janvier 12, 2012

vivre un livre - Dans la main du diable

Vous est-il déjà arrive de vous demander comment vous alliez survivre a la fin d'un livre, tant l'univers dans lequel il vous mène vous est agréable ? Tant il comble un vide en vous ? Tant ses personnages sont autant de vos proches, familiers et indispensables ?
Comment avez-vous traversé cet après ? 
En vous jetant à corps perdu dans la suite ? 
Dans un autre livre au sujet diamétralement opposé ? 
En faisant une grève de la lecture pour laisser à cet univers le temps de se retirer doucement et à votre cœur de sécher comme le sable humide après la vague ?
Certains livres ont ce pouvoir d'indispensabilité. Ils épousent votre quotidien comme un petit animal chaud et câlin, aux souhaits impérieux, gentiment exigent et attachant.







J'ai fini le premier volume de la trilogie d'Anne-Marie Garat et j'ai tant aimé, je me suis sentie tellement choyée par cet auteur, elle a si bien parlé à mon imagination, m'a tant touchée au coeur, que je n'ai plus guère d'appétit pour un autre roman. 


Ce roman que j'ai tant aimé, Dans la main du diable,se situe en 1913, en France. Une jeune femme se lance dans une enquête afin de découvrir les circonstances de la mort de son cousin, qu'elle aimait. Elle ne mesure pas le dixième des péripéties dans lesquelles elle va être entraînée, ni les connexions et les manipulations dont elle sera le jouet. Les portraits sont justes, les dialogues excellents, les descriptions sont vraiment savoureuses, enfin la structure même du roman est impeccable. Les rebondissements sont bien calculés, les sentiments des personnages si justes que l'on est totalement embarqué, enfin, elle ne manque pas d'humour et l'on se réjouit de l'esprit de certains de ses personnages, dont certain ont vraiment le sens de la formule ! 
La situation sociale de l'époque est très justement exposée, les classes sont toutes représentées sans que cela passe pour un catalogue. La condition de la femme, les découvertes de la médecin, le contexte politique, tout concoure à composer un tableau très juste, et un roman éblouissant. 
900 pages, 1,05 kilos de plaisir (même dans le métro !), j'ai adoré !


Dans la main du diable, Anne-Marie Garat, Actes sud / Babel pour le poche. 
Premier volume (indépendant) d'une trilogie. 







Du coup, le second tome de Vango m'a presque un peu déçue, c'est vous dire. Je l'ai trouvé trop rapide, j'ai constamment eu le sentiment que l'auteur avait été obligé de couper son texte, et j'aimerais savoir si je me trompe. Les nombreux allers et retours géographiques et temporels m'ont encore plus déboussolée que dans le premiers tome. Je me demande comment les ados se retrouvent dans les faits historiques, mais je suis plutôt pour les faits historiques en toile de fond. Pour le coup, certains rebondissements étaient totalement improbables. 
Mais enfin, je reconnais que j'ai encore beaucoup aimé ses personnages et qu'il a vraiment du talent. Je me sens presque injuste !


Vango, Thimotée de Fombelle, Gallimard. 

1 commentaire:

  1. J'ai parfois ressenti ça et tu décris très bien ce sentiment ! Dans ce cas, je fais une pause, je laisse mariner encore quelques jours, je continue de rêver à eux. Ou je lis un essai.....
    Tu parles très bien de ce livre, je vais voir si je le trouve à la bibliothèque :-). Bonne semaine

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