mars 27, 2007

L'ancre des reves, Gaelle Nohant

Voilà un roman qui en a dans les voiles !

Embarqué dès les premières pages dans les cauchemars des enfants Guérindel, vous vous laisserez dériver à la suite de Lunaire, à la poursuite de personnages étonnants au passé mystérieux.
Des images riches de poésie, un style élégant et vraiment original, un onirisme dont on ne se lasse pas, Gaëlle sait où elle mène ses lecteurs : des terras-neuvas aux lignes ennemies, le tout en compagnie de personnages aux caractères de granit, attachants, forcément attachants.

Et quand à la fin de votre lecture, vous repenserez que c'est un premier roman, vous serez les premiers surpris.

J'aimerais vous en dire plus sans déflorer l'intrigue mais ce n'est guère possible, je ne peux que vous inviter chaleureusement à l'ouvrir sans tarder, vous ne serez pas déçus, c'est sûr et certain, foi de May !


Mais aussi :
foi de thom
et foi de Choupynette
Vous pouvez également (re-)découvrir içi The Famous Gaëlle ;-)

mars 22, 2007

Petite confession

Depuis que je suis petite, ce qui n'a pas d'autre sens chez moi que "depuis que je suis jeune", puisque je fais 1 mètre 56, je suis dingue de Magnum. La série, bien sûr, mais surtout le mec. Le vrai, le poilu, le moustachu qui porte short court et Stan Smi*h sans chaussettes. L'homme viril à la jambe élancée, au mollet galbé, au dynamisme ébouriffant et à la pors*he rouge.
J'en suis dingue. C'est bien simple, je regarde les vieux épisodes de Friends rien que pour lui, pour son come-back dans le rôle du boy-friend de Monica. Il est trop. Trop doux, trop masculin comme je les aime.
Bon avant, il y avait bien Colt Silver, l'homme qui valait trois milliards qui tombaient à pic, mais lui c'est pas pareil, à peine une amourette de jeunesse. Non, Magnum, c'était The Man. ça l'est toujours en réalité. Rien que pour le plaisir, je suis allée chercher le générique sur Utube. Parce qu'il y apparaît en costume de la navy -et là je craque-, qu'il apprend à nager à une poulette que j'aurais bien aimé être (d'autant plus qu'elle a un cul d'enfer, je vous vois venir !), qu'il conduit comme un grand fou sa Pors*he à bord de laquelle j'aurais aimé être, même les cheveux complètement ébouriffés (vous êtes déjà montées dans une décapotable avec des cheveux longs ? C'est le cauchemar du peigne, je vous le dis).
Pour tout vous dire, je crois que j'aurais pu être Higgins, rien que pour vivre à ses côtés.
Et surtout, enfin, à la fin dudit générique, il y a ce mouvement de sourcils, qui est à lui seul la quintessence du charme masculin. Argh, je tombe.




Bonus :
Qui a dit que la moustache c'est ringard ? C'est la classe, oui !

mars 15, 2007

Mon collègue pénible

Certains ont des chiens stupides, moi j'ai un collègue pénible.
En apparence, il ressemble à un garçon de son époque, jeune homme bien mis de 29 ans, la mèche alerte et à la mode, très surveillée surtout. Souvent accompagnée d'une main droite qui tel le garde-chiourme, est toujours prète à la remettre en place d'un mouvement habile et presque aussi célèbre que ladite mèche.
En apparence, ce garçon a tout du parisien gentiment moderne, übersexuel comme dirait un magazine que j'affectionne.
En apparence, c'est un être gentil et attentionné. La plupart des personnes de son entourage se sont laissées aller à le trouver délicat, séduisant... drôle ? Non, quand même.
Les apparences sont parfois trompeuses. Mais il arrive aussi qu'elles fassent long feu. Le pire ennemi de ce jeune garçon est son ego, son moi démesuré, son sens du Je exacerbé et tout puissant. Sa force de conviction quand il s'affirme.
Sans son ego, il aurait tout pour être sympatique. On lui pardonnerait même sa préoccupation constante de son pouvoir de séduction et son besoin de le tester sur toute la gente féminine.
Mais cet ego ! Ma doué !
C'est bien simple, plus il se gonfle d'orgueil, plus il se fait moquer. En bon petit coq, il prend alors la mouche et envoie des mails. De longs mails argumentés, qui ne manquent jamais de mouiller l'un ou l'autre en pointant du clavier tel défaut que nous aurions éventuellement omis de trouver risible. Hélas, sa tactique de défense est l'attaque pitoyable, de ses propres collègues. Il n'a toujours pas compris que nos défauts nous font rire. Vous pensez peut-être "Z'êtes pas débordés là-bas ! ça ricanne, ça écrit des mails longs comme le bras pendant les zheures de travail". Ce n'est pas faux. On rit bien. C'est important de bien rire, et nous n'en travaillons que mieux une fois bien détendus, mh ?
Pour revenir au sujet, je n'ai jamais vu une personne affublée d'autant de surnoms. C'est bien simple, ça vient tout seul. D'abord il est blond, donc évidemment, c'est facile, "l'esprit bonde" se décline très bien au masculin, qui l'eût cru ?
Ensuite, il est perpétuellement débordé, toujours en train de courir pour aller chercher un doc à droite à gauche, toujours très affairé, il n'arrète pas. De brasser de l'air. Tous les gens qui l'ont cotoyé de près sont impressionnés par sa faculté à donner l'impression qu'il travaille d'arrache-pied, alors qu'il passe environ 50% de son temps à faire des listes de ses tâches à venir. 25% à faire des mails vengeurs ou explicatifs. Car le jeune homme doit avoir le dernier mot. C'est pénible ? C'est pénible. Que ce soit à l'écrit ou à l'oral, il y a toujours du répondant. ça ne se termine pas, vous le branchez en lui envoyant un mail un peu sec, et c'est parti. Je ne connais qu'une personne qui parvient à le faire taire à coup d'humour saignant, c'est brillant, j'adore.
Pour vous donner un exemple, je vois bien que je reste dans les généralités, ce garçon est capable d'envoyer un mail à la moitié de la boîte pour dire à une personne qu'une autre le trouve vraiment sympatique. En tant que destinataire dudit mail, je me suis retenue de souligner que cette personne est dans l'entreprise depuis au moins un mois et demi, et a donc certainement eu le temps de se faire une haute opinion de cet être magnifique alors que nous ne sommes que de vils railleurs incapables de reconnaître sa valeur. Peut-être sommes nous tout simplement jaloux.
Je me suis retenue, mais je n'ai aucun mérite, je suis son manager.
Oui, je souffre. Car je suis femme. Il est homme. Tellement plus fort, homme, costaud, musculo, cerveau.
Si au terme de mois de prise de recul, de respiration sophrologique et de points avec ma hiérarchie je viens à lui faire une remarque un peu pète-sec (les femmes le sont, non ?), je me vois gratifiée d'un "Ne me parle pas comme ça, je ne suis pas ta fille !".
J'aimerais pouvoir lui dire que mes relations avec ma fille de 4 ans sont beaucoup plus simples, claires et saines que les relations avec lui. Parce que quand on discute, on s'écoute toutes les deux.
Il est constamment sur la défensive. Je vous jure, Marie-Thérèse, j'ai tout essayé. Je pratique le blond égotique depuis bientôt deux ans, au quotidien. Sans rire, j'ai vraiment eu des semaines difficiles de remise en question. Jusqu'à épuisement, au terme duquel j'ai décidé que le jour où il serait capable de se remettre en question, je me poserai peut-être de nouveau des questions sur moi.
Depuis ça va beaucoup mieux.
Il s'énerve toujours un peu, mais tout seul. Je ne suis plus pète-sec, je suis presque zen (faut pas charrier).
Je suis sûre que les collègues pénibles sont partout, mais lui, je vous jure, il est énorme.

mars 12, 2007

Naissance des fantômes

Naissance des fantômes, Marie Darrieussecq (1999)

Un soir, son mari part chercher du pain (elle a oublié, pour la énième fois, d'en acheter), et ne revient pas. Voici le point de départ de ce livre. L'auteure aurait pu décrire les circonstances dramatiques et pratiques de cet abandon, comme les recherches policières ou l'incompréhension de l'entourage, elle y fait allusion, mais ne s'y attarde pas. Parce qu'elle a choisi de nous emmener là où l'esprit souvent peine à reprendre pied. La jeune femme vit l'absence de cet homme, jamais appelé autrement que "mon mari", comme prise dans les tempètes de la pensée, là où l'esprit n'a plus nulle prise dans la réalité. D'une scène réaliste, comme un diner, elle se laisse sombrer dans les méandres de son imagination, où sa souffrance et son isolement l'emmènent voir plus loin, si "mon mari" se cache derrière les murs multiformes de la ville.

Voici un livre qui ne m'a pas "tenue" à proprement parler, mais qui ne m'a pas non plus laissée indifférente. L'écriture est riche en images, et en formules étonnantes. Malgré cela, la distance entre la narratrice et son mari m'a gênée. Dès le début ce personnage est absent, je me suis demandé pendant une bonne partie de la lecture si l'héroïne était réellement mariée avec cet homme, ou si elle était en proie à une folie imaginaire lui faisant croire qu'elle était mariée.
J'ai eu le sentimenet que le livre avait été écrit rapidement. Un peu comme un carnet dans lequel l'auteure aurait noté ses rêves, qui mis bout-à-bout et un peu arrangés aurait fini par s'intituler roman.




Le concert de Michel

Heureusement, avant de savoir que le livre de Gaëlle était presque disponible (L'ancre des rêves, chez Robert Laffont) - qui ne sortira que jeudi mais que thom et d'autres ont déjà lu, les gros veinards - , je pouvais encore savourer tous les plaisirs que m'offre la vie. Donc, samedi soir, je suis allée là :



Non, ce n'est pas le concert d'un vieux beau, comme m'ont dit certains de mes amis sceptiques. Oui, j'appréhendais de retrouver l'homme de LA chanson de mon enfance "Tous les bateaux tous les oiseaux", oui, je craignais que sa voix tire un peu. Et non, oh non, je n'ai pas été déçue. Je ne le connaissais pas bien, en tant qu'homme et artiste, forcément, j'étais jeune quand il a quitté le pays, mais qu'est-ce qu'il assure, le garçon !
D'abord il n'y a pas eu de première partie. Ce qui tombe assez bien. Je vais très rarement à des concerts, et les deux derniers auxquels j'ai assisté, à plein d'années d'intervalles, ce fut surprenant. Evidemment, le premier concert, c'était Sinclair, il y a dix ans, on ne s'attendait pas vraiment à voir débarquer un couple de chanteurs maliens - Amadou et Mariam -, on ne les connaissait pas, bref, on a été un peu surpris. Pas autant ceci dit que lorsque je suis allée voir M à Bercy il y a deux ans, et que la première partie était assurée par... Amadou et Mariam.Sachant que M accompagna Sinclair dans le temps, ce n'était pas si surprenant, sauf de mon point de vue, finalement...
Bon bref, là, il était plus improbable qu'Amadou et Mariam fassent la première partie de Polnareff. Donc y'a pas eu de première partie. Ce qui m'a permis d'observer un peu mes co-concertistes, qui portant une perruque blonde, qui les lunettes blanches mythiques, qui les deux, plus une énorme barbe châtain. Appelant tous "Michel". Pour moi, Michel, c'est les bronzés "Mifffffèl", mais pas Polnareff. Bref, il arrive en faisant mine d'ôter son pantalon en ombre chinoise, puis il lance "Je suis un homme". L'atmosphère est tantôt rock, tantôt piano et lumières, et franchement, que ce soit "Lettre à France" ou "Dans la rue", on est pris dedans. La voix, ben c'est Michel, quoi, tel que je l'aime, tout en envolées et en rapidité. Il laisse la place belle à ses musciens, et ses choeurs. C'est bien simple, je me suis dit que c'était ça, le prochain boulot que je voulais faire : choeur de Michel Polnareff. Bon, elles sont toutes plus ou moins noires, mais à notre époque ce détail ne devrait pas poser de souci majeur. Vous en pensez quoi ?

Le livre de Gaëlle

ARGH ! LE LIVRE DE GAËLLE est déjà lu et chroniqué chez thom et bien d'autres, et puis moi je suis face à mon écran qui me dit "livre à paraître", désarroi.
Que vais-je faire en attendant de pouvoir le lire, pour me retenir de lire tout ce qui a été blogué dessus !!!?

mars 08, 2007

Haïku ?

Lente, elle sombra,
pour mieux ressurgir au jour,
et donner l'amour

J'ai enfin tenté le haïku. Et je crois que ça me plaît bien.
Comme j'ai décidé d'écrire un peu plus sérieusement, ça me fait du bien de découvrir une nouvelle forme sans prétention et pourtant non dénuée de complexité.
Après avoir fouiné un peu, voici les quelques principes que j'ai retenus :
un rythme (5-7-5), une évocation de la nature, la quintessence.

Vous voulez essayer ?

W' day

"(...) alors, n'ayons pas peur de le dire, la femme est un animal politique comme les hommes". S. Royal, ce jour


Le débat sur France 3 "La femme apporte-t-elle un plus en politique ?"

C'est moi ou on marche sur la tête ?
Il me semble évident que le point de vue d'une femme en politique peut apporter autant de matière à débat donc à avancée que celui d'un homme. J'hallucine que ce genre de question se pose encore. Je suis sûrement naïve. J'apprends par ailleurs qu'un sondage fait auprès d'anciens élèves de grandes écoles parisiennes révèle que 62% des hommes ne voient pas de différence entre leur carrière et celle des femmes.
Alors que 65% des femmes ont elles constaté des différences.
le tout pour une même ambition et un même investissement de départ.

Je crois que définitivement je suis naïve.
Cette journée de la femme a peut-être du bon finalement.

Mais à quand la journée de l'homme. Qu'on parle d'eux un peu ?

mars 05, 2007

Marilyn, dernières séances


Marilyn, dernières séances
Michel Schneider
roman paru en septembre 2006, aux éditions Grasset



Que dire de ce roman, puisque c’en est un.
Le projet de l’auteur :
Présenter la relation de Ralph Greenson, « psychanalyste freudien » et de Marilyn Monroe « déesse du sexe » durant un an et demi à Hollywood. Comment le psychanalyste a soutenu Marylin, lui offrant l’accueil d’une famille qu’elle n’avait jamais eu, cherchant en la psychanalyse le moyen de la soulager, alors même qu’il semble conscient qu’elle est très loin de pouvoir assumer une analyse. Une relation complexe se noue entre ces deux personnes. Lui, engagé auprès des studios à la mettre « en état de tourner », elle, qui tous les jours trouve refuge dans son cabinet comme dans son foyer.

L’auteur est probablement très documenté. Le plan du livre suit hélas l’éparpillement de cette documentation. Les chapitres se succèdent, et le lecteur valse d’un lieu, d’une date, d’un personnage, d’un milieu à un autre. Il n’y a pas de logique apparente et l’on fini par ne plus savoir où et quand se situe le propos. L’on finit d’ailleurs par totalement s’en moquer.

L’auteur ne défend aucune thèse sur la cause de la mort de MM. Ce qui est appréciable dans la mesure où on ne poursuit pas la lecture en ayant à l’esprit que la fin du roman devrait révéler le nom d’une organisation coupable.

L’éditeur cite Flaubert à propos de L'Éducation sentimentale :
« Mes premiers plans sont inventés et mes fonds réels ». La nuance en l’occurrence, réside en ce que le premier plan de ce roman sont des personnes qui ont réellement existé. En mêlant documentation réelle et fiction, l’auteur ne prend finalement aucun parti, c’est probablement la solution la plus simple. Celle qui permet à l’auteur de donner à voir la détresse d’une Marilyn perdue au milieu de gens trop intéressés ou trop désintéressés.
J’ai apprécié cette lecture, mais la solution du vrai-faux m’a laissée plusieurs fois un peu en bascule, ce qui n’est pas très agréable.
Faut-il nécessairement être dans le tout vrai ou le tout faux ?
Je n’en sais rien. Mais partir d’une documentation aussi détaillée pour arriver à du roman, j’ai presque envie de dire que ce n’est pas fair-play. Cela fait du roman un masque de la vérité, et c’est presque dommage.

Ma conclusion. Oui, pour découvrir la dépendance de Marylin aux analyses et aux analystes, en particulier R. Greenson. Oui pour toucher du doigt les profondes fêlures qui ont fait d’elle ce personnage de fantasmes auquel elle se sentait elle-même étrangère. Ce n’est déjà pas si mal. Il semble que cette affaire a été très loin, à telle enseigne qu’on se demande légitimement si la vérité sera connue un jour, et si vérité il devait y avoir, quel crédit lui accorder.

(Pour un souci du détail « vrai », préférer Marylin Monroe, enquête sur un assassinat, de Don Wolfe, qui regorge de témoignages et d’anecdotes. Le tout dans un style très Hollywoodien !)