décembre 30, 2011

Cents choses au moins



Ding dong, c’est l’heure des bilans de fin d’année !
Que je le veuille ou non, les derniers jours de l’année m’imposent de tout poser à plat et éventuellement de prendre quelques mesures pour me simplifier la vie ou m’améliorer le quotidien. Et comme j’ai toujours du mal avec les fins, quelles qu’elles soient, voici cents choses (ou moins, peut-être, mais non exhaustif bien entendu) que j’ai aimées, pour la première fois ou pour toujours, cette année :

Le faire rire

Voir dans ses yeux tout ce qu’il n’a pas besoin de dire

Embrasser leur front tendre et chaud

Ses « Je te crouve belle comme ça, petite maman »




Retrouver ces amis, enfin, se demander comment on a pu s’éloigner autant, l’apéro sur la plage au coucher du soleil


Me remplir les yeux des BD de Bastien Vivès (et l’entendre parler de sa façon de travailler), dans Polina, et Dans mes yeux (ici chroniqué par Pénélope Bagieu)


Travailler à nouveau dans Paris





Découvrir New York, réaliser ce rêve d’y aller 




Y retrouver Brancusi, Manet et tous les autres 




Y vivre des moments uniques sous un pont

Accueillir tous ces nouveaux-nés de l’année, une fille, trois garçons, des jumeaux, tous plus beaux et attendus les uns que les autres

Avoir enfin quitté le monde de l’agence, ses exigences et ses clients

Faire enfin de l’édition

Retravailler en équipe, at last

Retourner à Bagatelle



Retourner sur mon île 


Avoir découvert l’écriture d’Anne-Marie Garat, si généreuse, avec Dans la main du diable, un roman populaire et historique, de 900 pages, le premier livre dont je trouve les descriptions délectables, peuplé de personnages vraiment bien pensés et de dialogues enlevés, dont l’intrigue ne m’a pas lâchée un instant


Le rythme et l’âme des guitares de Rodrigo y Gabriel


L’accord des voix et le brin de folie de Brigitte






Merci Trisha Brown pour cet instant suspendu






Et Galotta pour parler si bien du trio amoureux 


J’ai passé des moments passionnés à lire et accompagner une amie (de blog !) dans l’écriture de son roman, auquel je souhaite un grand et beau succès




Quelle histoire d’amour je vis avec les toiles d’Odilon Redon, dire que ses couleurs me touchent est une litote, je suis subjuguée par l’art de cet homme qui sur une toile met tant de profondeur

Le grand retour du sport dans ma vie, qui délie si bien le corps et l’esprit



Quand je regarde mes envies pour l’année 2011, je suis heureuse d’avoir largement répondu, du changement de job à la collection de bons bouquins, en passant par les voyages, how lucky I am.


Et pour 2012 ? J’ai noté la rétrospective Helmut Newton au Grand Palais, j’ai des envies de dessin, de peinture, d’écriture encore et toujours, de déco, de bricolage et de découvertes. J’irais bien en Islande ou en Norvège, à Londres ou à Barcelone. Pour cela, reste à trouver un équilibre viable avec le boulot. S'il n'y a que ça... Et à me laisser surprendre !


Je vous souhaite une très belle fin d'année 2011 et d'envisager 2012 avec autant de douceur, de beauté et d'amour qu'il est nécessaire. Amusez-vous. 




décembre 27, 2011

J'aime bien Noël, sa magie, sa paix et ses petits cadeaux

ça y est ! Le divin enfant est né, vous allez pouvoir vous poser, souffler, cesser de courir partout après le cadeau idéal et arrêter de manger à vous en faire péter la sous-ventrière. 

Plus de cauchemars dont vous sortez hagards, la sueur au front, frappés de l'évidence : vous n'avez pas fini d'acheter la dose de cadeaux réglementaires, glacés au réveil de constater que nous sommes déjà le 23 décembre et que vous n'y couperez pas, il faudra affronter la foule, ces corps échauffés, engoncés sous les couches de moumoute, luttant d'un même élan pour trouver le cadeau ultime, celui qui par définition n'existe pas, mais pris dans le tourbillon des chauffages déments, de la musique hurlante et du matraquage publicitaire et culturel entamé depuis deux mois, ça fait belle lurette que vous l'avez oublié, et vous ne pensez plus qu'à ce moment où vous pourrez rentrer chez vous, les bras endoloris d'avoir repoussé les attaques en règles, les mains cisaillées par les cordelettes des sacs, l'écharpe serrée façon corde de chanvre, la frange en bataille et les pieds que vous entendez hurler jusque sous votre bonnet.






Ah la messe de Noël, les fesses congelées dans une église bondée, le sermon toujours trop long, d'autant plus long qu'inaudible, masqué par une cascade de quintes de toux dont on se demande laquelle l'emportera sur les autres et avec elle son heureux propriétaire. 
Ah les retrouvailles familiales devant la cheminée, les apéritifs prolongés, les discussions politiques qui ont le bon goût de déraper au déjeuner du 24, vous permettant le soir, après la messe dont le froid conserve, de ne pas avaler de travers l'huître sur le saumon fumé sur le fondant choco. Une fois tout le monde réconcilié autour d'un petit blanc sec, une fois les estomacs pleins et les culs de bouteilles vides, normalement, vous allez vous coucher pour assumer du mieux possible le réveil matin imposé par le sapin. 
Dont vous vous demandez rétrospectivement s'il n'aurait pas mieux valu que le petit aille se coucher avec son baril de lego et la grande avec son monocycle, plutôt que de passer la journée du 25 au radar jusqu'à 15h ou Nounours fait un détour par le salon, où vous vous effondrez dans les canapés privés de la main divine qui jusqu'alors vous agitait telles les marionnettes du grand guignol de Noël. 
Vous vous réveillez dans le grand salon, le feu n'est pas mort mais il fait nuit, les cadeaux sont ouverts, Jésus est né, il ne vous reste plus qu'à reprendre votre souffle avant le réveillon et de vous tourner vers les vrais lendemains qui chantent

Je vous souhaite une bonne période d'entre fêtes !





décembre 08, 2011

Où le surfeur d'argent a des airs de cocotte sur un tapis roulant

Salut, c'est moi, la no-life de service qui a changé de boulot pour faire de la Presse et de l'Edition et qui depuis s'est muée en surfeur d'argent sur sa vie.
Un constat qui à trois mois de recul semble un peu logique, d'autant que ce n'est pas comme si j'avais un poste sans responsabilités, du coup vas-y, c'est open bar pour la self-pressurisation de la tête, en moins de deux semaines je ressemblais à une cocotte-marmite comme dit mon fils, et depuis, la soupape n'a pas chômé.



Des muscles d'acier, un regard impénétrable, c'est tout moi ^.

De quoi devenir cintrée (si toutefois je n'avais pas eu un plan de zenitude de secours en or, j'ai nommé... non, tiens, je ne vais pas nommer, j'ai décidé que je n'en parle plus, vous le valez bien, je cesse de vous bassiner, sachez juste que quand je pratique, j'ai l'esprit au ras du tatami et ça me fait un bien fou. Oups. J'en ai encore parlé.).

Une cocotte-marmite sur tatami, ça fait désordre. Du coup j'essaie de lever le pied pour trouver la pédale du frein, mais c'est que ce monde de la presse est fou fou fou, c'est tout simple : il ne s'arrête jamais.
Par voie de conséquence, c'est un peu comme embarquer sur un tapis roulant qui d'un seul coup s'emballe et se moque éperdument de savoir si vous voyagez en talons, en béquilles, sur la tête ou sur les fesses, il trace sa route et à vous de jouer.
On vit une époque formidable, mais j'aimerais parfois avoir le choix de prendre les escaliers.

Telle que vous me lisez donc, tous les matins en sortant du métro, j'adresse une prière à St Joseph qui siège face à mon bureau, pour que le rythme se calme un peu, que l'on cesse de me donner des dossiers quand ceux que j'ai déjà prennent autant de retard qu'un transilien du matin, ou que je parvienne enfin à dire "NON" (ou "non", d'ailleurs, ça suffirait peut-être), même si on me le demande avec le sourire.

D'où vient cette incapacité à dire "Non, vraiment, c'est gentil d'avoir pensé à moi, c'est vrai que je suis une fille formidable et que mon efficacité légendaire ne vous a pas échappé, mais ce dossier supplémentaire serait de la gourmandise, vraiment, n'insistez pas".
Ce n'est pourtant pas si compliqué, si ?
Et quand il s'agit de sauver sa santé mentale*, ça devrait sortir tout seul.

*D'aucunes diraient que je suis déjà perdue depuis belle lurette, mais je leur sais gré de me laisser à mes dernières illusions sur le sujet.