septembre 02, 2011

J'attends

J'attends.
J'attends mais je ne subis pas.
Je profite de ce temps entre parenthèses, de cette détente en pleine rentrée, de cet "avant le prochain".
J'attends, je pèse le pour et le contre, je me dis qu'il faudrait ranger et jette deux trois babioles.
Finalement, il me semble que je ne rangerai pas plus, après ce grand tri qui m'avait emportée en juin alors que je passais tous ces entretiens de recrutement.
Aujourd'hui je ne range plus, je suis juste là, j'attends qu'on me donne l'autorisation de partir. Mais on ne me dit rien, on ne me répond pas, on me laisse dans mon coin, on me demande parfois un coup de main ici ou là.
Vais-je devoir menacer pour qu'on consente à me relâcher ?
Je crois que je pourrais presque partir, qui s'en apercevrait ?
Tout ici me semble si irréel.


Je crois que parfois je me sens aussi isolée que lui, derrière ma cloison (mais nous ne partageons pas le même horizon ;o))
photo issue du tumblr workspaces



Ici les gens viennent le matin travailler et rangent dans un coin leur désir d'ailleurs, leur soif jamais étanchée de reconnaissance pour leur implication, leur besoin d'évolution qui n'est pas entendu, toutes ces choses qui pourraient faire de cet endroit une agence vraiment sympa et vivante.
Ici plus personne ne tient la barre depuis un moment, tout le monde fait son boulot, en contact minimum avec les autres, qui, eux aussi, ne songent plus qu'à partir.
C'est quand même fou de voir tous ces gens dépités, lassés, aigris même.
Je sais ce que je laisse derrière moi : des clients agréables et qui me font confiance, un employeur bourru mais pas méchant, un manager perdu qui voudrait être chef de tout mais responsable de rien.
J'ai eu plaisir à travailler ici, je me suis fait de vraies amies, mais je ne voulais plus travailler comme cela, seule derrière ma cloison, sans savoir pourquoi ni comment.
Ma cloison, justement, je l'ai couverte de ces photos issues d'un calendrier. un jour une photo. Une version plus glamour que les petits bâtons sur les murs ?...
J'en ai aussi pas mal souffert, de cette désorganisation qui ne sert personne, même pas ceux qui la cultivent pour garder la main et faire faire selon leurs envies.

Peut-être que là-bas aussi je serai seule.
Mais j'espère pouvoir travailler avec des personnes qui peut-être me feront confiance pour une autre raison que le simple fait que cela leur rend service.
Je suis aussi partie pour apprendre autre chose. Sortir de la communication d'entreprise.
Peut-être retrouver un peu de considération pour les personnes pour lesquelles je travaille.
Je suis partie mais je suis encore là.
J'attends.


4 commentaires:

  1. J'espère que tu as le Club Med dans tes clients, ça fait au moins de belles photos à regarder pour rêvasser en ces temps de disette ?

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  2. LVE : pas vraiment, non, je ne me vois pas rêvassant devant une plate-forme pétrolière ;o)))

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  3. Comme je reconnais mon univers professionnel dans tes mots.....
    Et en meme temps, je suis tres enthousiaste, j'adore les nouveaux departs, cela implique qu'on a eu le courage de partir pour recommencer sur une belle page blanche !!!!! Bravo !

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  4. Miss Zen : je vacille entre le réalisme, qui me pousse à penser que je ne pars pas travailler dans le monde merveilleux du boulot idéal et un espoir de fond qui m'incite à envisager malgré tout que ce soit "mieux" (pas pire ?).
    En tous cas, c'est en effet une page blanche.
    Merci de tes encouragements !
    (Même si je reste convaincue que mon courage est surtout alimenté par ma détermination à ne pas subir (résolution 2011, yeah !))

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