octobre 17, 2006

Pompon, la lisse attitude

Monsieur François Pompon (1855-1933) est connu pour son ours, qui le révéla au public au Salon d'automne, en 1922. Il avait 67 ans. Un ours à la silhouette sobre, au pas nonchalant, à la silhouette d'une modernité échevelée pour l'époque, dont la robe lisse donne imméditament envie de toucher, de caresser.
Cet ours :






















Ours blanc, profil droit de François Pompon
1928-1929, pierre de Lens

© ADAGP
© RMN / S. Boegly









































(© Alain Millot)


Excellent technicien, Pompon fut chef d'atelier de Rodin.
Il créa avec Camille Claudel, cette sculpture, "La Vague", qui est visible au Musée Rodin :






Date : entre 1987 et 1902© ADAGP


Outre la pureté des courbes de ses statues, Pompon sculptait le mouvement :
"C'est le mouvement qui détermine la forme, ce que j'ai essayé de rendre,
c'est le sens du mouvement.
Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent...
Ce qui est intéres
sant, c'est l'animal qui se déplace."



Tel ce sanglier, attrapé en pleine course :



(bronze de 1925)

ou encore cette panthère à l'affût (1926)


"Je fais l'animal avec presque tous les falbalas, et puis, petit à petit, j'élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable".





Et c'est certainement cette pureté , cet équilibre installé dans l'absence de détail qui redonne à l'attitude toute son importance (regardez l'inclination de la tête de cette chouette. Elle nous interroge du regard, non ?).

Ce tout de simplicité qui contraste tellement avec la scultpure chargée du XIXe fit sa renommée, puisque pompon connut,
suite à l'avènement de son ours, un succès de dix années.
Il s'exporta au Japon, au Brésil et aux États-Unis, par exemple.


Petite chouette (1918)











Fort de son expérience, l'humble Pompon prodiguait le conseil suivant :
"Quand vous avez un succès, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez".









Petit ours brun, 1918 (Musée d'Orsay)

J'aime Pompon depuis toujours parce que ses oeuvres sont rondes, lisses, simples, épurées, et que ça me parle. De même que Constantin Brancusi, dont je pense que je parlerai un jour prochain. Pour moi la sculpture doit nourrir l'oeil et donner envie de toucher, de palper, de caresser. Alors c'est réussi


1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas ce sculpteur mais je trouve son travail très beau en effet, et il s'accorde très bien avec celui de Camille Claudel, dont je suis une grande fan...

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