octobre 21, 2010

Les parades à la solitude

ça manque de couleurs, par ici, non ?
Si, je trouve moi.

Depuis que je suis arrêtée, une éternité (ma vie sociale s'est brutalement interrompue lorsque nous étions à peine en post-rentrée, vous imaginez ?), j'ai découvert plein de choses, certaines aussi peu glamour que les conséquences de l'arrêt prolongé sur mes réflexes vestimentaires, d'autres plus rigolotes (j'arrive à me faire rire moi-même, parfois jusqu'à plusieurs fois par jour, si c'est pas un vrai pouvoir, ça !).

Rassurez-vous, j'ai réagit et le jogging ne passe plus par moi (et vous devrez me croire sur parole, puisque je vous le dis, c'est que c'est vrai (reconnaissons cependant que le jogging est le vêtement le plus confortable et pratique que je connaisse, surtout quand il est doublé en molleton comme le mien))

J'ai découvert que le sourire n'est pas un réflexe chez moi. Quand je sors, je me remémore les précautions d'usage : sourire est ce que font deux personnes qui se connaissent de près ou de loin quand elles se croisent. Ensuite elles se parlent. Eventuellement.

J'avoue avec effroi, chers amis, que je suis en train de virer à l'ours. Aucune menace en matière de pelage, rassurez-vous (quoiqu'avec la chute des températures que nous connaissons, cela pourrait être salvateur). J'ai donc mis en place des mécanismes de parade afin que lorsque je ferai mon retour dans le monde (et là j'ai deux minutes devant moi, je vous prie de compatir) je ne sois pas complètement déshabituée et qu'on ne me surnomme pas "May Robinson" (coo-coo ca-chou, Mrs. Robinson n'a rien à voir dans cette histoire. Je suis beaucoup moins âgée qu'elle. C'est ma mère, en fait.).

Enfin voilà.
Donc je souris à mon bananier à chaque fois que je le croise (172 fois par jour les jours de sieste), je parle à mon micro-ondes pendant qu'il chauffe, je répète avec ma fourchette les pas du ballet des petits pains de Chaplin et, clou de ma semaine, j'organise des "nails parties" avec mes vernis à ongles pendant lesquelles nous dissertons des derniers potins de la presse populaire.

Avec tout ça, mes journées passent en une seconde et je suis certaine de revenir comme une fleur me réintégrer dans la tendre pelouse de mon univers social.

Ne dites rien, je sais.

Vous m'enviez terriblement.





4 commentaires:

  1. Anonyme1:56 PM

    Moi je détest parler toute seule, j'ai l'impression de vieillir à grand pas quand il m'arrive de me surprendre à le faire.
    je pense que c'est un leurre pour trompre la solitude
    Pourqu'oi ne pas téléphoner à des amis ? les inviter pour un gouter ou un diner ?

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  2. Chère Anonyme, would you like a cup of tea ? Mon bananier et moi serons honorés de vous avoir à nos côtés.

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  3. je fais tout pareil que toi depuis que j'ai un semblant de début de conscience...
    je souris à tous les bananiers qui passent et les objets n'en peuvent plus de ma conversation... je vais jusqu'à remercier les oiseaux, les insectes, les plantes et les fleurs que je prends en photo ou que je croque maladroitement dans un carnet... même les cailloux parfois...
    c'est grave docteur?
    O_ô

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  4. la trollette : Pas grave le moins du monde, c'est au contraire le signe d'une conscience aiguë de la vie qui nous entoure, c'est très positif, continue !

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