juin 27, 2007

Entre les murs

Entre les murs - François Begaudeau (2007)

Une petite incursion dans un collège du 19e arrondissement, par le biais d'un professeur de français, prof principal d'une classe de troisième.
Le livre couvre l'année scolaire, mais sans autres repères chronologiques que les descriptions météo des jours de rentrée.
Quelques échanges en salle des profs, quelques échanges en classe avec les élèves. On passe d'un cours à l'autre, d'un élève à l'autre de morceaux choisis en épisodes quotidiens.
L'écriture souvent imagée rend parfaitement le ton et l'atmosphère des classes.
Et un auteur ironique à souhait, le tout sur un rythme léger. ça se lit tout seul, ça rappelle le collège (en tout cas, ça m'a rappelé le mien ;o)
A lire en cette veille de vacances pour se rappeler que certains d'entre nous ne les ont pas quittés, ces murs.

juin 21, 2007

Extrait : La fin de Satan

Le soleil était là qui mourait dans l'abîme

(Et nox facta est, VIII)

Le soleil était là qui mourait dans l'abîme.

L'astre, au fond du brouillard, sans air qui le ranime,
Se refroidissait, morne et lentement détruit.
On voyait sa rondeur sinistre dans la nuit ;
Et l'on voyait décroître, en ce silence sombre,
Ses ulcères de feu sous une lèpre d'ombre.
Charbon d'un monde éteint ! flambeau soufflé par Dieu !
Ses crevasses montraient encore un peu de feu.
Comme si par les trous du crâne on eût vu l'âme.
Au centre palpitait et rampait une flamme
Qui par instants léchait les bords extérieurs,
Et de chaque cratère il sortait des lueurs
Qui frissonnaient ainsi que de flamboyants glaives,
Et s'évanouissaient sans bruit comme des rêves.
L'astre était presque noir. L'archange était si las
Qu'il n'avait plus de voix et plus de souffle, hélas !
Et l'astre agonisait sous ses regards farouches.
Il mourait, il luttait. Avec ses sombres bouches
Dans l'obscurité froide il lançait par moments
Des flots ardents, des blocs rougis, des monts fumants,
Des rocs tout écumants de sa clarté première ;
Comme si ce géant de vie et de lumière,
Englouti par la brume où tout s'évanouit,
N'eût pas voulu mourir sans insulter la nuit
Et sans cracher sa lave à la face de l'ombre.
Autour de lui le temps et l'espace et le nombre
Et la forme et le bruit expiraient, en créant
L'unité formidable et noire du néant.
Le spectre Rien levait sa tête hors du gouffre.

Soudain, du coeur de l'astre, un âpre jet de soufre,
Pareil à la clameur du mourant éperdu,
Sortit, brusque, éclatant, splendide, inattendu,
Et, découpant au loin mille formes funèbres,
Énorme, illumina, jusqu'au fond des ténèbres,
Les porches monstrueux de l'infini profond.
Les angles que la nuit et l'immensité font
Apparurent. Satan, égaré, sans haleine,
La prunelle éblouie et de cet éclat pleine,
Battit de l'aile, ouvrit les mains, puis tressaillit
Et cria : - Désespoir ! le voilà qui pâlit ! -

Et l'archange comprit, pareil au mât qui sombre,
Qu'il était le noyé du déluge de l'ombre ;
Il reploya son aile aux ongles de granit
Et se tordit les bras. - Et l'astre s'éteignit.


Victor HUGO (1802-1885)

juin 19, 2007

Couchée !

Que le titre ne vous trompe pas, ceci n'a rien à voir avec mon message précédant.
Quoique.
J-60, hier, visite du 7e mois. La gentille docteure aux lunettes rouges me dit dans un sourire "Je crois que vous n'allez plus trop pouvoir sortir..."
Et la patiente lonesome neurone que je suis, après un petit temps :
"Vous voulez dire... sortir ? Dehors ?"
"Oui, sortir et prendre la voiture etc." poursuit le sourire.

Dire que je ne m'y attendais pas serait mentir. 35 contractions samedi, dont cinq au réveil sans même avoir eu le temps de poser un pied par terre, il aurait fallu que je sois un peu naïve de croire qu'elle allait me laisser continuer à courir les champs telle un garenne...

Donc bref, après un petit trou d'air, une décompression en quelque sorte, pendant laquelle j'embrasse d'un seul coup tout ce que je ne pourrai probablement pas faire avant l'arrivée du bébé, j'envisage tout ce que cette situation signifie de repos, de débranchage et d'irresponsabilité dont il faut parfois savoir profiter.

La seule chose c'est que je ne peux pas débrancher ma fille de 4 ans, qui elle a une forme d'enfer et commence à trouver le temps de "Maman a mal au ventre, elle ne peut pas faire grand chose" beaucoup trop long.

Je souhaite continuer à aller la chercher à l'école. Il reste deux semaines.

Bonne-Maman arrive la semaine prochaine. C'est bien. Elle va me permettre de souffler, à mon homme aussi. J'appréhende un peu quand même. Je n'imagine pas comment vont se passer les journées, moi allongée. On verra bien.

En revanche, j'ai une petite faveur à lui demander... Si elle ne nous demandait pas à chaque conversation téléphonique quel est le sexe du bébé, ce serait idéal.
On a probablement été trop honnètes en disant que nous le connaissions, et beaucoup de gens ne comprennent pas que nous ne souhaitons pas le dire. Ce n'est pas que nous jouons aux cachotiers, mais pour le moment nous ne sommes tout simplement pas prêts à le dire. Je suis peut-être une angoissée de la vie, mais je n'arrive pas à en parler comme si tout allait bien, presque comme s'il était déjà là.
Et puis souvent, une fois que vous avez donné le sexe, les gens poursuivent sur la lancée en demandant le prénom.
J'ai des amis qui ont ainsi changé leur fusil d'épaule, en réactions aux commentaires des uns et des autres sur le prénom envisagé pour l'enfant.
A mon sens, s'ils l'ont fait c'est qu'ils n'étaient peut-être pas si sûrs de ce prénom. Mais quoiqu'il en soit, et vu les réflexions que se permettent les gens (de la famille ou autre) quand l'enfant est né, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils se seraient permis de dire avant la naissance !

Bref, me voici donc consignée dans mon lit.
Concrètement, je dois tenir jusqu'à la mi-juillet. Et il commence à faire quand même chaud, je crains que mon ordi fasse une combustion spontané. Ce serait moyen.

Mais, dans mon isolement, j'ai de la chance, figurez-vous ! France 3 rediffuse des épisodes de Magnum ! N'est-ce pas un signe ?

Extrait :
Higgins : "Magnum, qu'est-ce que vous avez fait ? Il y a un avion dans la piscine d'eau de mer de Monsieur Robin Masters."
Ah... le voir courir en short court sur la plage de Robin Masters... Cela ne m'aurait pas été donné si je n'avais pas été arrêtée. Ben oui, puisque mon congé pathologique ne commence que samedi. Moi qui souhaitait pas plus tard que la semaine dernière revoir des épisodes... Quel bol quand même !


juin 18, 2007

Les mots que j'aime - 2 sur... : MOUFTER

moufter ou moufeter
(verbe intransitif)
[familier] Protester.

Un bien joli petit mot qui sonne tout doux. Des assonances avec les mots "mouflet" et "mouflon" qui peuvent expliquer le côté un peu enfantin que je met derrière. On imagine un chien à grosses bajoues, couché la tête posée entre les pattes et qui lâche un "mouf" discret et désabusé. Moufter pour moi, c'est ça.

juin 15, 2007

Les mots que j'aime - 1 sur... : SOTTISE

SOTTISE

déf. : Défaut de bon sens, de jugement, d'esprit.• Action, parole sotte.• Injure.

Un mot qui résonne chez moi dans la bouche de ma grand-mère. Dont je trouve la désuétude charmante. La sottise me semble moins péjorative que la bétise. Ces deux mots ont pourtant des définitions très proches, mais il me semble qu'aujourdh'ui la bétise représente plus facilement l'acte de faire une bétise que la bétise humaine. Quoique. Ce n'est pas si simple, qu'en pensez-vous ?
On parle de la bétise d'un enfant pour un acte, mais de la bétise d'un adulte comme d'un état de bétise intellectuelle, non ?

D'après moi encore une fois, dire de quelqu'un qu'il est sot est moins négatif que de dire qu'il est bète.
Un sot c'est mignon. C'est l'idiot du village, le ravi de la crèche, le simplet.

D'ailleurs ça me fait penser à ce mot "sot-l'y-laisse". Vous connaissez, j'en suis sûre, cette petite partie charnue du poulet, délicieuse, que certains découpeurs du dimanche n'hésitent pas à manger en douce dans la cuisine, comme en récompense de leur effort... Un article trouvé dans Wikipédia soulève une confusion sur l'emplacement exact de ces morceaux : ici
Ce qu'on trouve sur wikipédia...

juin 06, 2007

Ce dont je reve...

Je rêve de

voyager :
découvrir l'Islande, l'Irlande, l'Ecosse, la Suède et le Danemark, l'Île de Pâques, les chutes d'iguazu, Ushuaïa, l'Australie, les États-Unis...








Je rêve de

terminer le livre que j'ai commencé


Je rêve de

trouver un job qui me corresponde mieux que le mien actuellement


Je rêve de

me libérer de ce besoin de reconnaissance qui pourrit tout


Je rêve de

me coucher le soir en étant fière de ce que j'ai accompli dans la journée


Je rêve de

concrétiser tout cela... ;-)


Et maintenant que j'ai fait une jolie liste, je n'ai plus qu'à...