septembre 25, 2007

Un certain pouvoir

On trouve de tout au rayon magazines.
Au rayon enfants, ou plutôt au rayon parents, j'ai acheté, de ma propre volonté, un de ces magazine que je lis d'habitude chez des copines ou dans une salle d'attente.
Pourquoi ai-je été acheter ça ?
Pour changer de mon hebdo que j'adore et que je dévore d'habitude, et qu'en ce moment je lis vite fait, entre deux portes si vous voyez ce que je veux dire, tant j'ai peu d'intérêt pour ce qu'il raconte et montre.
Je n'ai pas été déçue de mon achat, j'y ai trouvé un article édifiant, et je fais en ce lieu la promesse - facile, certes - de ne plus jamais acheter ce canard.
Voici l'objet de ma colère, de mon indignation, et d'une incompréhension totale :

"La maison, c'est nous !
Les chiffres sont têtus : encore aujourd'hui, sur 100 minutes de tâches domestiques, les femmes en assument 63, les hommes 37. Mais si elles soignent leur intérieur et s'efforcent de créer des conditions de vie agréables, c'est avant tout pour elles-mêmes et certainement pas pour leur compagnon, avance le sociologue François de Singly dans son dernier livre*. De fait, rare sont les hommes qui choisissent les draps dans lesquels ils dorment ou qui décident de ce qu'ils vont manger. S'occuper de tout, ça donne un certain pouvoir... On ne va tout de même pas s'en priver !"
*L'injustice ménagère, Armand Colin

Alors quoi ? J'ai plusieurs questions :
- Ils nous prennent vraiment pour des connes ou bien ?
- Si je comprends bien, une femme au foyer a soif de pouvoir, mais n'est a priori capable d'exercer ce simulacre de pouvoir que sur des choses aussi valorisantes que les menus, la couleur de la taie d'oreiller ou le produit pour laver les toilettes ?
C'est épatant.
Quelquechose m'échappe, et je trouve ça carrément dégradant de lire ce genre de choses à notre époque, alors qu'on est quand même censés avoir un poil, je dis bien un poil, évolué depuis le siècle dernier où le fin du fin pour toute ménagère qui se respecte (ménagère, rien que le nom m'amuse), était de posséder la première machine à laver. Là il y avait un progrès au moins, qui allait permettre à ces femmes de faire autrechose que de laver du linge toute la sainte journée.
En plus je trouve ça vraiment bizarre, ça sous-entend aussi que les hommes se moquent éperdument des menus, et de ce qui compose leur lieu de vie aussi, je trouve ça glauque. (J'apprends aussi que j'ai un homme de la variété "rare". Peut-être même "extra-rare", puisqu'il cuisine plus que moi).
C'est une façon de dire "Vous êtes chez vous et vous vous tapez la plus grosse part des corvées ménagères ? Prenez-en votre parti, ça vous rend very powerfull - youhou !"

Si j'étais l'auteur du livre cité je serais furax car je doute que ce soit le propos, d'après le titre et le sous-titre, je cite : "Pourquoi les femmes en font-elles toujours autant ? Les raisons des inégalités de travail domestique"

Bref, tout ceci n'est rien, je vous laisse, j'ai un pouvoir à exercer.

septembre 21, 2007

"Cher Bel Ami"

Les premières pages du roman nous présentent un homme, Georges Duroy, battant le pavé parisien et préocupé tout autant de compter combien il pourra encore faire de repas avec le reste de son salaire que de rencontrer l'amour. Miné par sa pauvre condition, il rencontre un ancien ami de régiment - Forestier - qui le fait rapidement entrer dans son salon et à la rédaction du journal pour lequel il travaille.
Cet homme, Georges Duroy, découvre rapidement qu'il n'a aucun talent pour écrire, mais également que la femme de son ami Forestier, elle, possède une véritable plume qu'elle n'hésite pas à mettre à son service.
Duroy découvre également très vite qu'il plaît aux femmes et qu'elles lui tombent dans les bras presque malgré lui. Profitant de ce charme naturel, il entre dans une danse effrenée de séduction qui ne s'arrêtera pas.
Avide de reconnaissance, de prestige et d'argent, il manipule, trahit, maltraite toutes les femmes qui lui tomberont dans les bras, et cela s'avère payant puisqu'il fait une ascension sociale fulgurante.
Une seule ne sera pas dupe, la petite fille de la première amante, qui lui aura donné ce surnom de Bel ami. Un surnom plaisant derrière lequel le personnage dissimule sa vraie figure, celle d'un dandy sans scrupules.

Bel ami est le premier livre de Maupassant que je lit. (Force est de constater que malgré des études littéraires fournies, ma culture est encore grandement lacunaire !)
J'ai beaucoup aimé son écriture, particulièrement ses descriptions, alors que Dieu sait que je ne suis pas fan des descriptions, j'ai été enchantée.
Le héros sans vergogne est vraiment de la famille des salopiots, et j'ai trouvé les portraits de femmes plutôt bien vus. Figues féminines justes, assez classiques sans tomber dans la caricature.

Un roman réjouissant que vous avez peut-être déjà tous lu, mais qui vaut le détour.

PS : un roman un peu énervant à lire quand on est une fiiiille car on attend, purement en vain il faut bien le dire, qu'une de ses conquêtes lui fasse le croc-en-jambe fatal... Rien ! C'est un héros... ;o)))

Edit du 25/09
une petite citation que j'ai aimé dans ce livre :
" Et chacun donna son avis sur cette entrée en scène de la gelée à Paris ; puis elles exprimèrent leurs préférences dans les saisons, avec toutes les raisons banales qui traînent dans les esprits comme la poussière dans les appartements."

septembre 13, 2007

Intermède ludique

Vous devriez essayer ça :

devinettor

J'aimerais bien être capable d'expliquer comment ça marche, moi...

septembre 07, 2007

Les 12 must-have de mon été

A la suite de Moune, je vous présente mes 12 must have de l'été, qui sont valables pour toute l'année !

Un peu de douceur*




Un peu de piquant





Un peu de liberté




Un peu d'argent




Un peu de suspens





Un peu d'écriture




Un peu d'activités manuelles





Un peu de lectures





Un peu de nature



Un peu de glamour



Et enfin plein de câlins



*la bague est une création de Bouillotte

septembre 04, 2007

le temps, le temps...

Je ne sais pas vous, mais moi, ça fait deux jours que je me tape du rangement : placards, papiers, et je suis loin d'avoir terminé : entre le déménagement, mon arrêt (qui ne me permettait pas de ranger vraiment puisqu’il suffisait que je lève un bras pour avoir une contraction), et les vacances, c'est toute la maison qu'il faut réorganiser.
En même temps je sens bien que je suis en train de me préparer à reprendre une vie active : m'organiser au mieux pour ne pas galérer le matin avec les deux enfants, pour ne pas perdre du temps à cuisiner le soir tout en mangeant correctement etc.
Et je profite à fond de pouvoir à nouveau bouger, sortir, conduire : j'ai une envie débordante d'une vie plus pleine, de rencontres, d’épanouissement, et une soif grandissante d'indépendance.
Le fait d'avoir deux enfants n'y est pas étranger, c'est évident.
Mais c'est aussi la prise de conscience de l'approche à grands pas des 40 ans (oui, j'ai le temps, mais... ) Cet été je me suis surprise à tressaillir dans un demi-sommeil, en pensant que j'aurai 40 ans dans presque 6 ans. Et c’est toujours pareil quand on envisage les choses avec ce recul-là, on a du mal à y croire.
Et l'écriture dans tout cela ?
J'attends d'avoir le temps.
Et plus j'attends, plus je perds la foi en ce que j'écris. En la valeur de mes idées et de mon style.
Je me dissimule derrière une foule d'arguments plus spécieux les uns que les autres, car je sais que j'ai rendez-vous avec une certaines facette de moi qui m'effraie sûrement un peu.
Et puis je suis tellement exigeante et intransigeante que créer quelque chose me renvoie à une nécessité de tolérance vis-à-vis de moi-même à laquelle je suis étrangère.
Exercice : s'astreindre à écrire chaque jour 3/4 d'heure minimum sans se poser de question sur la qualité de la production.
C'est parti.

septembre 03, 2007

Survivant - Chuck Palahniuk

Survivant - Chuck Palahniuk
Traduction : Freddy Michalski
Gallimard - 2004

A bord d'un 747 délesté de ses passagers, Tender Branson, dernier survivant de la secte des Creedish, confie à la boîte noire son histoire.
Le compte à rebours débute au chapitre 47 page 365 pour s'achever page 1 par la fin que l'on imagine.
N'étant pas aîné, Tender Branson est formé pour devenir domestique dans une famille riche et extérieure à la secte. Les aînés étant destinés à rester dans la communauté pour avoir des enfants.
Dans la lignée des grandes sectes qui connurent une fin tragique, celle des Creedish n'échappe pas à un final macabre, à ceci près qu'au suicide collectif succède une exctinction lente mais efficace des membres évoluant dans le monde extérieur qui se suicident les uns après les autres en apprenant la nouvelle de "la fin", poussant le gouvernement à mettre en place un programme de "conservation des survivants" afin de limiter les dégâts.

Mon mari ayant déjà lu plusieurs des romans de Chuck Palahniuk, j'ai ouvert ce livre poussée par une curiosité déjà aiguisée par une première tentative infructueuse de lire "Berceuse" du même auteur. Il faut ajouter à cela que l'auteur ayant écrit "Fight club" dont j'avais vu le film, j'étais curieuse de faire connaissance avec son écriture.
Je n'ai pas accroché à celui-ci, dont j'ai poussé la lecture au bout avec difficultés, poussée par l'annonce d'une fin valable.
J'ai trouvé ce livre construit comme un patchwork, mélangeant des thèmes variés mais mal assemblés. Le style ne m'a pas plu, mais je dois reconnaître que Palahniuk a bien cerné le fonctionnement des sectes et livre un personnage sans aucune prise sur sa vie, conditionné jusqu'à la moëlle pour ne jamais disposer librement de son existence.

un petit extrait pour la route :

"De huit heures à dix heures, j'étais occupé à récurer les tâches dans l'allée à voitures. De dix heures jusqu'au déjeuner à quinze heures, balayages des perrons et vérandas. De quinze à dix-sept, changement de l'eau de tous les bouquets de fleurs. De dix-sept à dix-neuf, récurage des briques de la cheminée.
Toutes les dernières minutes de mon existence ont été préétablies, et j'en suis malade, ça me fatigue.
Et je me sens comme si j'étais juste une tâche à accomplir, et rien d'autre, dans le cahier-journal de Dieu : la Renaissance italienne prévue pour tout de suite après l'âge des ténèbres.
Il y a une saison pour tout."