juillet 29, 2010

Le coeur cousu

"Me voilà donc attablée, face à mon écriture nocturne, et je sais que cette écriture noircira le temps qu'il me reste, que j'éclipserai ce grand soleil de papier dans un crissement de plume. L'encre m'est venue quand il n'y a plus eu de larmes. Plus rien d'autre à pleurer. Plus rien à espérer que le bout du cahier. Plus rien à vivre que ces nuits de papier dans une cuisine."


Le coeur cousu, c'est le récit de Soledad, qui raconte sa mère, Frasquita Carasco, sa vie, ses dons, et ses enfants, qui à leur tour héritent de dons, leur épopée dans un pays fait de chaleur, de sable et d'oliviers.

Frasquita coud et répare, les âmes et les corps.

Mâtiné de merveilleux, peuplé d'esprits, ce livre évoque Cent ans de solitude ou La maison aux esprits, quand l'onirique a droit de cité, que les générations se transmettent un patrimoine magique et parfois encombrant.

De l'Espagne à l'Afrique du Nord, dans une langue empreinte de poésie, on suit les yeux fermés le fil de ces vies, la caravane de ces personnages originaux, sages et fantasques. Le chemin de Frasquita croise des hommes et des femmes humains, tellement humains, et l'Histoire aussi.

J'ai adoré ce livre, qui mêle avec beaucoup de délicatesse tous les éléments que j'aime dans un bouquin : les personnages touchants, originaux et sensibles, la poésie, une histoire qui se tient debout et ne se relâche jamais, rien d'attendu, jamais je n'ai été déçue. Et c'est un premier roman. Chapeau.

Je l'ai lu sur les conseils de Fashion, qui a également beaucoup aimé, et à vrai dire, il y a assez peu de chance que vous n'aimiez pas à votre tour. Mais ceci n'est pas un défi.

Le coeur cousu, Carole Martinez, Gallimard, 2007.

Un premier roman donc, lesté de huit prix (parce qu'il les vaut bien (j'insiste)) :
le Prix Emmanuel Roblès
le Prix Ulysse du Premier Roman
le Prix Ouest France Étonnants Voyageurs
le Prix Renaudot des Lycéens
le Prix du Premier Roman de Draveil
le Coup de cœur des Lycéens de Monaco
la Bourse de la Découverte Prince Pierre de Monaco et la Bourse Thyde Monnier !

juillet 27, 2010

des avantages d'être fatiguée

Aujourd'hui j'ai décidé de partager avec vous les bienfaits de mon état larvesque prévacancier


Pourquoi suis-je fatiguée ? Cela fait suite à six longs mois de travail sans congés. Comment ça, je vous ai déjà dit, ça ? Et que RTT est un mot qui ne fait pas partie du glossaire de mon agence, je vous l'ai déjà dit, aussi ?

A relire ma liste, j'en viens à songer qu'il serait bon que je sois vraiment fatiguée plus souvent...


Je vais moins vite
Moi qui suis une adepte (qui a dit "fanatique" ?) du "fais vite", je me surprends à prendre mon temps, à avoir le geste mesuré, à ne plus oublier de respirer. Zen.



Je lâche prise
(De toutes façons je n'ai plus la force de tenir bon)
D'ailleurs comme je n'engage plus rien, je n'ai plus besoin d'être endurante. CQFD.


Je relativise
J'ai envie de dire "c'est pas grave" à tout bout de champ
Du moment que mon billet de train est dans mon sac et mon sac sur mon dos, tout va bien.



Je ne m'énerve plus

Cela demande trop d'énergie de se mettre en colère. Mes révoltes sont intérieures, enfouies sous des tonnes de passivité contemplative, et ne durent jamais bien longtemps, étouffées qu'elles sont par le poids du sable du marchand.
J'ai de vagues souvenirs d'une époque où je pouvais me mettre en rogne pour des broutilles. Cela m'est aujourd'hui étranger.


J'aime les gens

Je souris béatement à tout le monde ou je dors littéralement debout : le résultat est le même, tout le monde m'est sympathique. Quoiqu'il en soit, quand on me parle, je ne comprends rien, alors je souris et hoche de la tête "oui oui" (non, mon bonnet n'est pas encore pourvu d'un grelot, bande de vilains).



Je m'endors très facilement le soir
Et, cerise sur le gâteau, je ne me réveille qu'au petit matin, la paupière lourde, la mèche dressée et la mine froissée.
ça fait rêver, non ?

juillet 26, 2010

L'air

[J-4]

Je place cette journée sous le signe de l'air

Air qui me manque
l'air de rien
l'air du large

une caresse
une brise
revivre un instant la fraîcheur d'une naissance
la tendresse d'un baiser
un coulis frais sur la nuque
un jardin au petit matin
le parfum lourd d'une garrigue la nuit
un air de nouveauté
un fumet de sommeil
sentir l'air du monde
savoir la vie



La femme dans le vent tourne au gré des bourrasques

Je phoneblogue

ou presque...
En prévision des vacances j'ai testé le bloguage par le biais de mon téléphone... Mais je n'ai réussi qu'à poster un titre ! Et encore, j'ignorais qu'il était en ligne...

Donc, à l'heure qu'il est, me voici donc en mesure de bloguer façon twitter, des microbillets sans autre texte... C'est pas le Pérou !

juillet 22, 2010

T'as voulu voir Vierzon

dépression
[n.f.] Diminution de la pression atmosphérique

j'ai voulu faire comme si
mais ça fait comme ça
je crois qu'on tente toujours d'y croire, un peu
mais des fois ça ne se passe pas "comme si"
alors je vais faire avec "comme ça"
attendre un peu que ça passe
laisser les vagues gommer les traces
user les bosses
combler les vides
redessiner un nouveau paysage
et quand je serai prête
je me remettrai à l'ouvrage

Maintenant ce n'est pas le moment
je suis à bout de forces
à court d'idées
à vide

Je rêve d'un hamac en tissu
d'un peu d'ombre entre les feuilles
d'un ruisseau qui murmure la fraîcheur du petit matin
de bains glacés qui laissent des langues salées sur la peau tiède
du ciel tout autour comme une couverture douce et légère
pleine de fils blancs et d'oiseaux pour la plisser
de l'horizon brouillé qui fait loucher
de la chaleur qui fait dormir
du temps plein de libre
de rires d'histoires

Comme toujours...

juillet 20, 2010

La dernière ligne droite

Vacances moins 10 jours.
ça va mieux en les comptant, finalement.

Je suis cre-vée.
Il faut dire qu'en ce moment je fais du yoga (il paraît que ça aide à gérer le stress), des semi-pompes pour me préparer à mon stage de planche à voile (oui, je sais, je n'y arriverai pas, c'est super dur, mais c'est bien de tenter hinhinhin (discours que j'entends depuis trois semaines que je me suis inscrite, sans exception, et comme je suis faible, je commence à y croire : je n'arriverai pas à monter sur la planche, encore moins à tenir dessus, quant à naviguer, soyons sérieux !))
A l'heure où je vous parle, j'y crois encore un peu, si bien que j'ai encore tenté les pompes (enfin, les semi, je ne suis pas JCVD) et que j'y ai laissé mes deux biceps.

Oui, bon, je noie le poisson (vengeance préalable aux 1253 tasses que je boirai dans peu de temps), j'ai reçu la réponse à mon appel, c'est non, ils ne veulent définitivement pas financer mes études de journalisme. C'est fort contrariant.

Mais je suis une fille de signes. Et je me dis que si ça n'a pas marché, c'est qu'il y a une raison orchestrée par une puissance supérieure, le tout dans mon intérêt.
Ceci formulé avec de bien grands mots pour dire que je ne me laisse pas abattre et que je vais bien trouver de quoi compenser cette non réorientation. J'espère. Va falloir.

Mais pas tout de suite, donc, je suis empêchée par mes bras tout mous et mon cerveau liquéfié, oh, vous pouvez sourire, je sais bien que vous êtes dans le même état, au moins en ce qui concerne l'intellect, quant aux muscles, ma foi, c'est votre problème.

Prochaine étape, donc, les vacances, ses siestes, sa lecture, son grand air, ses courbatures, etc etc.
Et puis l'année prochaine, on verra. Chaque Chose en son temps.

Sinon, pour accompagner notre été, et pour entrer de plein fouet dans le dur, Fashion et Chiffonnette ont lancé la seconde édition des Harlequinades : attention, c'est caliente, amigos.

Le but du jeu étant, non pas de lire le plus de volumes de cette collection célèbre (on est pas maso) mais d'en lire un (ou plus, malgré tout, c'est no limit) et d'écrire une chronique sérieuse sur le sujet. Pas moins.

L'année dernière, j'avais participé, mais j'avoue que j'avais souffert, mais je pardonne à l'auteur, car à grands coups de lectures publiques au bureau, nous avons ma foi passé de forts bons moments.
Quant à savoir si je participerai à nouveau cette année, rien n'est moins sûr, mais je suis tentée. Bref, je n'en sais encore rien. Cerveau mou, je disais.

juillet 15, 2010

En juin, crise de booklimie !



La Délicatesse - David Foenkinos

un petit roman doux amer, qui fait la part belle aux anti-héros, traite de la perte avec une distance intéressante et de la richesse que peut apporter une rencontre inattendue.
Une construction originale, aux chapitres parfois très courts consacrés à des détails.
Comme de petites respirations.
On se fiche de savoir si c'est crédible ou non, c'est comme ça, c'est tout, on le prend comme ça vient.
J'ai bien aimé.
J'avoue malgré tout que le détachement de l'héroïne est parfois contagieux : à force d'être insensible, elle m'a perdue en route.
C'était peut-être le but ?! Que le lecteur ressente son égarement...
Un livre qui porte bien son titre, quoiqu'il en soit.




Prochain arrêt le paradis - Melissa Bank

Un livre recommandé par Miss Zen, qui m'a laissée perplexe quelques pages (mais pas plus) puis qui m'a littéralement embarquée !
Le regard ironique de l'héroïne sur sa vie, sa famille, son boulot, sans aucune pointe de cynisme, m'a fait beaucoup de bien.
Un moment agréable, léger
j'ai eu l'impression d'avoir une copine américaine qui grandissait en même temps que moi.
Et une copine pleine d'humour


La forêt des renards pendus - Arto Paasilinna

Séjour en
Laponie aux côtés d'un gangster et d'un militaire alcoolique
Où un renard dîne à l'œil et s'appelle "
cinq-cents balles"
Au début je me suis demandée où l'auteur allait
(je m'étais ennuyée en lisant "Le lièvre de Vatanen")
au milieu j'ai commencé à sérieusement me régaler
A la fin j'étais carrément enthousiasmée par cette histoire pleine de surprises et aux personnages attachants.



La princesse des glaces - Camilla Läckberg

Moi qui ne suis pas polars
Moi qui ai du mal avec les personnages aux noms du Nord
j'ai beaucoup aimé ce premier volume
Où l'auteur met en place le théâtre de ces intrigues suivantes
Et des personnages aux caractères bien identifiés
une histoire qui se tient
un suspens
pas haletant (que je suis difficile !!!), mais un suspens malgré tout


Je suis en pleine lecture du (Le) coeur cousu, de Carole Martinez.
De ces livres que l'on fait durer parce leur fin viendra quoiqu'il en soit trop tôt.



juillet 11, 2010

La faim de l'écriture


Je fais un bilan d'année et j'omets mon roman. Sûrement parce que je ne mélange pas pro et plaisir.

Et puis c'est que... je ne suis pas si avancée que ce que j'aurais aimé.
La faute à cette tendance à vouloir toujours faire plus, aller plus loin, et finalement être constamment déçue, alors même que j'ai avancé, malgré tout.

Donc après mon année d'atelier, je me trouve à la tête d'une bonne trentaine de textes, de trois personnages (dont un que je ne sens pas plus que ça, c'est étonnant, le pauvre, mais il ne me parle pas, à telle enseigne que je me demande ce qu'il est venu faire dans cette galère. Enfin bon, il va bien finir par se montrer, hein), et d'une histoire, ou du moins de la première partie de mon histoire, et d'un tas de questions, que je n'ose pas soulever toutes en même temps de peur de provoquer un chaos fatal.

C'est étonnant de voir les choses se mettre en place, de savoir répondre à des questions que l'on ne s'est jamais vraiment posées, de voir les personnages nous révéler leur histoire, leurs envies, leurs hésitations, de voir la langue animer tout ce beau monde et jouer des tours à sa façon.

C'est compliqué de trouver le temps de poser tout cela, de ne pas se décourager face à tout ce qu'il y a à faire, d'avoir la sensation constante qu'on repousse des murs horaires qui sans cesse veulent nous presser.
De ne pas culpabiliser parce qu'on a privilégié l'écriture à la peinture avec la poulette de 7 ans ou au vélo avec le loupiot de 3 ans.
De ne pas culpabiliser parce qu'on a eu du mal à se lever alors qu'on avait vraiment décidé de s'y mettre, demain matin.
Des fois, l'écriture, pour moi, c'est comme un régime. Demain je m'y mets. Ou comme le sport. Pourtant, dès qu'on s'y met, même un petit peu, c'est tellement gratifiant.

On pourrait écrire des heures sur les freins de l'écriture, la difficulté énorme de ne pas se laisser écraser par le "de quel droit, moi, je veux écrire" ou par le "tu perds ton temps".
Et puis comment comprendre, à lire ces lignes, qu'on ait besoin de continuer, qu'il y a quelque chose derrière tout cela, qui a besoin de sortir. Ca ressemble presque à une forme de masochisme.

Mais non, évidemment, cette année a été compliquée, elle était pleine comme un oeuf, et j'ai sauvé les meubles.
Évidemment, on voudrait y arriver, on voudrait se prouver qu'on peut, mais on est bien peu de choses devant la fatigue, le travail à plein temps et les baisses d'énergie (et de moral).
Mais évidemment, cette année était enthousiasmante, et gratifiante. Et si je n'aboutis à rien de vraiment concret, en ce mois de juillet qui préfigure les vacances et une grande pause pour me requinquer, je suis quand même contente, et un peu épuisée.

Je ne sais pas où je vais, mais j'ai compris il y a peu que pour moi, écrire un roman, c'est se lancer dans l'histoire sans fin. Or... il va bien falloir que je l'affronte, la fin, n'est-ce pas...

Je vais donc m'organiser, ce que je n'ai jamais pris la peine de faire, et puis avancer. Chapitre par chapitre. Je vais arrêter d'avancer à reculons vers la fin.
La fin, la fin... mais c'est quoi, la fin de l'écriture ? Comment on se sent quand on a bouclé un roman ? Comment sait-on que c'est terminé ?
Je vous raconterai. J'espère ;o)




L'écriture est une aventure. Au début c'est un jeu, puis c'est une amante, ensuite c'est un maître et ça devient un tyran.
W. Churchill


Du blé vert, oui, pourquoi pas ?

juillet 06, 2010

Y'a d'la rumba dans l'air

le smoking de travers...

J'en connais qu'ont le smoking de travers, mais pas pour les bonnes raisons.
Pas à cause de la rumba cha-cha-cha, plutôt à cause des enveloppes et autres bandes sonores trouvées dans le grenier de Liliane.
Enfin, toutes ces révélations vont remuer un peu le sommet de la pyramide, j'espère que cela ne tombera pas plus bas.

Sur ces entrefaites, voyez-vous ça, c'est déjà l'été !
Avec un peu de bol, les petits Français feront assez de châteaux de sable pour nous enterrer tout ça. Vous n'y croyez pas ? Je ne l'espère pas.

Des températures chaudes bouillantes, et des esprits non moins échauffés. Entre les procès, les témoins cachés, les bastons dramatiques et le reste, ça sent la rupture.

Et moi dans tout ça, hé bien je m'apprête à faire un petit bilan de cette première moitié de 2010.
Alors nous disions donc un bilan de compétences, un concours d'entrée réussi dans une école de journalisme, une demande de congé auprès d'un employeur en légères difficultés, et un refus de financement de l'AFDAS qui vient solder le dossier et clore toute velléité de formation.

Bilan ?
C'est assez tentant de répondre "retour à la case départ".
Mais je ne le ferai pas.
Non parce que ce serait dire qu'il ne s'est rien passé pendant ces six mois, alors que c'est faux.

D'une, j'ai tenté une école de journalisme. En faisant mon bilan, je m'attendais à m'organiser pour devenir pigiste, mais pas nécessairement en passant par une école, et en appréhendant grandement.

De deux, j'ai été admise à cette école. Je m'y attendais encore moins, et pourtant, ça l'a fait.

De trois, en faisant ma demande de CIF, j'ai révélé à mon employeur que je n'était pas au mieux de mes capacités et de mes attentes dans mon poste. Les conséquences seront certainement inattendues, mais partant du principe qu'avec eux, c'est toujours le cas, autant être claire.

De quatre, faire ces projets m'a aidé à mettre un pied dehors. Au moins dans ma tête. Du dehors dedans en somme !

Alors je me donne le mois de juillet pour réfléchir, danser la rumba, je prends des vacances, et à mon retour, je repars sur une nouvelle piste.

Je vais y arriver.

Et vos bilans à vous ? Sont-ils enthousiasmants pour l'avenir ?