janvier 23, 2008

Boire le ciel, manger les étoiles


Dans la région des Pouilles, du côté du talon de la botte italienne, une famille porte de génération en génération, le fardeau que leur a laissé leur ancêtre.
Comme dans « La mort du roi Tsongor », Laurent Gaudé nous invite à suivre une lignée, qui portera également des années durant, de père en fille, d’oncle en neveu, le poids de son crime.
Si la trame des deux romans est identique, l’ambiance est tellement différente que cela importe peu. Dans un style d’une simplicité désarmante, et l’air de ne pas y toucher, l’auteur nous fait voyager sous le soleil et jusqu’au cœur des Scorta. Il est tout à fait clair qu’il pour cette région et son peuple un attachement filial, et on finirait également par se sentir de la famille, ce qui est je trouve, une belle preuve d'amour de la part d'un auteur.
Je vous invite très chaleureusement à découvrir ce livre, qui fut prix Goncourt en 2004, si toutefois vous ne l’avez pas déjà lu.

Une fois n’est pas coutume, je vous invite à mettre un instant votre nez dans ces quelques lignes, tant je les trouve touchantes et évocatrices :

"La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. La pierre gémissait de chaleur. Le mois d’août pesait sur le massif du Gargano avec l’assurance d’un seigneur. Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour, il avait pu pleuvoir. Que de l’eau ait irrigué les champs et abreuvé les oliviers. Impossible de croire qu’une vie animale ou végétale ait pu trouver – sous ce ciel sec – de quoi se nourrir. Il était deux heures de l’après-midi, et la terre était condamnée à brûler."

3 commentaires:

  1. Anonyme9:38 AM

    Je ne l'ai toujours pas lu malgré toutes les critiques élogieuses autour de ce livre !!

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  2. Voici un auteur qui me tente beaucoup ! Eldorado est dans ma PAL mais celui dont tu parles me tente aussi !

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  3. Tu verras florinette, ça fait beaucoup de bien au milieu du froid et de la grisaille hivernale...

    Eldorado me tente moins a priori, mais j'aime tellement son style que je suis tentée d'y mettre le nez. De toutes façons on va me le prêter alors je n'ai pas à hésiter.

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