septembre 29, 2010

Et puis tout s'arrête (ou presque)



Ce n'est pas la première fois que je suis alitée. Je me suis déjà fait mal au pied (mais l'autre), et mes deux grossesses ont été l'occasion de rester des mois sur mon canapé.

Quand on court tout le temps, on cultive ce fantasme de rester sous la couette, au chaud, de pouvoir ne rien faire, de prendre sa douche mais que si on a envie, de manger mais juste si on a le temps.

Un fantasme qui a la peau dure tant il est vrai qu'une bonne journée au lit n'a pas son pareil pour nous requinquer.
Un fantasme qui comme toute chose en ce monde, a ses limites. Il faudrait pouvoir bouger, il faudrait pouvoir décider du moment.

En l'occurrence, je n'aurais pas choisi maintenant, alors que je commence à peine à reprendre un vrai rythme au boulot et que je n'ai que deux cours d'aïkido à mon actif.
Mais comme c'est un accident, on ne choisi pas, par définition.
Alors me voilà, scotchée dans mon lit, la jambe dans le plâtre. Et plein de temps devant moi, mais des capacités limitées.
Et le retour de cette anxiété (je ne peux décemment pas parler d'angoisse, à part ça tout va bien) : "vais-je réussir à en profiter ?"

En profiter c'est quoi ?
En profiter c'est mettre à profit : lire beaucoup, écrire beaucoup, me cultiver, apprendre une langue, ou pourquoi pas, le violoncelle (oui, je suis comme ça, j'ai des aspirations tout à fait réalistes).

Car quoi ? Pour le moment je suis arrêtée dix jours. Mais ne rêvons pas, si la fracture est confirmée, je ne serai pas déplâtrée si vite.
Et finalement, si j'arrive à me reposer, c'est déjà bien non ?
D'où vient cette nécessité pressante, cette exigence impérieuse de rentabiliser son temps ?

Et cette culpabilité vague qui nous envahis le soir, quand on se rend compte qu'on a guère fait autre chose de la journée que regarder des séries. Même pas lire. Même pas ça.

Et puis le boulot qui appelle. Qui aimerait vous faire travailler à distance, finalement, vous n'avez que ça à faire. Mais qui laisse la Sécu vous payer.

Naît un autre fantasme : celui de ne pas avoir besoin de se défendre.

Passer la journée au lit, ça permet de rêver un max.







3 commentaires:

  1. Si tu ne souffres pas : PROFITE !!!!!!! Coupe ton portable : pas de bol pour le boulot, le portable etait trop loin et c'est troooooooop douloureux de se déplacer........l

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  2. Ah tiens, je n'ai aucun scrupule à glander. Mais ce qui s'appelle vraiment glander, hin ! Ce sont les regards des autres qui nous renvoient notre inactivité et nous font culpabiliser. Je n'ai pas ce genre de problème. J'assume. Et plutôt bien, il faut bien le dire.... :))

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  3. Miss Zen : oui... oui... oui... OUIIIII !!!!

    LVE : Tant mieux ! Les scrupules s'atténuent avec les jours qui passent, c'est plutôt un grand sentiment de vide qui me dérange...

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