrigante, voici que j'ai cédé à l'appel du livre, dont le sujet ne me tentait pas plus que ça.
Annoncé comme un huit-clos, ce récit est mené avec bon train, notamment grâce à une écriture extrêmement rythmée et vivante qui reflète avec beaucoup de justesse les caractères des personnages. L'ensemble est authentique, tant le respect que les gens portent à leur maître que l'ambiance des lieux, l'Ouest étant à la fois ici le décor des lieux et un acteur à part entière.

Au cours de l'histoire, nous pataugeons au côté de Lambert lors de ses chasses, à la tête de la meute qu'il nous semble entendre gueuler et respirer derrière notre épaule tout au long du roman. Leurs crocs et le fusil de leur maître sont omniprésents, ils appartiennent au décor au même titre que les bois, l'étang et l'humidité.
Nous subissons les assauts délirants du maître, dont les idées révolutionnaires sont aussi fantasques que ses fantasmes sexuels sont inquiétants.
Nous le voyons nourris des espoirs farfelus autour de la personnalité de Victor Hugo, et comme la famille de Lambert, nous observons la folie du maître s'insinuer, s'imposer à ses gens, jusqu'à les contraindre à agir, à la fois de bon et de mauvais gré.

L'ensemble sent la terre, les sous-bois, le chien mouillé et la moisissure, mais si à cette description il semblerait que l'on ne souhaite qu'y échapper, ce qui se noue là ne nous laisse pas d'autre choix que de poursuivre, haletant, de courir dans les pas de Lambert afin de savoir ce qu'il adviendra, finalement.

Voici un auteur que je découvre et que je lirai encore avec grand plaisir.
Un très bon roman, de ceux que l'on termine vite, qui s'impriment dans notre esprit et laissent une trace, crottée et baveuse pour celui-ci !

Ouest, François Vallejo, aux éditions Viviane Hamy.
Prix du livre Inter 2007.

octobre 14, 2010

SOS patte en vrac


Vous voici coincé avec la jambe dans le plâtre, vous êtes désespéré, vous ne savez pas quoi faire de vos dix doigts réduits au statut de simples crochets à béquilles. Voici, en quelques lignes de quoi voir le plâtre en rose.


. Le plâtre vous empêcher d'aller travailler.
Réjouissez-vous ! Au lieu de sortir jouer des coudes dans les transports puis au bureau, vous pourrez librement passer des heures à tchater sur des forums sur des sujets aussi intéressants que "Mon vieux chat n'arrête pas de vomir".


. Le plâtre a un bon potentiel sympathie.
A l'égal des bébés ou des chiots, le plâtre vous attirera des regards souriants, et vous permettra d'engager la conversation avec toutes les vieilles dames que vous croiserez dans la rue en pleine journée quand vous irez chercher votre journal. Vous ne verrez plus votre quartier comme avant.


. Le plâtre vous dispense de certaines corvées.
Comment pourriez-vous cuisiner, ou encore passer l'aspirateur ? Je vous le demande. (Demande rhétorique, s'il en est.)


. Le plâtre peut vous faire passer pour un aventurier.
On vous croyait plan plan, vous voici devenu aventurier : ah bon, tu ne savais pas ? Ben si, je fais du close combat tous les vendredis soir...
Qui a besoin de savoir que vous vous êtes pété la cheville en ratant la marche de l'escalator chez Carrefour ?


. Le plâtre vous permet de vous faire plaindre.
Et qui, à notre époque, n'a pas besoin de se faire un maximum dorloter ?

la citation du jeudi : retour aux fondamentaux



IF.....



IF you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don't deal in lies,Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise:

If you can dream - and not make dreams your master;

If you can think - and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build 'em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings

And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;

If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: 'Hold on!'

If you can talk with crowds and keep your virtue,
' Or walk with Kings - nor lose the common touch,
if neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds' worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that's in it,

And - which is more - you'll be a Man, my son!




Joseph Rudyard Kipling (Bombay, Inde britannique, le 30 décembre 1865 - Londres, le 18 janvier 1936) pour "La citation du jeudi", imaginé par Chiffonnette.



octobre 12, 2010

Tout ça et bien plus encore

La blogosphère, c'est un peu comme Disneyland (si on avait 5 ans) : on court dans tous les sens, avides de découvrir les nouveaux venus, les anciens à côté desquels on est passé jusqu'à présent, les talentueux qui ne restent pas planqués longtemps, les touristes du blog (ouais, moi aussi j'ai connu ça), les têtes connues qu'on retrouve avec plaisir, les frères et soeurs de blog, qui ont ouvert la boutique en même temps que nous, ceux avec lesquels on a sympathisé au-delà des commentaires, ceux qui ont fermé mais restent ouverts et ceux qu'on ne reviendra pas voir parce que bon, pas que ça à faire, quand même et ceux auxquels on adhère sans réserve.

La blogosphère c'est comme un labyrinthe dans lequel on se perd, on se balade, on revient en arrière, on explore un peu plus loin. Y' ales modeuses, les pipelettes, les rigolotes (parfois les trois sont réunies, c'est chouette), les lecteurs, les illustrateurs, les politiques les philosophes, les photographes, les cuisinières (certains masculins-féminins sont des partis pris parfaitement subjectifs, j'assume).

La blogosphère a ses festivals, ses manifestations, ses stars.
Ses communautés, ses fans, ses détracteurs.

Autour de vous, il y a ceux qui en sont, et les autres. C'est bien comme ça.

On y passe un temps fou ou trois minutes selon les périodes, la vie reprend parfois ses droits.

Quand on voit l'ampleur de la blogsphère, c'est à se demander ce que l'on faisait avant.


octobre 07, 2010

Dans ta face, Justin Bieber...


Justin Bieber, tout le monde ne parle que de lui. Mue par la curiosité et l'impression d'avoir raté le train de l'été, je vais sur Internet, où j'apprends, dans les premières lignes de Wikipédia, que Justin est né en... 1994 !


Jusqu'à présent, quand je découvrais que des acteurs ou des chanteurs étaient plus jeunes que moi, ils étaient généralement nés en 198...


ça fait mal. Dans ta face de vieille, le Justin.


Je vais voir quelques clips, et oh ! C'est un baby Justin !


Bref, le Justin Bieber est un enfant à la voix un brin nasillarde (l'article de Wikipédia précise qu'il vient de finir de muer, j'ai des doutes, et qu'il ne peut donc plus atteindre certaines notes de son single "Baby", gosh!).


MAIS, et c'est là qu'on touche au sommet de ce post hautement culturel, je lis également qu'il est en passe d'atteindre le milliard de vidéos vues sur Youtube, en compétition avec Lady Gaga-Didi-dododo-dadada...


Saint Michael, que faites-vous donc là-haut !!!! (Si tu me lis, Michael, always in my heart)


Finalement, je préfère avoir l'âge que j'ai et retourner à mes Georges et autres charmes matures et non moins virils.


Je suis bien soulagée.



Alors ? ça avance ?

- Tu bosses là ?
- Nan
- Pourquoi tu bosses pas ?
- J'y arrive pas
- T'y arrives pas... T'as essayé au moins ?
- Ouais
- bon, t'as pas essayé quoi.
- Nan, pas vraiment...
- T'as essayé quoi ? Cinq minutes ?
- Ouais... Presque... Mais c'pas ma faute, on m'a téléphoné.
- Et alors, ça ne t'empêche pas de t'y remettre après.
- Nan mais après on ma re-téléphoné, il fallu que je me lève. Et puis j'avais envie de faire pipi, et puis j'avais soif et après j'avais envie de faire plein de choses, c'est vrai, un nouveau jour commence, j'avais plein de curiosité de la nuit à aller dilapider partout sur Internet, moi !
- Mais bon sang, tu sais comment ça se passe ! Tu te balades sur Internet et quand tu relèves le nez, il est midi passé ! T'es pas lavée, t'as rien fait, t'es assommée par la lumière de l'écran et soûlée de tout ce que tu as vu !!! Tu le sais ça, oui ou non ??!!!
- Oui... je le sais.
- Alors qu'est-ce que tu attends pour t'y mettre ?! T'y mettre vraiment je veux dire !
- C'est que... A chaque fois il faut que je ramasse mon courage éparpillé partout en moi, et puis dès que je suis dérangée, il se vaporise dans l'air "pouf !" et il faut que je le rassemble à nouveau, et puis... c'est duuuuurrr
- Ouais ouais, "c'est duuuuurrrr" ben tu viendras pas te plaindre de n'avoir jamais réalisé ton rêve, hein, tu sauras à qui t'en prendre !
- Vii... je sais, tu es la voix de la raison, et moi je suis faible et volage. C'est mal.
- C'est pas ça, tu sais bien, et puis j'en ai marre de te reprendre constamment. Prends-toi en main. Et si tu dis "c'est ton destin !", c'est celui qui dit qu'y est ! Allez... écris !


octobre 06, 2010

Tôt

il est très tôt

il n’est pas encore bien réveillé, le monde non plus, qui ne fait pas de bruit

il sort sentir sa respiration nocturne, la rosée, la fraîcheur de la nuit qui s’enfuit sous les premières lueurs du jour

le monde crépite autour de lui

dans sa tête, ça crépite aussi un peu, il n’est pas habitué à se lever si tôt

il avance sur les pierres de la terrasse qui lui réveillent les pieds et marche jusqu’à l’herbe, froisse quelques brins encore mouillés, fouler le jardin, être le premier à marcher sur le gazon pour aujourd’hui, être le premier à voir le monde ce matin

il est seul, unique, et malgré l’engourdissement matinal, il se sent plus vivant que jamais

il hésite un instant à rentrer prendre ses chaussures, mais finalement avance, nu pieds, jusqu’au fond du jardin. Il escalade la petite barrière de bois, arrive dans le chemin de terre, essaie d’éviter les gros cailloux censés tenir la terre et les petits graviers qui s’impriment dans sa peau

Il a un peu mal aux pieds mais il s’en fout, il respire à fond l’odeur de mûres, de sous-bois et de terre et avance. Tout est encore humide, la nature craque, comme lui


Sur la plage aussi, le sable est lourd, trempé, vierge.

Il a mis les mains dans les poches de son pantalon, il commence à avoir froid.

la mer redescend gentiment après avoir pris entièrement possession de la plage, déposé quelques algues et déchets de bois, de plastique

Il ôte son tee-shirt en marchant et frissonne un peu

Rapidement il jette du bout du pied son pantalon sur le sable humide et avance vers elle

Sans ralentir, il entre, il a froid, mais n’hésite pas et se laisse glisser dans l’eau jusqu’aux épaules.

La mer le caresse doucement, le berce et l’accueille

il nage un peu, plonge dans son silence, ses bruits énigmatiques

ressort, la tête pressée par le froid

et recommence

il nage à grandes brasses sous l’eau et se replie sur lui-même, expire l’air à grosses bulles bruyantes

fait quelques roulades sur lui-même, sort la tête, reprend de l’air à fond et redescend

il a mal aux muscles à cause du froid et sa poitrine le brûle, à cause de l’air

quand il sort, il se sent vide et plein, réchauffé et glacé

il sait qui il est et ce qu’il fait là

il vit


octobre 05, 2010

Voyage autour de mon plâtre


Saviez-vous que la plupart des neurones, pour ne pas dire la quasi-totalité, se trouve dans le pied ?
Gauche, plus précisément.

C'est une des constatations que j'ai eu le loisir de faire au cours de la semaine passée.

Il faut savoir que les neurones les plus actifs sont les premiers à vous lâcher en cas d'arrêt machine brutal.
Personnellement, j'ai immédiatement cessé de penser.

D'ailleurs je suis incapable de vous dire ce que j'ai fait de la semaine passée.

Ai-je regardé la première saison de Dollhouse ?
Ai-je ouvert un livre, une fois ?
Ai-je fais des siestes tout les après-midi ?
Ai-je envoyé un record de mails, donné des nouvelles de mon plâtre sur Facebook et trouvé le moyen de ne pas écrire une ligne ?

Je ne sais pas. Peut-être.

Une semaine plus tard il me semble revenir lentement à la conscience. J'ai donc expérimenté l'absence de soi au monde, et parfois à soi-même, j'ai nommé : la déconnexion.

En phase de déconnexion, vous ne voyez pas passer les heures. Vous n'avez pas d'échéance, le monde tourne parfaitement bien sans vous. Ne serait-ce les enfants qui rentrent de l'école, vous pourriez enchaîner les jours et les nuits sans mollir. Attention, danger, la fonte du cerveau guette.
Hé oui : je suis incapable de rester à côté de mon ordinateur sans l'allumer et passer mon temps à surfer et à envoyer des mails.
Une chance pour moi, à force de ne rien faire, je n'ai plus grand chose à raconter, donc mes mails sont plus concis. Mes amis cessent peu à peu de m'écrire, et tout revient dans l'ordre, je peux recommencer à lire des pages imprimées.
Quant à Internet, la quantité de sites est infinie, ma patience et ma curiosité moins. Et puis reconnaissons-le, les blogs ne sont pas tous enrichissants, et encore moins originaux.

Donc il m'aura fallu une semaine pour fondre de la caboche et revenir au monde.
Une semaine pour finir par m'ennuyer et avoir envie de faire vraiment quelque chose.

Peut-être avais-je besoin de ça ?





septembre 30, 2010

Le câlin à bottes rouges

elle était pleine de cris, de non et de fatigue, cette colère

elle envahissait l’espace, se cognait aux murs, au sol et au plafond

elle se démenait, furieuse

et sa fureur la rendait encore plus rougeoyante, sifflante, écumante

elle a mis du temps à se dissiper

elle était trop lourde

il y avait de la nuit mal dormie dedans

et du refus du jour

finalement elle a disparue

et a laissé à sa place un gros câlin

à bottes rouges

Le jeudi c'est citation !


C'est à l'initiative de Chiffonnette, ça faisait un moment que je voulais participer, et puis ce matin, j'ai ouvert Gros-Câlin, de Romain Gary et j'ai lu ceci :

"On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu'il est très difficile de lui résister."


Romain Gary qui ne figure pas dans le Robert des grands écrivains de langue française. Je me demande bien pourquoi.



septembre 29, 2010

Et puis tout s'arrête (ou presque)



Ce n'est pas la première fois que je suis alitée. Je me suis déjà fait mal au pied (mais l'autre), et mes deux grossesses ont été l'occasion de rester des mois sur mon canapé.

Quand on court tout le temps, on cultive ce fantasme de rester sous la couette, au chaud, de pouvoir ne rien faire, de prendre sa douche mais que si on a envie, de manger mais juste si on a le temps.

Un fantasme qui a la peau dure tant il est vrai qu'une bonne journée au lit n'a pas son pareil pour nous requinquer.
Un fantasme qui comme toute chose en ce monde, a ses limites. Il faudrait pouvoir bouger, il faudrait pouvoir décider du moment.

En l'occurrence, je n'aurais pas choisi maintenant, alors que je commence à peine à reprendre un vrai rythme au boulot et que je n'ai que deux cours d'aïkido à mon actif.
Mais comme c'est un accident, on ne choisi pas, par définition.
Alors me voilà, scotchée dans mon lit, la jambe dans le plâtre. Et plein de temps devant moi, mais des capacités limitées.
Et le retour de cette anxiété (je ne peux décemment pas parler d'angoisse, à part ça tout va bien) : "vais-je réussir à en profiter ?"

En profiter c'est quoi ?
En profiter c'est mettre à profit : lire beaucoup, écrire beaucoup, me cultiver, apprendre une langue, ou pourquoi pas, le violoncelle (oui, je suis comme ça, j'ai des aspirations tout à fait réalistes).

Car quoi ? Pour le moment je suis arrêtée dix jours. Mais ne rêvons pas, si la fracture est confirmée, je ne serai pas déplâtrée si vite.
Et finalement, si j'arrive à me reposer, c'est déjà bien non ?
D'où vient cette nécessité pressante, cette exigence impérieuse de rentabiliser son temps ?

Et cette culpabilité vague qui nous envahis le soir, quand on se rend compte qu'on a guère fait autre chose de la journée que regarder des séries. Même pas lire. Même pas ça.

Et puis le boulot qui appelle. Qui aimerait vous faire travailler à distance, finalement, vous n'avez que ça à faire. Mais qui laisse la Sécu vous payer.

Naît un autre fantasme : celui de ne pas avoir besoin de se défendre.

Passer la journée au lit, ça permet de rêver un max.







septembre 27, 2010

Des boules et des bulbes


Le petit ce matin, voulait planter des bulbes de sapins de Noël.

"On le mettra là, le sapin de Noël !"

En fait ce sont des bulbes de tulipes que nous avons à planter.

Mais à mon avis, il n'est pas encore trop tard pour mettre en terre nos pignons, le temps que les guirlandes mûrissent et que les boules sortent, nous serons à Noël, non ?




septembre 24, 2010

ciel d'automne

le ciel est lourd, tendu, c'est presque la nuit. Le petit l'a bien remarqué ce matin "c'est la nuit, on peut dormir encore ?". Éclat dans le regard, pointe de la langue entre les quenottes, grand sourire.

Le ciel ardoise descend chaque jour un peu plus et les températures s'écrasent sous le poids. L'air est humide, dans la rue une effluve, le trottoir disparaît, je suis sur le chemin des douaniers, la mer en bas, le sel dans l'air...
La pluie ici, la pluie là-bas. Chaussée humide ici, sable odorant là bas.

Le ciel est souris, la pluie a fini, les nuages stagnent, traînent encore un peu, jouent les durs. Annoncent la couleur des ciels d'automne.



septembre 19, 2010

Le dessin semblait repousser les bords de la feuille et s'épancher dans l'air trouble de la pièce



Ethan Muller, 32 ans, tient une galerie d’art à New York.
Il tombe un jour sur une quantité astronomique de dessins abandonnés dans un appartements.
Le sens de ces dessins, leur ordonnancement et leur auteur, un certain Victor Cracke dont personne ne sait grand chose, ne tardent pas à devenir pour lui une obsession. En cherchant à le retrouver et à donner un sens à cette fresque gigantesque, il perd de vue ce qui constituait l’essentiel de sa vie… pour mieux se trouver lui-même, comme on dit dans ce genre de circonstances.

Plusieurs choses sur ce livre :

Tout d’abord, contrairement à ce qu’on lit partout, ce n’est pas son premier roman, mais le premier de ses romans traduit et publié en France sur les six ouvrages à son actif.
Du coup le concept « superbe maîtrise pour un premier essai » perd un peu de son poids.

Cependant, les personnages, l’écriture et les dialogues sonnent justes, la construction est élaborée et sans accrocs, la maîtrise est remarquable.
La description du milieu de l’art est intéressante, le ton du protagoniste qui prend ses lecteurs à partie sans trop en faire est original, les incises sont étonnantes et intrigantes, et l’ensemble fonctionne bien.

En revanche, certains passages manquent de rythme, on se sent parfois dériver lentement, et même si ce n’est pas désagréable, ce n’est généralement pas ce que l’on attend d’un livre à suspens. Quant au dénouement, pas de surprise véritable ni de révélation, vous êtes prévenus. Bon, peut-être un rebondissement dans le deuxième tiers du livre, mais pas plus.

A lire pour sa construction et le milieu dans lequel il se déroule, mais n’en attendez pas de sueurs froides, ni de suspens.

Ce livre a été élu « meilleur thriller de l’année » par le New York Times, et a reçu le grand prix des lectrices de ELLE catégorie Policier (certaines mauvaises langues diraient même qu’on ne peut vraiment pas se fier aux lectrices de ELLE ;o)

Les visages, Jesse Kellerman, éditions Sonatine, 2009.

septembre 16, 2010

septembre 14, 2010

Une rentrée, 700 sorties

La rentrée littéraire devrait être livrée avec un mode d’emploi.


Sérieusement. Plus de 700 bouquins. Ce qui nous donne : 2010 + une rentrée = 701 bouquins.


(Et c'est la crise - du livre - certains ne doivent pas être au courant, ils ont publié, tiré jusqu'à 50 000 exemplaires, les inconscients !)


Autant vous dire que quand on est « apprenti écrivant », C'est impressionnant de voir que tant de gens parviennent à écrire jusqu’au bout et à faire publier leurs livres.


700 nouveaux livres. ça fait limite un peu peur. Et à quoi ça sert de déverser comme ça un tsunami de pages sur le marché ?


(Cela dit, si je devais un jour être publiée, j’aimerais autant que mon bouquin ne sorte pas en pleine rentrée littéraire).


Ne sachant jamais par quel bout la prendre, cette rentrée littéraire, j’ai opté cette année pour le petit bout de la lorgnette et pour changer un peu, à savoir les titres.


Un titre, on sait tous que ça peut survendre un livre, ou le casser complètement.


D’ailleurs, si j’étais journaliste littéraire (beaucoup de si dans ce billet !), je me lancerais dans une grande enquête « Comment les auteurs choisissent-ils leurs titres ? »


Les auteurs choisissent-ils vraiment leurs titres ou sont-ils soumis aux contraintes de leurs éditeurs ?

J’imagine que ça dépend des auteurs et des éditeurs.


Pour moi un titre est une illumination. Quand on écrit, à un moment ou un autre, il nous tombe dessus. Et c'est parfois très inconfortable car ce damné titre peut se pointer en dernière extrémité. En tous cas, il me semble qu'on ne choisit par un titre par dépit, il doit s'imposer par son évidence.


Voici donc une petite sélection des titres qui m’ont étonnée ou amusée et de ceux qui me font rêver.

Le titre clin d'œil : Le joli mois de mai d’Émilie de Turckheim, aux éditions Héloise d’Ormesson

Le titre qui sonne déjà lu : Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir, aux éditions Zulma

Le titre chantant : Pourvu qu'elle soit rousse, Stéphane Rose, aux éditions Archipel

Le titre préventif (et certainement le plus long) (et qu'on ne peut pas lire d'une seule traite du premier coup, vous allez voir) : On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, Bobert Robert, POL (c'est un pseudo vous croyez, Robert Bobert ?)

Le titre prédicateur : En attendant la montée des eaux, Maryse Condé, aux éditions JC Lattes mais aussi Catherine, Nostradamus et le triangle noir, Claude Mosse, aux éditions Alphée

Le titre qui tourne : Des gifles au vinaigre, Cartano Tony, aux éditions Albin Michel

Le titre informatif : Les aigles puent, Luzz Bassmann, aux éditions verdier


Et puis on y parle beaucoup nuit, de rêves et d'étoiles, dans cette rentrée :


En règle avec la nuit
, Justine Augier, aux éditions Stock

Des étoiles dans la main, Isabelle Chabanel, aux éditions Plaisir de lire

Dans la nuit brune, Agnès Desarthe, aux éditions de l'Olivier

Des feux fragiles dans la nuit qui vient, Xavier Hanotte, aux éditions Belfond

Les jeux de la nuit, Jim Harisson, aux éditions Flammarion

Onze rêves de suie, Manuela Draege, aux éditions de l'Olivier

Deux titres qui m'intriguent : Les trois saisons de la rage, Victor Cohen Adria, aux éditions Albin Michel et Où j'ai laissé mon âme, de Jérôme Ferrari, aux éditions Actes sud.

Enfin, mon préféré : L'insomnie des étoiles, Marc Dugain, aux éditions Gallimard



Et si vous deviez choisir des titres de la rentrée littéraire, lesquels éliriez-vous ?

septembre 13, 2010

J'ai testé : le dimanche soir sans cafard

Hier soir c'était très étrange
on était bien dimanche soir mais je me sentais comme un soir que je n'identifiais pas
détendue, pas trop crevée
Pas de boule d'angoisse à l'idée de revoir certaines personnes au boulot
Pas de remise en question proff-existentielle
Pas de conscience aiguë que nous étions dimanche et que le lendemain se remettrait en route la semaine qui ne perd pas de vue, elle, qu'après le dimanche vient le lundi
Vraiment, c'était une sensation très étrange
Et je ne sais pas expliquer pourquoi
Si encore j'avais une semaine de folie avec trop de beaux projets qui m'aurait vraiment donné envie
mais non, rien à signaler de particulier
Je n'ai rien fait de mon week-end et un autre dimanche cela m'aurait accablé
J'ai voulu voir si faire du repassage me permettait de philosopher comme le pliage du linge, mais je crois que je suis trop une femme du XXIe siècle, ça n'a pas marché
J'ai beaucoup joué avec mes cheveux pour les faire pousser
J'ai fait de mauvais pancakes, les commentaires des internautes disaient que c'était délicieux, on ne peut vraiment pas vous faire confiance
Bref, j'ai toutes les peines du monde à savoir ce que j'ai bien pu faire pour ne pas avoir à ferrailler avec le cafard du dimanche soir
Mais dès que je trouve, je vous le dis !




Fleuve Congo - musée du quai Branly
(rien à voir avec le sujet mais c'est une chouette expo)

septembre 09, 2010

Exquise esquisse

Après ses dessins vignettes publiés sur son blog et les deux tomes de Joséphine qui proposent des planches d'une page, Pénélope Bagieu se lance dans la BD long format.




Cadavre exquis
est le récit d'une rencontre entre un écrivain à succès (Thomas) et une jeune femme hôtesse de salon qui ne lit pas (Zoé).


Côté dessin

Pénélope ne change pas de style, mais pour ce qui est du trait, je l'ai trouvé plus épais, plus confortable que d'habitude, notamment dans Joséphine.
Pour ce qui est des couleurs, j'ai beaucoup aimé leur profondeur. Les bleus notamment sont francs et ça m'a plu.
Quelques associations tranchées construisent un univers et surtout une ambiance (kaki et bordeaux pour l'appartement de l'auteur, grisâtre pour celui de Zoé)
Des détails attirent l'œil, un regard, un sourire en coin, et touchent.
Certaines planches sont vraiment plaisantes (Zoé en pleine page au marché, j'adorerais l'avoir en grand format !).

Côté personnages

La psychologie n'est pas mal vue, (le complexe de l'écrivain, son ego, l'estime de soi des unes, l'ambition des autres... ),
Même si les personnages sont un peu caricaturaux à mon goût, ils sont, je pense, adaptés au format de la BD.


Côté scénario


Une bonne idée de départ, une situation complètement crédible, qui verse petit à petit dans la fiction complète.
A mon sens, on se laisse prendre au jeu ou non, je n'ai pas trouvé ça très difficile d'adhérer, en revanche, et ce sera mon gros bémol, je trouve que la fin est complètement bâclée.
C'est lâché, je déteste être prise par une histoire et finir cul par dessus tête sur une pirouette en ayant le sentiment que l'auteur a été obligé de boucler deux semaines plus tôt que prévu.

Conclusion : un bon plaisir de lecture qui tient bien ses promesses sur le plan graphique mais qui aurait mérité un approfondissement sur le plan du scénario.

septembre 08, 2010

S'il te plaît, dessine-moi un mouton

Ce matin...

j'aurais vraiment aimé savoir dessiner (comme... Garance, par exemple, restons simple)
pour que la princesse que j'ai fait sur un coin de table en déposant mon fils au centre de loisirs soit un peu moins... bizarre...
(elle avait des mains tellement grosses que j'ai dit que c'est parce qu'elle a des super pouvoirs... et des pieds... dans de grandes chaussures à talons. A quoi la petite blonde m'a dit "Mais ! Les princesses ne mettent pas des chaussures à talons, elles portent de pantoufles de vair !!! Les diktats, déjà !)

Mais la petite fille aux boucles blondes était ravie
Et ça m'a fait plaisir

Je devrais dessiner des princesses pour les petites filles blondes plus souvent

septembre 04, 2010

Je plie donc je pense

J'ai longtemps sous-estimé les révélations quasi-extatiques que peut nous apporter le fait de plier la lessive.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est pourtant un acte qui vous révèle à vous même, par le jeu de quelques constatations étonnement pragmatiques et néanmoins criantes de vérité.
Par exemple. Vous pliez votre maillot de bain. Vous êtes rentrée depuis une semaine et demie. Onze jours en fait. Vous allez ranger votre maillot de bain de plage, vous prenez conscience qu'il ne reverra pas le sable chaud avant un bail. Comme vous. Cette fois, c'est certain, vous êtes vraiment rentrée.

Par exemple. Vous pliez un tee-shirt qui appartient à votre fille. Elle est toute petite, elle n'a que sept ans et demi, et malgré tout, vous constatez qu'elle sera bientôt en mesure de vous emprunter vos tee-shirts. Que conclure ? Que vous êtes petite aussi. Que vous avez beaucoup vieilli. Qu'elle a beaucoup grandi. Que vous n'avez pas du tout envie qu'elle vous pique vos fringues. Que vous êtes un poil égoïste. Mais que si elle reluque du côté de votre penderie, c'est que finalement, vous avez du goût et vous êtes dans le coup.

Viendront ensuite prolonger la liste les constats du type "En fait, *La redoutée*, c'est pas pire comme marque" ou encore "En revanche, les fringues *Monoprice*, ça ne tient pas".

Les accès de culpabilité rondement rejetés : "Quand même celui-là, je pourrais faire un effort pour le repasser... mais quel simple bout de coton pour vouloir me renvoyer derrière mon fer, j'ai dit que j'étais une femme du XXIe siècle, oui ou non ? Et puis je suis déjà victime de la mode, je ne vais pas, en plus, être victime des plis ! Que trépasse si je repasse !"

Et les constats plus basiques "Moi qui pensais porter beaucoup de noir, il y a quand même une majorité de blanc dans mes affaires."

Vous tirez ainsi tout un tas de constatations du pliage de linge, qui sont autant qu'une séance de méditation, mais au terme duquel vos penderies et vos idées seront bien mieux rangées qu'après quelques hoooooooommm poussifs.
Vous serez ainsi armée pour affronter la rentrée, les tentatives précoces de votre fille (vous aviez eu du mal à vous remettre du "Maman, ta robe, elle est trop belle !... Je pourrai l'avoir quand tu seras morte ?, cette fois, vous serez bien préparée, de même, vous saurez couper l'herbe sous le pieds aux personnes qui jettent ostensiblement des coups d'oeil à vos plis encore frais.

En sommes, étendez, pliez, vos aurez fait le plus gros du boulot.



septembre 03, 2010

Pourquoi il pourrait ne pas être question ici de la rentrée

La rentrée je fais avec.
Nous cohabitons toutes les deux depuis maintenant 33 ans et ça se passe plutôt bien.

Non pas que je ne l'aime pas, non (à part son parfum de plastique neuf qui me heurte les sens après des semaines de verdure et d'embruns, j'avoue).

Mais avouez quand même:
entre la rentrée des classes, la rentrée du gouvernement et la rentrée littéraire, on en prend jusqu'en novembre, jusqu'à la nausée, et au point de se demander s'il y a vraiment une vie après la rentrée ?!

On enchaîne ensuite directement sur Halloween (vite fait, le folklore) et on atterrit direct sur Noël.
A croire que les gens sont perdus sans repères forts pour scander leur année, et alors même que le vide est par excellence source de bien être, tout le monde sait ça.

La rentrée des classes...

Des heures passées, hagards, enfermés sous la lumière des néons à chercher les fournitures nécessaires à l'apprentissage de nos enfants, en priant intérieurement que cela les aide à travailler correctement et à s'appliquer un peu.

Les heures passées à baptiser les mêmes fournitures, quand on se félicite d'avoir choisi des prénoms à deux consonnes et de n'en avoir que deux et pas huit (comment procèdent les mères de huit enfants ?????)

Le Jour Redouté finalement, quand les mômes endossent leurs cartables, le sourire aux lèvres et la paupière encore gonflée, inconscients encore du processus infernal dans lequel ils vont pénétrer, puis réalisant avec effroi, arrivés devant la grille et debout sur les freins, ils s'écrient alors :
au choix cette année :
"Monpapamamamamanàmoiiii !!!"
"Je ne PEUX PAS Y ALLER EN ESPADRILLES !"

Bref.
L'un n'est pas assez expérimenté pour savoir que la maîtresse fera son boulot de remplaçante de monpapamamamanàmoi très vite et très bien (et qu'elle aura plus d'un tour dans son sac pour l'occuper toute la journée. Elle.)

L'autre, trop jeune encore pour comprendre que les espadrilles sont un talisman pour lutter contre l'odeur de plastique beaucoup trop prégnante et maintenir les pieds, à défaut de l'esprit, encore un peu en vacances...


Moi, les jours de rentrée, je n'allume pas la radio, je ne regarde pas les infos, je fais comme si de rien n'était et s'il n'y avait pas les enfants, je pense même que ce jour-là, je partirai en vacances, loin.