septembre 28, 2011

Et si nous n’étions rien sans le sport ?


Assez parlé boulot, parlons sport. 

Bientôt un mois que j’ai repris.
Pas juste un étirement ou deux par-ci par-là, non, je suis retournée à mes cours d’aïkido, rappelez-vous, l’année dernière, après deux séances enchanteresses, j’avais eu la malchance de me casser le pied. Rideau sur le tatami pendant un an.

De retour cette année, je suis vraiment heureuse de voir que l’appel de cet art martial dont j'ignorais à peu près tout sauf l'existence avant septembre 2010 demeure inchangé, que les séances me laissent toujours détendue, étirée, remontée, et que l’ensemble de ma semaine en est rythmé. Deux séances, voir trois si un stage est proposé le we.

Comme ça fait des années que je ne faisais plus de sport régulièrement, je redécouvre le rapport du corps au mouvement.
Évident.
Comment la respiration évolue, comment le corps se réorganise, et surtout, comment l’esprit se vide à suivre le mouvement des muscles.




Et que dire du flegme... non ?
J'adore. 

C’est véritablement scotchant de constater que le « mens sana in corpore sano » est LE truc à savoir quand on ne sait plus comment gérer son stress, évidemment, mais aussi sa fatigue.

Je vais vous la faire, moi, l’apologie du sport, et je sais qu’elle est partagée, ma copine l’autre jour disait exactement la même chose :
- avant je m’arrachais du lit le matin, c’était une douleur, maintenant je me lève sans difficultés et j’ai une forme d’enfer.
- avant je stressais et je n’arrivais plus à contenir mes angoisses. Maintenant elles trouvent une place, je crois que je les évacue un peu mieux.
- avant j’avais le temps de me retourner les sang, maintenant j’ai le temps de m’échauffer, de me lancer, et de me laver du rythme quotidien qui use.
Je ressors de mes séances de sport en étant bien dans mon corps, mais sans même y penser.
Bluffant.
Bien sûr, je me demande parfois si je vais tenir le rythme ; mais je laisse venir.
Depuis aussi, je saoûle tout le monde avec l’aïkido, mais ça va passer !!!


Article non sponsorisé (!)


Et non, je n'ai pas choisi l'aïkido pour la tenue. (Pas que.)





septembre 24, 2011

Premières impressions d'une rédaction

ça cours, ça roule, ça vole...
dans une quiétude générale loin d'être représentative de la somme de travail à accomplir
les vagues de panique montent, retombent silencieusement en moi
le niveau de la mer reste haut
Imaginez un grand open space avec des tables en longueur alignant 5 ou 6 postes de chaque côté, séparées par des étagères pleines de magazines et de bouquins.
Je viens d'un tout autre univers, et je suis surprise d'observer la capacité des gens à travailler autant, aussi intensément, comme si c'était leur rythme naturel
ce que je ne crois pas une seconde


Elena Kalis - Alice in Waterland

Et dans une ambiance somme toutes harmonieuse (cela dit, il paraîtrait qu'il y a eu un creux d'activité au milieu de la semaine - je n'ai personnellement pas vu de différence)
Je me dis que je vais peut-être me fondre, moi aussi, dans ce mouvement d'ensemble,
mais pour dire vrai, je ne suis pas certaine du résultat...
Du moins, je ne suis pas certaine de mon efficacité dans les semaines qui viennent.
mais tout ceci est dans l'ordre des choses.
Ou alors, c'est qu'ils ont un secret, que je vais donc m'occuper de percer dans les semaines qui viennent.
Pour le moment je fais, en essayant de ne pas trop serrer les dents, mon travers (ok, un de mes travers) quand je stresse.
Mes colocataires de rédaction étaient surprises de m'entendre râler au bout de quelques jours...
J'étais moi-même étonnée de n'avoir pas râlé plus tôt : c'est bon signe !
J'ai fini la semaine sur les genoux, un peu hagarde mais ravie : ce que je sens là est pour me plaire.
J'espère que je vais tenir le choc et parvenir à garder un peu de temps pour moi, pour écrire, pour faire du sport.
Je vous ai dit que j'ai repris le sport ?






septembre 18, 2011

Nous disions donc, tu commences demain ?

Il se pourrait que demain je commence mon nouveau job et que cela provoque quelque appréhension en moi.
Ou bien il se pourrait que je ne réalise toujours pas que j'ai quitté mon job précédent. Après avoir dépensé le PIB de la Guinée en cierges à Sainte Rita, le croyez-vous, ce jour est enfin arrivé.
Pas de pot de départ, "ces gens n'ont décidément aucune éducation", comme dirait ma copine Scarlett, quelques cadeaux cependant de la part des plus proches, les seuls que je regretterai.
Quelques hypocrisies pour la route, histoire que je ne regrette pas : la personne qui te dit "J'ai adoré bosser avec toi, mais ça, tu le savais déjà."Je ne vois pas comment j'aurais pu le savoir (dans la catégorie aigrie, elle a son chamois de platine et le fait savoir à qui veut bien l'entendre et aux autres aussi).
J'ai réussi à esquiver le commercial qui ferait passer Jean-Claude pour un bobo.
Une page est tournée.
Le lendemain, en passant devant la gare, je me rappelais l'air béat que j'arborais le premier jour en descendant du train dans cette ville de banlieue que je trouvais délicieusement provinciale, et si accueillante avec son saxophoniste.
Maintenant j'ai juste envie d'étouffer ce saxophoniste qui joue comme un manche, tous les matins, midis et soirs et de me tirer de cette fichue banlieue.
Tout est affaire de point de vue, je vous disais.
Là je ne sais pas bien ce que je vais occuper comme poste, je ne connais personne, et c'est assez loin, mais au coeur de Paris. Je ne suis ni très contente ni très angoissée, j'y vais, et puis je verrai.
Et je vous dirai.

septembre 08, 2011

Ecoute ta mère !

"Mais qu'est-ce que tu lui reproches, à ce boulot ?"

Si j'écoutais ma mère, je n'aurais jamais changé de travail. Mais jamais comme "jamais de la vie", never of all the time. Peu importe qu'en trois ans et demi ils aient vraiment apprécié la qualité de mon travail et la fidélisation clients, mais pas au point de m'augmenter /de me faire évoluer / de me laisser suivre des formations / de me laisser prendre des jours enfants malades sereinement /de nous donner des RTT / de me valider mes congés moins de 20 jours avant / de me payer tous les 30 du mois / de me payer la totalité de mon salaire en une seule fois...
C'est vrai ça, qu'est-ce que je reproche à ce boulot, au fait ?



Photo: La Presse Canadienne /Jonathan Hayward


"Tu as quand même été bien contente de le trouver, ce boulot !"

Si j'écoutais ma mère, il faudrait que je révère mon parton. Je crois qu'elle voit en lui une figure messianique moderne, qui serait opportunément venue me sauver de l'infâme caniveau du chômage (oui, j'étais en poste, mais le chômage est un spectre omniprésent).



"Il aurait pu te garder jusqu'au bout".

Si j'écoutais ma mère, il faudrait que je remercie mon patron de ne pas m'imposer la totalité de mon préavis. Je me suis quand même pris trois mois, dont un de congés, et un autre à regarder pousser les toiles d'araignées sur mon téléphone, mois d'août oblige. Déficit de motivation faisant, lié probablement à une divergence d'intérêts, on peut dire que ces derniers temps, ma productivité n'est pas optimale.


En même temps, si j'écoutais ma mère, je serais contente d'avoir un boulot proche de chez moi, pas complètement inintéressant, montrant parfois quelques défauts mais dont je m'accommoderais parce que je serais sage.


Mais je crois que je préfère être sage après mes quarante ans.

En même temps, après mes quarante ans, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'écouter ma mère...



septembre 02, 2011

J'attends

J'attends.
J'attends mais je ne subis pas.
Je profite de ce temps entre parenthèses, de cette détente en pleine rentrée, de cet "avant le prochain".
J'attends, je pèse le pour et le contre, je me dis qu'il faudrait ranger et jette deux trois babioles.
Finalement, il me semble que je ne rangerai pas plus, après ce grand tri qui m'avait emportée en juin alors que je passais tous ces entretiens de recrutement.
Aujourd'hui je ne range plus, je suis juste là, j'attends qu'on me donne l'autorisation de partir. Mais on ne me dit rien, on ne me répond pas, on me laisse dans mon coin, on me demande parfois un coup de main ici ou là.
Vais-je devoir menacer pour qu'on consente à me relâcher ?
Je crois que je pourrais presque partir, qui s'en apercevrait ?
Tout ici me semble si irréel.


Je crois que parfois je me sens aussi isolée que lui, derrière ma cloison (mais nous ne partageons pas le même horizon ;o))
photo issue du tumblr workspaces



Ici les gens viennent le matin travailler et rangent dans un coin leur désir d'ailleurs, leur soif jamais étanchée de reconnaissance pour leur implication, leur besoin d'évolution qui n'est pas entendu, toutes ces choses qui pourraient faire de cet endroit une agence vraiment sympa et vivante.
Ici plus personne ne tient la barre depuis un moment, tout le monde fait son boulot, en contact minimum avec les autres, qui, eux aussi, ne songent plus qu'à partir.
C'est quand même fou de voir tous ces gens dépités, lassés, aigris même.
Je sais ce que je laisse derrière moi : des clients agréables et qui me font confiance, un employeur bourru mais pas méchant, un manager perdu qui voudrait être chef de tout mais responsable de rien.
J'ai eu plaisir à travailler ici, je me suis fait de vraies amies, mais je ne voulais plus travailler comme cela, seule derrière ma cloison, sans savoir pourquoi ni comment.
Ma cloison, justement, je l'ai couverte de ces photos issues d'un calendrier. un jour une photo. Une version plus glamour que les petits bâtons sur les murs ?...
J'en ai aussi pas mal souffert, de cette désorganisation qui ne sert personne, même pas ceux qui la cultivent pour garder la main et faire faire selon leurs envies.

Peut-être que là-bas aussi je serai seule.
Mais j'espère pouvoir travailler avec des personnes qui peut-être me feront confiance pour une autre raison que le simple fait que cela leur rend service.
Je suis aussi partie pour apprendre autre chose. Sortir de la communication d'entreprise.
Peut-être retrouver un peu de considération pour les personnes pour lesquelles je travaille.
Je suis partie mais je suis encore là.
J'attends.