octobre 01, 2009

Mon activité rémunérée

Depuis dix ans, j'exerce une activité rémunérée dans le domaine de la communication.
Depuis 9 ans 1/2 je trouve que je n'apprends plus autant qu'en fac et cela me désespère.
Depuis huit ans, je me demande si je suis vraiment "faite pour ça". Même si je suis persuadée qu'il y a plusieurs façons d'exercer un même métier (j'ai tenté plusieurs fois d'aborder mon activité rémunérée avec plus de hauteur, plus de recul, plus d'humour, plus de cynisme, plus de sérieux même, sisi. Il faut croire que la nature reprend (trop vite) ses droits. )
Depuis huit mois, je travaille pour une cliente très cliente, comme disait un ami à moi.
Pas une hystérique, pas une méchante, mais une névrosée. Une accro au "plus parfait possible" et au mail qui vous gifle. Mais ai-je vraiment envie de parler d'elle ?

Depuis que je sais que je ne suis pas à l'aise dans ce milieu parce que je ne l'aime pas, et que je n'ai pas envie d'y réussir, je ne cherche plus de mauvaise excuse.
Je n'aime plus ce que je fais. Les compensations que j'y ai trouvé ne me suffisent plus.
J'y passe trop de temps. Ma névrosée me bouffe la rate et j'ai développé une maladie psychosomatique quand j'ai hérité de ce budget. Moi qui étais persuadée que jamais la maladie psychotruc ne passerait par moi.
Mais il n'y a pas qu'elle. Il y a aussi l'ex-collègue, passée chez le client. Qui a pris le pli tellement vite, et me rappelle fréquemment comment elle est passée de l'autre côté, elle. ça me laisse perplexe.
Et puis il y a aussi ce gentil client, qui me fait confiance, qui m'apprécie, et avec lequel j'ai des relations normales, thanks God, ça existe ! Merci à lui.

Mes clientes ne sont que des clientes, ce métier n'est qu'une activité rémunérée, et là je remercie l'adorable personne qui a mis les mots justes sur ce que j'envisageais comme "mon métier", ou "ma carrière", dans mes moments de folle exaltation.
Oui, c'est mon métier, malgré tout. Mais je ne suis pas tatouée.
Rien ne m'empêche d'aller goûter à d'autres milieux.
D'aller exercer une autre activité rémunérée. Ailleurs. Avec d'autres clients. Ou pas. Qui seront peut-être aussi très clients. Ou pas.
Rien ne m'empêche de chercher à vivre autre chose. Bon, à part la trouille.

Aujourd'hui, celle-dont-je-ne-veux-pas-parler m'a essorée.
J'ai été calme, j'ai expliqué, j'ai perdu un temps fou à être disponible pour elle. Pendant ce temps, le budget du gentil client n'a pas avancé d'un iota. Et le sien pas beaucoup plus. Elle se prend pour Don Quichotte, brasse de l'air pour faire avancer, m'envoie des mails pour faire diversion.

Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je suis encore devant la porte fermée.
A ne pas oser regarder par le trou de la serrure.
J'ai une trouille d'enfer.
J'essaie de sortir de la paralysie qu'elle provoque, pour oser construire autre chose.
Regarder par le trou de la serrure.
Essayer d'envisager la vie autrement.
Avec plus de plaisir. Il n'est pas interdit de se faire plaisir dans son boulot, si ?

7 commentaires:

  1. Nan, c'est même plutôt recommandé. J'ai le luxe inouïe d'être rémunéré pour ce que j'aime faire : écrire. Et parfois je m'en plains, forcément. On n'est (quasiment) jamais content de son sort. Et on se dit qu'il faut manger, payer les factures... Tu résumes bien, on a la trouille de sortir du train-train.

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  2. LVE : THE luxe inouï en effet. Et on se plaint, en effet, malgré tout.
    Le bonheur est une quête constante de l'équilibre, avec parfois de grands virages à prendre, dont il faut trouver le bon angle, la bonne vitesse... et la bonne direction !

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  3. J'aurais pu écrire chaque ligne de ce billet : on fait manifestement le meme métier et je sais que je n'aime pas ce metier, ni ce client et comme toi : la trouille et en plus la peur de toujours éprouver la meme chose.....

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  4. Miss Zen : oui, j'ai cru comprendre que nos métiers sont similaires. La trouille domine pour le moment, mais je me dis qu'il faut que je creuse vraiment la question cette fois, du changement de voix. Je suis sûre que l'enthousiasme peut la faire reculer, cette fichue trouille.

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  5. Non il n'est pas interdit de se faire plaisir dans son boulot. Au contraire. On peut même rêver de changer de boulot et le faire un jour.

    Avant de s'y mettre on a la trouille. Pendant on jubile. Après, on exulte.

    C'est surtout une question de décision à soi tout seul dans sa tête. Le reste, c'est une formalité, parce que même si des fois ça galère, ça galère heureux.

    Alors qu'aujourd'hui...

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  6. Alors bonjour Luc, je crois pouvoir dire que je suis à fond dans la phase "Trouille", en me réjouissant d'arriver à l'étape jubilation... un de ces quatre !
    Ah... galérer heureux... quelle jolie perspective !

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  7. Sans rigoler ! Galérer heureux ça veut dire bouillonner pour trouver des solutions. Ne pas galérer malheureux c'est survivre ou supporter sans espoir que ça change.

    N'hésite plus ! Lance toi et galérons à fond en nous marrant !

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