septembre 08, 2011

Ecoute ta mère !

"Mais qu'est-ce que tu lui reproches, à ce boulot ?"

Si j'écoutais ma mère, je n'aurais jamais changé de travail. Mais jamais comme "jamais de la vie", never of all the time. Peu importe qu'en trois ans et demi ils aient vraiment apprécié la qualité de mon travail et la fidélisation clients, mais pas au point de m'augmenter /de me faire évoluer / de me laisser suivre des formations / de me laisser prendre des jours enfants malades sereinement /de nous donner des RTT / de me valider mes congés moins de 20 jours avant / de me payer tous les 30 du mois / de me payer la totalité de mon salaire en une seule fois...
C'est vrai ça, qu'est-ce que je reproche à ce boulot, au fait ?



Photo: La Presse Canadienne /Jonathan Hayward


"Tu as quand même été bien contente de le trouver, ce boulot !"

Si j'écoutais ma mère, il faudrait que je révère mon parton. Je crois qu'elle voit en lui une figure messianique moderne, qui serait opportunément venue me sauver de l'infâme caniveau du chômage (oui, j'étais en poste, mais le chômage est un spectre omniprésent).



"Il aurait pu te garder jusqu'au bout".

Si j'écoutais ma mère, il faudrait que je remercie mon patron de ne pas m'imposer la totalité de mon préavis. Je me suis quand même pris trois mois, dont un de congés, et un autre à regarder pousser les toiles d'araignées sur mon téléphone, mois d'août oblige. Déficit de motivation faisant, lié probablement à une divergence d'intérêts, on peut dire que ces derniers temps, ma productivité n'est pas optimale.


En même temps, si j'écoutais ma mère, je serais contente d'avoir un boulot proche de chez moi, pas complètement inintéressant, montrant parfois quelques défauts mais dont je m'accommoderais parce que je serais sage.


Mais je crois que je préfère être sage après mes quarante ans.

En même temps, après mes quarante ans, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'écouter ma mère...



9 commentaires:

  1. Anonyme10:09 PM

    si tu écoutais ta mère, ce serait pathologique
    mais si tu pensais comme ta mère, tu te sentirais mieux

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  2. Cher Anonyme : sauf qu'en réalité, j'aurais l'impression de subir les choses, parce que définitivement nous n'avons pas le même prisme sur le monde du travail (et la vie en général !)

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  3. Poppins1:40 PM

    Je vous lis régulièrement, je viens tous les jours pour voir ce qu'il y a de nouveau, mais c'est pas le propos.
    Je régis aujourd'hui, car moi aussi j'ai franchi le pas, je suis partie, YES YES!! en négociant mais sans job derrière, et que je me sens libre!! Et pareil, les mêmes projections de peurs de autres: non merci, vos peurs vous vous les garder, Oui je prends un risque, et au pire, j'irai faire de ménages en attendant!

    Mais c'est mon choix, et c'est ma liberté, et toutes ces réflexions là, je les a eu aussi,

    Alors merci, de partager tout votre chemin, votre manière de voir avec nous, et bon chemin

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  4. Le vrai problème c'est qu'à 40 ans, il n'est plus très sûr que tu trouves facilement un nouveau job. Bad world !

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  5. Poppins : j'adore découvrir des lecteurs silencieux, bienvenue ! Et bravo pour le choix, je te souhaite bonne chance; Sais-tu ce que tu vas faire ?

    BritBrit Chérie : bienvenue également. C'est un défi ? ;o))

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  6. Poppins5:04 PM

    Je pense que je vais, pour l'instant continuer dans la même voix, et dans ce que je sais faire, mais ailleurs, là où je pourrais apprendre des choses, et être considérée différemment.
    La décision est difficile à prendre mais une fois que c'est fait, ça fait du bien d'être en accord avec soi.

    Bon weekend, et a bientôt

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  7. C'est aussi une génération accrochée à la sécurité. Et bien moi je trouve même que tu as attendu bien longtemps et cette décision me ravie tu le sais. Et après tes quarante ans tu ne seras pas sage, non parce qu'en plus de ce nouveau boulot, tu auras continué à écrire et pour ça il faut un sacré culot que tu as!

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  8. Si j'avais écouté ma mère je serais encore à me dire que je ne peux plus travailler dans ces conditions, que je ne suis pas en accord avec moi même...Cela fait un an que j'ai pris LA décision. Il y a eu une période dure (négociation, mauvaise foi de l'employeur, difficulté à récupérer mon dû, salaires prime de licenciement...) mais quel bonheur!! Des rencontres, de nouvelles expériences. Rien de concret encore aujourd'hui,mais je vais y arriver.Et ma mère est très heureuse de me voir tellement plus épanouie et me dit que j'aurais dû le faire plus tôt....Fonces, tu as raison!

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  9. Poppins, je te souhaite de garder cet accord avec toi-même et d'en concevoir un bel épanouissement.

    Sandrine : oui, la génération des trente glorieuses est manifestement paralysée par l'évolution du monde du travail et du chômage (on le serait à moins), à nous de les aider à concevoir qu'il existe autre chose que la carrière avec employeur unique (et puis ce n'est pas comme si nous avions le choix !). Du culot, peut-être et une belle dose d'encouragements, merci ma belle !

    bella : typiquement ce que j'évoquais, et c'est l'image même des mères qui tremblent pour leurs enfants quand ils apprennent le vélo (achètent une mob/commencent le saut à l'élastique ;o)
    Vivre n'est pas sans risque.
    Je suis très heureuse pour toi !!!

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