juin 06, 2009

L'amour est à la lettre A

L'amour est à la lettre A, de Paola Calvetti, paru aux Presses de la Cité. Traduction de Françoise Brun.

L'histoire est fort simple: Emma, 50 ans, choisit de donner un tournant radical à sa carrière en quittant son job harassant de traductrice over the world, pour ouvrir une librairie entièrement consacrée à l'amour au coeur de Milan.
Elle trouve rapidment un post-it sur un des livres: Federico, son amour de jeunesse, est de retour, leur histoire peut reprendre comme au bon vieux temps.

S'ensuit une correspondance dans la durée, sur environ quatre ans, durant laquelle la relation amoureuse évolue peu, entrecoupés de récits de la narratrice où nous la suivons dans sa librairie à laquelle tout sourit. Emma et Federico ne se téléphonent pas, ni ne s'envoient d'e-mail, Emma étant absolument réfractaire aux nouvelles technologies (un peu excessif à mon goût mais passons), et une fois par an, ils se retrouvent à Belle-Ile pour quelque jours.

Plusieurs choses m'ont plu dans cette lecture.
D'abord de très bonnes idées quant à la librairie : quand on aime les librairies, c'est fantasmatique de découvrir Rêves&Sortilèges : l'élaboration des vitrines, véritables mises en scène, les intitulés des rayons, l'ambiance etc.
L'atmosphère : la vie milanaise et les petits commerces qui donne envie de se fondre dans la vie quotidienne des italiens et dans ce cercle d'amateurs de littératures qui deviennent tous amis au point de former à la fin une grande famille.

Quelques bémols :
La trame est un peu faible.
J'ai trouvé que les deux protagonistes n'étaient pas assez attachants, les personnages secondaires sont presque plus touchant.
Et les lettres "d'amour" ne m'ont ni convaincue ni touchée. Emma et Federico semblent d'entrée de jeu se remettre sur des rails et entrer dans une relation routinière où les sentiments ne viennent pas jouer les perturbateurs. Tout cela est un peu lisse.

En revanche, trop c'est trop : la librairie devient un haut lieu médiatique, le "coin-café" du départ devient une auberge puis reçoit carrément des entreprises, Emma ouvre également un hôtel pour recevoir des auteurs, et vend dans sa librairie des bougies parfumées, des tasses et autres magnets. Pourquoi pas, ces idées sont sympa prises individuellement, mais l'accumulation nuit à la crédibilité.
Federico est architecte, travaille à New-York, et nous abreuve de notions d'architecture, l'aspect documentaire dessert le roman.

Et petite note personnelle, j'ai été scotchée car je ne m'attendais pas à lire les descriptions de Belle-Ile et de certains de ses habitants tels que j'ai pu les rencontrer.

L'auteur dit que dans cette histoire "Tout est vrai". C'est-à-dire ?
La réalité dépasse la fiction, c'est vrai, je le constate tous les jours.
Quand la fiction dépasse la réalité, ce n'est pas toujours crédible, c'est dommage.

Au demeurant, j'ai cependant passé un agréable moment.
Merci Fashion pour le prêt !

D'autres avis :
Cuné, Fashion, Wictoria.

Et le site de la librairie : www.librairierevesetsortileges.fr

3 commentaires:

  1. Quelle belle idée : ouvrir une librairie. Parfois, j'en reve moi meme !

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  2. En balade à Bâle il y a quelques semaines, je suis tombée sur une librairie spécialisée en "Jugendliteratur"... depuis, je rêve d'ouvrir la même en français... une librairie spécialisée en littérature jeunesse...

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  3. Miss Zen : j'ai l'impression qu'on en a toutes rêvé un jour ou l'autre ! Moi c'était une librairie-salon de thé-brocante...

    Titoune : la littérature jeunesse est une mine de bonheur pour moi, j'adore ça !

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