avril 23, 2008

A la mode de Ponge

Lundi dernier nous avons écrit dans l'atelier d'écriture auquel je participe, sur les objets, avec la contrainte d'intégrer à notre texte les prises de notes de deux autres personnes sur ce même objet.

J'aime bien ce que j'ai écrit, c'est suffisamment rare pour que j'ai envie de le partager...
Infiniment féminin

Tour d’acier, étui de métal, impénétrable, insoupçonnable. Est-ce une horloge ? Froid insaisissable. Faut-il tirer ? Appuyer ? Elle renvoie les reflets de sa silhouette. Petite tour rouge surmontée d’une cheminée d’acier ; petit flacon rectangulaire. Petit rien, petit tout, dont l’usage participe à la transformation. Est-ce un parfum ? Du poison ? Un élixir ? Petit bijou à la coque délicatement ciselée du nom de son créateur, petit cylindre d’apparat, infiniment féminin. Objet de convoitise pour les petites filles soucieuses de devenir femmes, il a l’odeur poudrée des baisers de maman avant l’école. Il faut pousser. L’objet se dédouble, et, phallique, il intrigue. Symbole de la féminité, il est la virilité masculine faite objet. Il fait monter le rose aux joues quand on le fait glisser avec langueur, qu’on l’humecte et qu’on l’étale avec précaution. La métamorphose s’opère, rubis fascinant, c’est l’entrée en séduction. Véritable peinture de guerre, il laisse son empreinte sur la peau adorée ou le filtre humecté. On le dévore des yeux, il vous mange le visage.

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