septembre 04, 2010

Je plie donc je pense

J'ai longtemps sous-estimé les révélations quasi-extatiques que peut nous apporter le fait de plier la lessive.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est pourtant un acte qui vous révèle à vous même, par le jeu de quelques constatations étonnement pragmatiques et néanmoins criantes de vérité.
Par exemple. Vous pliez votre maillot de bain. Vous êtes rentrée depuis une semaine et demie. Onze jours en fait. Vous allez ranger votre maillot de bain de plage, vous prenez conscience qu'il ne reverra pas le sable chaud avant un bail. Comme vous. Cette fois, c'est certain, vous êtes vraiment rentrée.

Par exemple. Vous pliez un tee-shirt qui appartient à votre fille. Elle est toute petite, elle n'a que sept ans et demi, et malgré tout, vous constatez qu'elle sera bientôt en mesure de vous emprunter vos tee-shirts. Que conclure ? Que vous êtes petite aussi. Que vous avez beaucoup vieilli. Qu'elle a beaucoup grandi. Que vous n'avez pas du tout envie qu'elle vous pique vos fringues. Que vous êtes un poil égoïste. Mais que si elle reluque du côté de votre penderie, c'est que finalement, vous avez du goût et vous êtes dans le coup.

Viendront ensuite prolonger la liste les constats du type "En fait, *La redoutée*, c'est pas pire comme marque" ou encore "En revanche, les fringues *Monoprice*, ça ne tient pas".

Les accès de culpabilité rondement rejetés : "Quand même celui-là, je pourrais faire un effort pour le repasser... mais quel simple bout de coton pour vouloir me renvoyer derrière mon fer, j'ai dit que j'étais une femme du XXIe siècle, oui ou non ? Et puis je suis déjà victime de la mode, je ne vais pas, en plus, être victime des plis ! Que trépasse si je repasse !"

Et les constats plus basiques "Moi qui pensais porter beaucoup de noir, il y a quand même une majorité de blanc dans mes affaires."

Vous tirez ainsi tout un tas de constatations du pliage de linge, qui sont autant qu'une séance de méditation, mais au terme duquel vos penderies et vos idées seront bien mieux rangées qu'après quelques hoooooooommm poussifs.
Vous serez ainsi armée pour affronter la rentrée, les tentatives précoces de votre fille (vous aviez eu du mal à vous remettre du "Maman, ta robe, elle est trop belle !... Je pourrai l'avoir quand tu seras morte ?, cette fois, vous serez bien préparée, de même, vous saurez couper l'herbe sous le pieds aux personnes qui jettent ostensiblement des coups d'oeil à vos plis encore frais.

En sommes, étendez, pliez, vos aurez fait le plus gros du boulot.



3 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord le menage est un excellent psy !

    RépondreSupprimer
  2. miss Zen : à venir, mes réflexions quand je lave par terre ;o)

    RépondreSupprimer