avril 20, 2011

Si l'on m'avait dit que les phoques m'achèveraient

Le prochain qui cause vacances, je l'éclate.

C'est ce que je songe en mon fort intérieur à chaque fois que je vois les photos de ski de l'une sur facebook (je n'y vais plus, c'est fait) ou quand l'autre me parle maillot de bains, 27 degrés et sable chaud.

Bien entendu, la bonne éducation qui est la mienne m'interdit de me plaindre, et encore plus de montrer l'ombre d'un reproche, mais je n'en pense pas moins, vous commencez à me connaître.

Alors quand mon cher petit mari m'a appelée d'Irlande lundi soir en me disant qu'ils étaient allés se promener sur cette petite île, et qu'après avoir pris le ferry, ils sont arrivés sur un plage où séjournait un ban de 50 phoques, je me suis réjouie pour eux, sincèrement.
Et lorsqu'il m'a ditqu'il faisait un temps inoui pour l'Irlande à cette époque de l'année, j'étais vraiment heureuse pour eux.
Lorsqu'il m'a avoué qu'ils ne se baignaient tout de même pas, l'eau devant être à 10 degré, j'ai soufflé, soulagée, songeant qu'il y a quand même une justice sur cette pauvre terre.

Si je trouve que voir un ban de phoques est nettement plus sympathique, comme activité du lundi, que de relire le rapport annuel d'un gros groupe pétrolier ?

Même si je ne nourris pas une passion folle pour les phoques, oui, il me semble, hein.

(En plus, à la vitesse à laquelle vont les choses, le pétrole va finir par tous les tuer, ces pauvres phoques. Entre autres choses.)

Mais tête haute et cœur down, j'ai tiré ma journée, en femme forte du XXIe siècle que je suis.

Hé oui, parce que, figurez-vous que, une fois passé le we en célibataire parisienne composé de brunch, de glande et de soleil, il a fallu y retourner, lundi, au turbin.

Mais ça, c'est une autre histoire.






En plus, convenez-en avec moi, c'est moche, là où il sont, non ?

avril 18, 2011

Etre ou ne pas être seule

Bon, je vais vous la faire courte : en ce moment, je suis seule avec moi-même.

Au début, c'est inconfortable.
La solitude résonne beaucoup trop profond en moi, et je ne vous parle pas de la frustration de ne pas partager ces congés, ce voyage, cette semaine avec mon mari, mes enfants et les copains.
Rapidement, je me retrouve dans mon canapé, à écouter le silence résonner, à penser "Alors ce sera ça, la retraite ?"
Oui, je sais, je pense trop.


En fait, quand ils sont montés dans l'avion..
J'ai bien eu quelques heures de flottement, oui.
Mais je suis allée nager, et là, paie ta fierté, comme diraient les blogueuses en vue, j'ai nagé 1 kilomètre 250 (et tous mes muscles s'en souviennent deux jours plus tard encore).
J'ai hurlé de plaisir en entendant les enfants des autres crier, hurler, parler mal à leurs parents. Ces gosses se prennent pour qui ?
Au bout de douze heures, je me sens aussi libre que Georges Clooney (vous saviez que son instinct paternel est comblé par ses chiens ?).

J'ai dormi onze heures, j'ai bouquiné dans mon pieu au réveil, j'ai passé des heures en terrasse à rire à gorge déployée avec Scarlett et Miss L, puis j'ai refait le monde avec ma Soph et une bouteille de rouge.

Alors ce sera ça, la retraite ?


Vous connaissez Mamika ? Cette grand-mère dépressive de 90 ans a retrouvé goût à la vie après que son petit-fils a décidé de la prendre en photo dans des situations drôlatiques ?
Encore une bonne raison de faire des gosses ! Finir à 90 ans en mannequin et se marrer, c'est bon, non?




avril 12, 2011

ça m'échappe


Avec 1.385.000 exemplaires en 2009, Guillaume Musso est aujourd’hui le deuxième romancier français le plus vendeur. Ses livres sont traduits dans 34 langues et les ventes totales de ses romans dépassent les 10 millions d’exemplaires.


Good for him.

Il est en tête des ventes avec le dernier.
Je ne comprends toujours pas comment.
Ah si, De Gaulle, "Les Français sont des veaux", tout ça. Mais quand même. C'est de la junk littérature.

(Et non, je ne suis pas tolérante au point de dire que tout le monde a sa place, il y a ici une énigme pour moi.)

avril 07, 2011

S'habiller ou pas

(Ce billet est dédicacé à Lady Godiva, qui avait tout compris à la complexité de s'habiller quand on est une femme de son siècle).

Ce matin, mon petit mari* me dit, au sujet de ma tenue vestimentaire : "Tu es habillée comme ils disent, là, dans ELLE."

Ce qui me conduit à une réflexion intense depuis qu'il a fait cette presque anodine déclaration.

Comment dois-je le comprendre ?

Je fais tout bien comme dit mon magazine féminin : c'est positif ou pas ?
Rapport au fait que moi je n'aime pas trop l'idée de suivre des prescripteur de mode sur papier glacé.
Rapport au fait que des fois, je trouve que la mode c'est du grand n'importe quoi. Et que si j'aime ma tenue du jour, je dois reconnaître que le blouson en cuir vert à clous, la grande étole, les chaussures gris argent et les lunettes rouge, faut y aller. (Même si ma grande étole est rouge, argent et vert et que l'ensemble constitue à mes yeux une belle harmonie).

Rapport au fait que je ne sais pas bien comment mon petit mari comprend les prescriptions de mode des journalistes de ELLE.
ça tombe bien, j'ai plus le temps de toucher à rien.
En plus, il fait beau.

Partant du principe qu'au bureau, de toutes façons, tu prends des réflexions même quand tu mets une marinière à la con que ma grand-mère portait la même.
"Han, t'es supporter de l'équipe de France !"
"Han, t'as jamais vu une marinière, grand con, et en plus t'es le deuxième à me la faire dans la demi-heure" ("Lutin de pordel de verde, ça y est, ils m'ont mise de mauvais poil, ah les thons !")

Demain, je viens à poil, on verra s'ils ont des trucs plus originaux à dire.
(Mais je ne suis pas sûre que le jeu en vaille la chandelle, ils manquent vraiment d'originalité et je ne suis pas Lady Godiva dans l'âme (en plus, j'ai les cheveux courts)).

Je parle beaucoup de poils dans ce billet, vous croyez que c'est rapport au printemps ?

*Celui-là même qui conspue mon magazine féminin, et dont je découvre, au travers de cette déclaration, qu'il le lit. Donc.



avril 05, 2011

Un livre par semaine

A l'époque des bonnes résolutions, j'avais donc dit que je lirais un livre par semaine cette année.

Si je compte les BD, qui sont des livres, parfaitement, puisque ce ne sont pas des tranches de veau (et allez dire à un auteur de BD qu'il n'a pas crée un livre, pour voir...), et compte-tenu du fait que je suis en train de me faire un Irving qui compte environ 851 pages, le compte est bon, les amis !

Comme je ne vais pas pouvoir lire un livre par semaine et faire une critique fournie pour chacun d'entre eux, voici un titre, un court résumé, et mon avis, what else...


Moi Matthew, flibustier des Caraïbes, Isabelle Le Charpentier- L'Harmattan 2010
Un jeune soldat découvre la flibuste et les mœurs de caribéens.
Mon amie Isabelle signe là un très beau récit, réaliste à souhait et plein de souffle, ce qui fait beaucoup pour une première publication !
Mon premier livre de pirates, l'émotion m'étreint.


L'étoffe de l'univers, Andrée Chedid - Flammarion 2010
Courte autobiographie de l'auteure illustrée de poèmes parfois simples, toujours touchants.
Voilà une femme généreuse et simple, comme je les aime.


La parenthèse, Elodie Durand - Delcourt 2010
Atteinte d'une maladie qui affecte entre autres sa mémoire, l'illustratrice raconte cette période de sa vie au moyen de dessins très suggestifs, dont certains saisissants réalisés alors qu'elle était malade et presque incapable d'exprimer ce qu'elle ressentait autrement que par le dessin. Un sujet grave traité avec recul. Très touchant.



La théorie de la contorsion
, Margaux Motin - Marabout 2010
Reprise des illustrations du blog de l'illustratrice au langage fleuri.
Très souvent drôle, poignant parfois.


La fin des temps, Haruki Murakami - Seuil 2009
Deux personnages, l'un crypte des données en déconnectant les deux hémisphères de son cerveau, l'autre débarque dans une ville hyper normée à l'entrée de laquelle il doit renoncer à son ombre, et par là, à son cœur. Une progression parallèle et étonnante, une écriture souple et limpide. Mon premier Murakami, mais pas le dernier, loin de là !


King kong théorie, Virginie Despentes - Le livre de poche 2007
Un essai sur les femmes, le viol, leur rapport aux hommes, à leur corps et à la prostitution.
Très documenté, saisissant.


La carte et le territoire
, Michel Houellebecq - Flammarion 2010
Un peintre rencontre le succès et Houellebecq lui-même en capturant le réel et les cartes Michelin avec son appareil photo.
Mon premier livre d'un auteur confirmé (sic). Un style clair, des personnages réalistes, mais sans grande épaisseur, une vision lucide de notre époque. Loin de cet auteur que j'imaginais plus sulfureux. Dans ses autres titres, peut-être.


J'ai 15 ans et je l'ai jamais fait, Maud Lethielleux - Thierry Magnier 2010
Deux ado, un garçon et une fille, tournent autour de leurs premières fois : première scène pour l'un, premier amour pour l'une, le tout forme un joli ballet illuminé d'images douces et donne une vision intéressante des hésitations et des élans de l'adolescence.
Un roman d'ados qui vaut le coup, dont je me demande si son titre ne le dessert pas en même temps qu'il intrigue, je n'ai pas encore tranché la question. En tous cas, l'auteure a écrit d'autres titres qui me font de l'œil depuis un moment, donc j'y reviendrai.


Cannibale, Didier Daeninckx - Poche 2000
Exposition coloniale de Paris, 1931, des canaques sont importés de Nouvelle-Calédonie pour être "exposés", mais suite à l'empoisonnement des crocodiles, ils sont échangés à un cirque allemand... Le Paris des années 30 tout juste esquissé et une mentalité française qui en dit long sur l'obscurantisme de l'époque.


Un jeune garçon enquête sur la mort du chien de sa voisine sans imaginer jusqu'où le conduiront ses interrogations. Un personnage très attachant, une écriture touchante, j'ai beaucoup aimé.



Les bonnes intentions, Agnès Desarthe - Seuil 2001
Un sujet quotidien (la copropriété), une écriture poétique et imaginative pour décrire les travers humains, du plus inoffensif au plus abject. J'adore décidément Desarthe.


Portraits d'après nature, Jane Smiley - Rivages 1995
Un recueil de deux longues nouvelles dont je n'ai lu que la première "Un amour ordinaire", qui m'a beaucoup touchée, sur laquelle je n'ai pas eu envie d'enchaîner la suivante, pour tout vous dire. Le récit de cette femme au retour d'un de ses fils d'Inde, et à l'occasion de ces retrouvailles, l'histoire familiale remise en perspective.
Je renoue avec Jane Smiley, un auteur dont j'avais déjà adoré L'exploitation et Un appartement à New-York.


L'homme qui voulait être heureux, Laurent Gounel - Pocket 2010
L'homme en question est à Bali et va voir un vieux sage qui partage avec lui une conception du bonheur fondée plutôt sur la définition du bonheur recherché que sur les résultats.
Sans plus.


Quant au bouquin en cours, Je te retrouverai, d'Irving, c'est un pur régal que je dévore en sachant qu'une fois le pavé avalé, j'en réclamerai encore...



avril 01, 2011

Do you know la semaine 13 ?

La semaine 13... je l'ai rencontrée en 2005.
A l'époque je travaillais dans une agence où mars était un pic d'activité.
Je n'ai pas compris tout de suite que j'étais débordée.
Sauf la semaine 13, où là...

La semaine 13 en quelques mots :

C'est la semaine où le grand astronome de l'univers appuie sur le bouton "Apesanteur : ON", pour se marrer à vous regarder vous démener quand votre univers a basculé cul par-dessus tête.
C'est la semaine où vous ne savez plus quel jour vous êtes. Et ça, c'est tous les jours.
C'est la semaine où vous pensez une millaine de fois par jour, au moins, que vous avez atteint vos limites.
C'est la semaine où vous n'envisagez l'avenir qu'à travers une liste d'étapes toutes plus éprouvantes les unes que les autres (non, vous ne faites pas vraiment preuve d'optimiste, en semaine 13).
C'est la semaine, c'est la semaine où... qu'est-ce que vous vouliez dire, déjà ?
C'est la semaine où vous dites "Ah, mais c'est toi qui dors dans la tasse de Denis !"
C'est la semaine où au milieu, vous faites la plus grosse insomnie de ces dix dernières années.
C'est la semaine où vous annulez tous les projets des semaines à venir, parce que vous n'êtes plus étanche.
C'est la semaine où la moindre incartade a le parfum des plus grands moments de liberté (Hier, quand je suis allée poster une lettre au milieu de la journée)
C'est la semaine où vous ne savez plus bien quelle heure, quel mois, quel saison : tout change en quelques jours : heure d'été + plus mois d 'avril + printemps : comment voulez-vous vous y retrouver ?!

Depuis 2005, je le constate tous les ans : la semaine 13 est la pire de l'année.

Ce billet est dédicacé à mon amie qui connaît la semaine 13 comme son ombre, et court toutes les heures qu'elle compte pour échapper à ses roues chaque année...
Je t'embrasse, ma Scarlett.