juin 22, 2009

Comment tu lis ?

1# Plutôt corne ou marque-page ?

Marque-page. Des jolis, qui restent sur mon bureau, et des pratiques pas beaux qui marquent mes pages...

Je n’ai jamais été capable de corner un livre.


2# As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

Quelle drôle de question ! Tout le monde sait que je ne lis pas !


3# Lis-tu dans ton bain ?

Oui, des magazines ! J’ai trop peur de faire tomber mon livre. D’ailleurs, une très bonne amie m’a offert il y a quelques mois pour mon anniversaire un livre de poche qu’elle avait lu et fait tomber dans son bain !

Il est complètement gondolé, gonflé. C’est en quelques sortes un livre personnalisé… Au début je me suis dit « Elle est gonflée ». En fait, c’est ça. Elle est gonflée, c’est tout elle, c’est pourquoi je l’adore.


4# As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

Aujourd’hui vous voulez dire ?!

Oui, j’y ai pensé, j’y pense encore et toujours, et je n’ai pas fini d’y penser !


5# Que penses-tu des séries à plusieurs tomes ?

Je dis oui ! J’en pense que si la cohérence et le rythme sont là, j’adore les séries. En revanche, c’est certainement un travail de titan qui ne cesse de m’impressionner.


6# As-tu un livre culte ?

J’ai des livres cultes par période. J’ai eu ma période Le monde selon Garp-culte, puis Cent ans de solitude-culte. En ce moment je sors de ma période L’ombre du vent-culte pour vivre à fond ma période Tobie Lolness-culte !


7# Aimes-tu relire ?

Parfois. Ado j’ai relu trois fois Bonjour tristesse en quatre ans je pense.

Des fois j’ai besoin de comprendre ou de me remémorer ce qui m’a plu. D’autres fois, je teste, pour voir si le livre tient le choc dans le temps… Mais globalement, il y a trop de livres qui m’appellent pour que je relise ceux déjà lus.


8# Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?

Ne pas. Je préfère que ces êtres qui ont réussi, eux, à accomplir cet acte de bravoure qu’est l’écriture d’un livre, ne soient pas trop de chair ;o)

En vrai j'aime écouter leur interview, découvrir comment ils écrivent.


9# Aimes-tu parler de tes lectures ?

J’adore essayer de « contaminer » les gens du plaisir que j’ai eu à lire un livre, oui, j’avoue.


10# Comment choisis-tu tes livres ?

Dans les blogs, principalement, dans Le Monde des livres parfois, et en ouvrant au hasard, pour goûter l’atmosphère. Surtout, j’évite les 4e de couvertures. On compte sur les doigts de la main celles qui valent le coup d’être lues. C’est un métier…


11# Une lecture inavouable ?

Et si c’était vrai ? Du M. Levy… Complètement inavouable, isn’t it ? La curiosité, je vous dit !


12# Des endroits préférés pour lire ?

Dans l’ordre de préférence : dans mon lit, au chaud. Dans un hamac, au frais. Dans le train, pour l’isolement, et en voiture parce que des fois, la lecture n’attend pas.


13# Un livre idéal pour toi serait ?

Idéal… un livre qui, quand je l’ouvre, me donnerait des pistes pour comprendre le monde autour de moi… Tous en somme !


14# Lire par dessus l’épaule ?

Je suis toujours tentée de le faire, mais je ne supporte pas qu’on me le fasse !


15# Télé, jeux vidéos ou livre ?

Je n’ai définitivement pas la télé, les jeux vidéos me laissent de marbre, donc livre ! Trois fois livre !


16# Lire et manger ?

Oui, mais surtout pas en même temps, je trouve ça trop triste.


17# Lecture en musique, en silence, peu importe ?

En silence, surtout. Ou alors avec juste le chant des oiseaux dehors, j’adore.

Mais je connais des gens qui me parlent quand je lis ! Par pitié, ne faites pas ça !!!


18# Lire un livre électronique ?

Froid ! beurk… Et puis on passe déjà trop de temps sur des écrans.


19# Livres empruntés ou livres achetés ?

Plutôt achetés, je suis mal à l’aise avec les livres empruntés, j’ai constamment peur de les abîmer. Et comme je suis très matérialiste, j’aime l’idée de les avoir toujours à portée de main pour en relire un passage, renouer avec leur atmosphère.


20# Quel est le livre que tu lis actuellement et quel sera le prochain ?

Je viens de finir Tobie Lolness, dont j’ai adoré et donc dévoré les deux tomes, même si j’ai essayé de faire durer un peu le plaisir sur la fin.

J’aime bien prendre un peu de temps avant de replonger dans autre chose.

Et je ne sais jamais à l’avance ce que je vais lire. Ça dépend de mon envie au moment où j’en choisis un nouveau dans ma PAL.


21# As-tu déjà abandonné la lecture d’un livre ?

Oui, mais alors, ça me coûte ! Dans ces cas-là, je subis un mélange douçâtre de sentiment d’échec et de curiosité inassouvie. C’est pour cela que j’abandonne rarement des livres en cours de route. J’ai besoin d’en avoir le cœur net avant de pouvoir dire pourquoi je n’ai pas accroché.


22# Tu taggues qui ?

Euh… qui ne l’a pas déjà eu ?!

juin 17, 2009

Les gens ne quittent pas l'Afghanistan pour venir se doucher à Calais

Les amis l'heure est grave.
Les réfugiés à Calais vivent moins bien que la plupart des chiens de nos foyers français, et ce n'est pas peu dire.
Je viens de lire cet article dans Libération, sur la situation sanitaire pitoyable des 500 personnes en attente d'une vie meilleure.
Évidemment ils ne devraient pas être là, évidemment ce camp ne devrait pas durer, et une femme enceinte n'aurait jamais dû, elle non plus, se trouver là. Mais ils sont là.
Samedi soir, un jeune homme de 20 ans s'est noyé en se lavant, tant bien que mal, dans des endroits qui ne sont pas prévus pour.
Et la mairie de Calais refuse le permis de construire des douches au Secours Catholique, enfin, refuse... accepte, mais à 14km de là, c'est tellement plus pratique.
Eh bien voici donc un bel exemple de non-prise de nos responsabilités.
C'est vrai que c'est drôlement plus facile de faire comme si ils n'existaient pas.
Les gens du gouvernement et moi, on a pas le même problème de conscience, manifestement.
Et encore moins le même respect de l'homme. Et de la vie.

Nota: le titre est la phrase de conclusion de l'article de Libération, que je vous invite vraiment à aller lire. Et qui aurait mieux à faire hors des pages de l'édition régionale.


juin 11, 2009

Tobie Lolness

Tobie Lolness, écrit par Timothée de Fombelle, illustré par François Place, éditions Gallimard, 2006.
1er tome : la vie suspendue.

Tobie Lolness mesure 1 millimètre et demi et vit dans un arbre. Il fuit. Mais pas seulement.

Voici un roman pour enfants autour duquel j'ai tourné pas moins de trois ans !
Je doutais de mon goût pour les aventures d'un lutin, foin de cela, c'est un petit garçon.
Il me semblait trop épais, mais il se dévore.
Je redoutais son succès et ma jalousie légendaire envers les auteurs doués. J'avais raison.

Ce roman d'aventures est écrit dans une langue poétique simple et extrêmement efficace. La construction de l'histoire est élaborée juste ce qui est nécessaire pour donner du rythme et ménager un suspens tout à fait raisonnable.
Il y a de l'humour, de l'humour comme j'aime, un peu d' l'amour, et une peinture assez juste de notre société moderne, le tout dans des proportions ni trop ni trop peu.
Quant au monde dans lequel évolue Tobie, peuplé d'insectes et autres larves, l'auteur s'en amuse, en joue avec brio, et imagine une société complète.

Les illustrations de François Place me laissent perplexes car elles représentent les choses différemment de ce que je les imaginais, mais pourquoi pas.

Comment vous dire ? J'adore ce livre, j'aurais adoré l'écrire, je suis donc effrontément jalouse de son auteur ! C'est moche, je sais.

Le second tome : les yeux d'Elisha, a paru en 2007.
Les deux tomes sont réunis en un seul volume, mais il n'existe pas à ma connaissance d'édition poche.

Les avis de Clarabel, Florinette, Yueyin, entre autres... !

juin 06, 2009

L'amour est à la lettre A

L'amour est à la lettre A, de Paola Calvetti, paru aux Presses de la Cité. Traduction de Françoise Brun.

L'histoire est fort simple: Emma, 50 ans, choisit de donner un tournant radical à sa carrière en quittant son job harassant de traductrice over the world, pour ouvrir une librairie entièrement consacrée à l'amour au coeur de Milan.
Elle trouve rapidment un post-it sur un des livres: Federico, son amour de jeunesse, est de retour, leur histoire peut reprendre comme au bon vieux temps.

S'ensuit une correspondance dans la durée, sur environ quatre ans, durant laquelle la relation amoureuse évolue peu, entrecoupés de récits de la narratrice où nous la suivons dans sa librairie à laquelle tout sourit. Emma et Federico ne se téléphonent pas, ni ne s'envoient d'e-mail, Emma étant absolument réfractaire aux nouvelles technologies (un peu excessif à mon goût mais passons), et une fois par an, ils se retrouvent à Belle-Ile pour quelque jours.

Plusieurs choses m'ont plu dans cette lecture.
D'abord de très bonnes idées quant à la librairie : quand on aime les librairies, c'est fantasmatique de découvrir Rêves&Sortilèges : l'élaboration des vitrines, véritables mises en scène, les intitulés des rayons, l'ambiance etc.
L'atmosphère : la vie milanaise et les petits commerces qui donne envie de se fondre dans la vie quotidienne des italiens et dans ce cercle d'amateurs de littératures qui deviennent tous amis au point de former à la fin une grande famille.

Quelques bémols :
La trame est un peu faible.
J'ai trouvé que les deux protagonistes n'étaient pas assez attachants, les personnages secondaires sont presque plus touchant.
Et les lettres "d'amour" ne m'ont ni convaincue ni touchée. Emma et Federico semblent d'entrée de jeu se remettre sur des rails et entrer dans une relation routinière où les sentiments ne viennent pas jouer les perturbateurs. Tout cela est un peu lisse.

En revanche, trop c'est trop : la librairie devient un haut lieu médiatique, le "coin-café" du départ devient une auberge puis reçoit carrément des entreprises, Emma ouvre également un hôtel pour recevoir des auteurs, et vend dans sa librairie des bougies parfumées, des tasses et autres magnets. Pourquoi pas, ces idées sont sympa prises individuellement, mais l'accumulation nuit à la crédibilité.
Federico est architecte, travaille à New-York, et nous abreuve de notions d'architecture, l'aspect documentaire dessert le roman.

Et petite note personnelle, j'ai été scotchée car je ne m'attendais pas à lire les descriptions de Belle-Ile et de certains de ses habitants tels que j'ai pu les rencontrer.

L'auteur dit que dans cette histoire "Tout est vrai". C'est-à-dire ?
La réalité dépasse la fiction, c'est vrai, je le constate tous les jours.
Quand la fiction dépasse la réalité, ce n'est pas toujours crédible, c'est dommage.

Au demeurant, j'ai cependant passé un agréable moment.
Merci Fashion pour le prêt !

D'autres avis :
Cuné, Fashion, Wictoria.

Et le site de la librairie : www.librairierevesetsortileges.fr

juin 01, 2009

solidarité pour les salariés

Je bosse. Bon. Passons, ça arrive à des gens très bien, et je ne suis pas la seule.

Même si on l’a appris il y a 15 jours, ce qui n’est pas très fair play.

Passons(bis).

Ce matin, il y avait de la place dans le train, de l’air frais, un joli soleil, je positive en me disant que je vais pouvoir avancer un peu sans les appels de mes clients pour me perturber tout mon sens de la gestion des priorités.

Et puis en arrivant à l’agence, je découvre rapidement que mon boss, cette chère âme, n’est pas là.

J’apprends fortuitement qu’il a reçu des places pour Roland Garros.

Soudain... je me pose cette question que je prenais soin jusqu’à présent d’éluder : jusqu’à quel point est-ce que je me sens solidaire ?

Parce que je suis quelqu’un de conciliant. Pas quelqu’un de facile, mais de conciliant.

Alors la journée de solidarité, je veux bien, mais c’est pas un peu antithétique un boss qui demande à ses salariés de venir travailler un jour férié par solidarité, mais qui lui n’est pas solidaire de ses salariés et des personnes âgées ? (Tout ça, au passage, c’est de leur faute, hein !). On franchit une ligne, là, non ?

Je sens que l'agacement me gagne.


edit de 16h17 : on me dit à l'oreille "console-toi, quoiqu'il arrive, c'est lui qui paye, et d'autre part, le coca à Roland Garros doit être méga cher..." - oui. ça me console un peu...