juillet 22, 2009

L’envie en vie

Des fois, j’aimerais que quelqu’un me rassure, en me disant de quoi demain sera fait. A quoi m’attendre, sur qui compter, comment m’y prendre.

Des fois, j’aimerais que quelqu’un me dise de persévérer, que je vais y arriver, que je serai éditée, et que je pourrai écrire à l’envie.

Des fois j’aimerais que quelqu’un me dise d’aller plutôt vers telle ou telle voix, qui me correspond plus (les nouvelles, plus que les contes pour enfants, les dialogues, plus que les histoires rimées... ou le contraire).Même si je continuerai à écrire un peu tout parce que c'est comme ça que ça me plaît.

Mais ce quelqu’un, complètement fantasmatique, n’existe pas. Sauf si j’écoute mon instinct. Et mon envie.

J’ai une très grosse envie, justement, d’écouter mes envies, de persévérer, et d’avancer. Même si là où je vais, c’est encore un peu flou.

Ce que c’est d’être myope.

juillet 20, 2009

J'adore l'ennui

Êtes-vous cap de vous faire une journée "normale" sans Internet ?

Comment ça, pourquoi faire ?
Pour voir, quoi.

Vous allez me répondre qu'une journée "normale", pour vous, est précisément une journée AVEC Internet.

Je reformule : êtes-vous cap de passer une journée, normale ou non, donc, sans vous connecter une seule fois à Internet (que ce soit par le biais de votre ordinateur ou de votre téléphone) ?

Pour la première fois, je vais partir sur mon île avec mon téléphone qui me permet de consulter mes mails, et je me demande "vais-je débrancher ?".
En temps normal, je dirais que non, je ne débranche pas vraiment. Je suis trop curieuse, en fait.
Mais je crois que j'ai envie de vivre une expérience forte. Même si je ne me sens pas très cap...
Comment ?
Oui, je dois reconnaître que je mets de l'aventure où je peux, en ce moment ma vie est un tantinet plan plan.
Que voulez-vous, life is maybe a stage, mais ce n'est pas non plus Hamlet tous les jours, voyez...

J'envisage également de me faire La recherche du temps perdu l'intégrale. Et pas parce que j'ai peur de m'ennuyer. Je ne m'ennuie jamais.
Même quand je suis au bureau en plein été alors que tout le monde se bronze la couenne au soleil.
J'adôôôre m'ennuyer, ce qui ne m'arrive pas assez. D'où cette lecture fort à propos.

Vous l'aurez compris, je vais bientôt joindre ma couenne à celle de toutes ces gentilles personnes qui vous ont laissé leur place dans le métro le matin. Du moins à quelques unes d'entre elles, s'agirait pas non plus de se retrouver sur la plage aux heures de pointe.

PS. : Ah oui, et parce que j'ai définitivement laissé de côté tous mes scrupules intellectuels, pour vivre à fond chaque aventure qui se présente, je me suis inscrite aux Harlequinades 2009, dont la vocation est de lire la société à travers l'Harlequin, ce qui ne laisse pas de m'interpeller.
Je vais donc lire mon premier Harlequin (tout arrive), et vous en parler, vous imaginez bien.
C'est vraiment une semaine spéciale, non ?

juillet 18, 2009

Tout effacer et tout reprendre

Attention, ceci est un message à usage personnel, sur ma vie, mon blog, et toutes les questions inutiles que je me pose à son propos.

Parfois, il me prend l'envie de tout effacer, et de tout recommencer au propre.
Quand je vois ma fille barrer sauvagement un dessin parce qu'elle a écrit de travers, ou parce qu'elle a raté un bout de pétale, ça me fend le cœur.
De la même manière, quand je me surprends à imaginer que je pourrais supprimer ce blog et en ouvrir un nouveau, tout beau, réfléchi, avec un vrai angle (la littérature, ou l'écriture, ou... ma vie...), je suis plutôt enthousiaste, mais rapidement je suis déjà nostalgique d'une fin éventuelle de ce blog-ci. Je suis très nostalgique, je vous l'ai peut-être déjà dit.

Parce que je l'ai ouvert sur un coup de tête, et que je l'alimente de la même manière, un peu tous azimuts.

Parce qu'il est brouillon, mais je suis comme ça.
(C'est terrible, j'aimerais vous dire que je suis structurée comme ci comme ça, mais non, j'écris sur une idée qui passe par là, je publie parce que j'ai envie de partager ça.)

Parce qu'il est irrégulier, mais je suis comme ça.

Parce qu'il est superficiel. Je suis superficielle.
(J'aurais dû intituler ce message "Toutes ces vérités que vous auriez préféré que je taise pour conserver l'image d'icône parfaite que vous avez certainement de moi", mais je ne voulais pas d'un titre trop racoleur).
Mon blog a tous les défauts du monde, mais j'y tiens.
La seule vraie raison que j'ai trouvé pour ne plus écrire dans ce blog, serait que je pourrais passer plus de temps à écrire "pour de vrai".

Quand j'écris ici, et que je vous parle, je sais que je ne serai pas lue par beaucoup, et je trouve toujours ça un peu pathétique les gens qui parlent dans le vide.
Quand un ami m'appelle, et que je ne me suis pas préoccupée de savoir comment il allait depuis des mois, et que finalement, ben ça va pas, je pense immédiatement que c'est très bizarre, finalement, d'aller voir souvent sur les blogs des gens comment ça se passe, et de ne pas faire la même chose pour les personnes que l'on connaît vraiment.
Mais les blogs, ça mouille moins que la vraie vie. Je crois que des fois, j'en ai soupé d'être mouillée, alors je viens sécher derrière mon écran.

Alors il est possible qu'un jour je délaisse ce blogounet, vous saurez que c'est parce que je me suis mise à l'écriture pour de vrai.
Il est aussi possible que je reprenne des vraies critiques, longues et argumentées, alors vous saurez que je suis au chômage ^^ !
La vérité c'est que mon blog et moi, c'est "ni avec toi, ni sans toi".
Quant à vous, j'ai besoin de savoir que vous êtes là, de temps en temps.
Tout ceci est très bizarre, non ?

juillet 14, 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates


Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, éditions Nil,
avril 2009.

Londres, 1946 - Juliet, écrivain, cherche un sujet de roman qui lui permettrait de sortir des chroniques humoristiques qu'elle avait l'habitude d'écrire pour un quotidien. Elle reçoit un jour une lettre d'un habitant de Guernesey, qui a hérité d'un livre lui ayant appartenu. Une correspondance s'installe entre Juliet et plusieurs habitants de l'île, à travers laquelle ils se racontent, eux, mais aussi l'île sous l'occupation.

J'ai trouvé très agréable cette lecture qui, au fil des lettres, nous conduit d'un personnage à l'autre au cœur de Guernesay, au cœur de l'occupation, et dépeint toute une galerie de personnages aux caractères globalement enjoués, distrayants et touchants.
Le ton, le traitement épistolaire, et le personnage de Juliet, très attachant en femme écrivain trentenaire célibataire, m'a rappelé celui de 84, Charring Crossroad.
J'aime renouer avec des expressions désuètes, et ce ton ironique l'air de ne pas y touche ne cesse de me divertir.
On y lit également une présentation de l'occupation, où les allemands ne se contentent pas d'être l'ennemi impitoyable mais peuvent aussi faire preuve d'humanité, ça change ; ainsi que le réveil d'un peuple qui recommence à se réjouir timidement au terme d'une guerre qui les laisse dépossédés de beaucoup de matériel, mais d'assez peu de leurs richesses intérieures.
Au cœur de ces lettres, un roman voit le jour, un personnage est évoqué, différemment, et des amours en tous genres se nouent.
Un joli roman, distrayant, touchant, cocasse parfois, que je vous encourage à lire.

juillet 10, 2009

La nostalgie des souvenirs

ça y est. J'ai reçu il y a deux jours le courrier des domaines qui va nous permettre de vendre la maison de Bretagne. Maison de vacances de notre enfance.

C'est un soulagement, bien sûr.
Cela fera quatre ans qu'elle n'est plus habitée et marine dans son jus. Nous n'avons pas les moyens de la racheter, surtout pour payer 55% de sa valeur en plus aux impôts...
Soulagement parce qu'elle est dans un état d'abandon depuis des années.

Déchirement terrible en même temps.

Le deuil des lieux de notre enfance est long, particulièrement quand les éléments matériels le font durer plus qu'il ne faudrait.

J'y suis attaché, à cet endroit. Mais de ces attachements qui nous retiennent à des choses qui n'existent plus. Je suis attachée à mes souvenirs.

Mon frère et moi y étions seuls avec notre grand-mère, les mois de juillet.
Nous prenions le train à la gare Montparnasse. Il était omnibus, mettait des heures. Nous passions par Laval, entre autres gares (lecture de droite à gauche et de gauche à droite), arrivions à Quimper, prenions un taxi.
Peu avant d'arriver enfin, nous retrouvions tous les symboles : la plage, immense et magnifique, le petit pont sur la mer, les rochers de granit énormes, les arbres poussés courbés à cause du vent, la maison de Suzanne, qui tenait autrefois un bar et nous offrait toujours des sucettes, la maison du docteur avec la grande ancre dans le jardin.
Et puis la maison. Inventaire. Nos arbres ont grandi, nos journaux sont toujours là. Le vieux lit en fer blanc est toujours caché derrière la maison. Le poteau en bois sert toujours de banc. Les voisins, le petit raccourci, la haie de troènes. Des milliers d'odeurs se bousculent, que je ne peux pas partager avec vous. Richesse immense de la mémoire olfactive qui m'envoie les parfums à mesure que remontent mes souvenirs.
Et les journées ! Nous faisions nos devoirs de vacances le matin, dans la cuisine, en écoutant son 33 tours d'Yves Duteil (si ça c'est pas de la torture !).
Je me rappelle très bien que ma grand-mère m'avait appris l'heure au cours d'une de ces séances studieuses. Ensuite nous allions acheter les espadrilles ("une taille en dessous, ça se détend beaucoup" : et on me demande pourquoi aujourd'hui j'exècre les espadrilles???), puis plus tard, des tongs, qui ruinent les pieds quand on fait du vélo.
Nous déjeunions, siestions, puis nous rendions à la plage, mais devions attendre pour ne pas risquer l'hydrocution.
C'est pas folichon, ce programme. Et les heures passées à bouquiner les Aggie, les pieds Nicklés et la comtesse de Ségur dans le jardin, ou les heures passées à organiser un énorme rocher dont nous connaissions les moindres trous et les moindres niches ("Ici le salon, ici la cuisine, là, le garage, avec la voiture). Les promenades, montée au phare, immense, un des plus grands, pélerinage au rocher du préfet, à la chapelle, ses vitraux... Sans compter la trottinette géante, les explorations dans la crèche, et la chasses aux fourmis, armée d'un pistolet de produit pour les vitres.
Vraiment.
Des journées peuplées de vide, de lenteur, et d'ennui, qui me laissent malgré tout nostalgique même si j'avoue que le bilan de nos activités me laisse perplexe, et me pousse à conclure qu'en effet, l'ennui n'est pas une mauvaise chose.

Aujourd'hui nous avons pris nos quartier dans un autre coin de la Bretagne, et j'espère que mes enfants auront eux aussi cet attachement qui me fait revandiquer mon nom, même si je ne suis pas une vraie de là-bas. J'espère qu'eux aussi auront ce goût pour le vent, la mer, et les promenades pieds nus sur les tapis d'herbe grasse des côtes.

Mon père nous racontait souvent comment mon grand-père avait acheté cette maison à la bougie. Ma grand-mère, surtout. Avant que la troisième bougie ne s'éteigne, elle a mis un grand coup de coude dans ses côtes pour le réveiller car il dormait. ça me semble incroyable d'ailleurs de dormir pendant une vente à la bougie.
Nous allons la vendre. A la bougie peut-être ?
J'espère qu'elle aura la chance de tomber sur un propriétaire qui aura à coeur d'en prendre soin, et qui en profitera bien.

juillet 09, 2009

Les bons moments qui durent

Selon cette article du Monde, des chercheurs auraient découvert une propriété inattendue à un médicament prescrit en cas de greffe, celle de prolonger l'espérance de vie d'une souris de 14%.

De là à titrer "Vivre plus longtemps grâce à une pilule ?", il n'y a qu'un pas, que Le Monde s'empresse de franchir en se prémunissant cependant d'un point d'interrogation.
Et c'est très bien, parce que vous me connaissez, j'adore les titres tape à l'œil.

Et là, j'ai envie de dire "Vivre plus vieux, brrrr... mais pour quoi faire exactement ?"

Pour être grabataires plus longtemps ?
Pour être à la charge de nos enfants plus longtemps ?
Pour se payer des Alzeihmer plus longtemps ?
Chouette alors, on va bien se marrer.
On va creuser le trou de la Sécu (il n'existerait pas une petite pilule pour le combler, ce déficit ?), l'entretien des vieux va devenir un vrai job lucratif, et on sera tous à la charge de nos descendances respectives.
ça promet de chouettes parties de Bingo, le soir, au son des respirateurs.

Pour quoi faire, vivre plus vieux ?

Moi je veux bien, les progrès de la science, et ça a un côté assez enthousiasmant de repousser les limites. Et vivre plus longtemps, finalement, je me laisserais bien tenter, moi. Si on me promet que le cancer, la sénilité, Alzeihmer et consorts seront traitables, que je pourrai m'assumer seule pour ne pas peser sur mes enfants, et que nous aurons oeuvré pour sauver la terre.

Parce que si c'est pour vivre plus longtemps malade, sans retraite et sur une planète qui nous lâche (de notre faute, en plus, bravo), là, je ne suis pas sûre.

Aujourd'hui il fait gris. Quand il fait gris, je suis pessimiste.

juillet 08, 2009

La patience n'est pas ma vertu principale

Comment lutter contre l'ambiance générale, qui est, il faut bien l'avouer, à la farniente et au ralentissement neuronal ?

Pourquoi, me demanderez-vous, souhaiterais-je y résister ? Quelle drôle d'idée, c'est tellement plus agréable de se laisser mener par ses envies, de terrasse, de sieste, d'une séance de cinéma ou de plage, soyons fous.

Hé bien... peut-être parce que mes clients, ces êtres dénués de cœur, m'obligent à continuer de travailler, alors même qu'autour de moi, tout n'est que paresse, mollesse et amusement futile.

Comment faire revenir mon esprit dans le droit chemin ?
J'ai beau faire tourner en boucle ce mantra dans mon esprit : "ne pas rêvasser, ne pas rêvasser, ne pas rêvasser", et paf! Je me surprends à rêvasser.

Je bavasse, je surfe, et ça ne fait pas avancer mes affaires, tout ça.
Devrais-je enfiler une paire d'œillères mentales ?
A quoi ça pourrait bien ressembler, d'ailleurs ?...


je vous raconte ça, mais vous vous doutez bien que tout ceci n'est que fiction.
Je suis bien sûr une salariée exemplaire, à qui ne viendrait jamais à l'idée de se connecter sur Internet pour voir d'autre sites que ceux de ses clients bien aimés.

Il n'en reste pas moins que lorsque je me rends à mon travail, petite fourmi besogneuse, et que je croise tous ces gens en short et autres tongs, munis d'une valise à roulettes qui crie la liberté et les grands espaces, mon cœur se serre.

Je voudrais être en vacances, moua zaussi !